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dimanche 3 novembre 2019

Etoiles sans issue - Laurent Genefort



Ed. Scrinéo 2017


J'ai entrepris la lecture d' "Etoiles sans issue", mon premier roman lu de Laurent Genefort, sur une triple intuition:

1_Je n'ignorais pas que l'auteur en thèse de doctorat avait proposé "Architecture du Livre-Univers dans la SF" sur la base de Dune, Hypérion, La Cie des Glaces, Helliconia et Nôô.  Ce sous-genre, le Planet-Opéra, je l'avoue, m'est cher. Ces titres sont rentrés dans ma vie de SF-addict à un moment ou un autre: tôt pour Dune comme une révélation, un éblouissement, un "on-ne-fera-jamais-mieux" inégalé et inégalable; tard pour Hyperion comme un catalogue d'idées antérieures, un best of du passé de la SF; La Cie de Glaces comme un miracle du à un auteur qui n'avait pas plus d'accointances que çà avec la SF (il l'a avoué lui-même); Heliconia comme un laissé-pour-compte, adulé (c'est mon cas), détesté ou simplement ignoré. "Etoiles sans issue", présenté ainsi, semblait prometteur; j'en ai commencé la lecture avec beaucoup d'attentes.
A ceci s'ajoute le fait qu'en écho critique sur le Net apparaît une passion de l'auteur pour Jack Vance, un écrivain qu'au final je ne connais que fort peu mais qui semble, pour ce que j'en ai lu, avoir sa place dans la création d'univers de SF, complets et cohérents.

 2_Sur Bifrost n°58 (2010) Genefort dit, au cours de l'interview qui lui est consacrée: "...la SF est un genre qui se construit sur lui-même et parce qu'on n'invente jamais à partir de rien. Il y a de grands novateurs..[ ] ... et des auteurs comme moi qui, à partir d'idées génériques, apportent des petites idées, des développements auxquels on n'avait pas pensé avant...". Cette humble attitude n'étant pas pour me déplaire mon intérêt pour "Etoiles sans issues" s'est accru.

3_ ... Le nom de l'auteur m'est tombé de nombreuses fois sous les yeux, au cours des vingt-cinq dernières années. Je l'ai d'abord trouvé au catalogue du populaire Fleuve Noir Anticipation; puis peu à peu, gage d'un talent à l'oeuvre, à l'affiche de collections de plus en plus prestigieuses. Le tamis de mes choix de lectures ne l'avait jamais retenu dans ses mailles lâches de par le fait que je sentais dans son oeuvre de gros morceaux de space-opera, sous-genre qui n'est que tangentiellement ma tasse de thé.
Le FNA se permettait des cycles à rallonges, ce qui quelque part, malheureusement, l'a perdu. Genefort a, semble t'il, pour ce que j'en ai lu de ci de là, prit le pari tangentiel, ambitieux et risqué, d'inscrire de purs stand-alones dans un background galactique commun à plusieurs de ses oeuvres. Peu importe l'entrée via tel ou tel titre, le lecteur y trouvera  à chaque fois les explications réitérées pour comprendre le monde côtoyé. Un peu comme dans "Earl Dumarest, l'homme qui cherchait le chemin de la Terre", un cycle où chaque épisode prend place sur un monde fondamentalement différent, si ce n'est qu'un même héros ne se retrouve pas d'un livre l'autre dans l'Acumen de Genefort.

Ainsi, dans "Etoiles sans issue" apparaît:
_un background lointain, l'Acumen, dans lequel s'inscrit, une parmi tant d'autres ...
_la Nébuleuse du Compas en arrière-plan rapproché, presque autarcique si ce n'est que les mystérieuses Portes de  Vangk, en artéfacts E.T., assurent les voyages/transferts vers le reste de  l'Acumen. Hyperion vous salue bien.
_ Le Compas comporte six planètes liées elles aussi par les Vangk; mais aussi par un système politique, religieux et économique néo féodal de castes allant de la soumission totale au droit divin. Les rivalités de Cour se transforment en courses au pouvoir sanglantes; elles livrent face à face, hypocrites et sans pitié, les diverses factions familiales aux aguets (l'ombre de Dune plane). Tout se complique d'entités économiques multinationales qui se cherchent, à l'égal d'états, une part du gâteau; du clergé de Testat qui impose sa "bercellisation" (lire terra formation) des mondes. (Dumarest de Tubb, son Berceau Nourricier ne sont pas loin).
Chaque planète a sa gravité propre, et par conséquence ses faunes et flores spécifiques. Genefort s'ingénie à les décrire avec un plaisir manifeste. Le lecteur trouvera une satisfaction étonnée proche du sourire à côtoyer ce qui est vit et meurt sous ses yeux. Jack Vance en hommage manifeste....

Dans ce cadre stellaire ouvert sur l'Acumen et resserré sur le Compas, Palestel, serf parmi les serfs, presque un anti-héros, sera le grain de sable involontaire dans une mécanique politique, économique et religieuse apparemment bien huilée.

La promesse faite par Genefort, mentionnée plus haut, d'intégrer des trouvailles SF de son cru à des "idées génériques" est tenue quand surgissent ses bonus d'auteur dans le corps de l'action. On les sent, qui plus est nombreux, féconds et inspirés, en saillie dans l'intrigue: la description d'une arme aux effets inattendus, le cycle compliqué de plantes ou d'animaux étonnants, la structure pragmatique et boursouflée de vaisseaux gigantesques (hommage aux illustrateurs SF du genre). Genefort parait fier d'avoir fait naître sous sa plume tous ces petits plus foisonnants, et il a raison.

L'aventure est omniprésente tout du long du récit. Du Space-Opera type, dynamité, débridé, ouvert, en libre expression d'un classicisme exacerbé. Epicé violemment de scaphandres déchirés, de sang bouillonnant, de corps gelés dérivant rectilignes dans l'espace pullulant de débris, d'armes en apesanteur déchirant tous les plans de l'ère de combat (Starwars). Certaines scènes sont épiques, sans filtre, angoissantes et morbides, méritent le détour.
Mon seul bémol est là: l'aventure, l'action, les péripéties, les coups de théâtres foisonnent. Trop. J'aurais aimé de la lenteur, telle celle d'Helliconia en modèle de Planet-Opera idéal à mon sens. Oui, je sais, c'est ce que l'on reproche justement à l'oeuvre d'Aldiss, d'être lente, mollassonne et mélancolique. Mais bon, les fans de Planet-Operas, et c'est mon cas les doigts dans la confiture, y trouveront leur compte; ceux de Space-Operas speedés itou (ce qui moins ma tasse de thé).

Certaines critiques/chroniques laissent entendre que Genefort est meilleur dans d'autres mondes de son Acumen. Cà promet..!

Merci à Babelio, Masse Critique, à Laurent Genefort et aux Ed. Scrineo. Et une mention spéciale à cette volonté délibérée d'afficher la SF en une de couverture via une belle illustration typée (elle est signée Benjamin Carré)



32 commentaires:

  1. Je ne me sens pas attirée par le space opera parce que j'ai cette image de l'espace, des vaisseaux spatiaux, des noms compliqués, de conflits entre les uns et les autres, et tout ça m'embrouille les idées..
    Qu'en est-il de la fluidité de ta lecture et de la facilité de compréhension des évènements? Tu as pu t'y retrouver dans tout ça? les personnages sont attachants?

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    1. Il m'a fallu du temps pour entrer dans le roman, dans sa raison d'être. C'est le propre de ce type d'univers, la cohérence demande de la crédibilité et cette dernière ne se crée que par l'assemblage de nombreux détails agglutinés les uns aux autres. "Dune", "Hyperion" et "Helliconia" c'est 150 pages de stand-by; "La Cie des Glaces" c'est immédiat mais relève d'une mécanique à part. "Etoiles sans issue" n'est que mon premier pas dans l'Acumen, il m'a fallu du temps pour comprendre l'assemblage. Pendant ce temps filent les héros qui prennent le second plan. Je suis persuadé qu'un lecteur habitué à Genefort a retrouvé plus rapidement ses petits et prit plaisir plus tôt.

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    2. Et puis j'ai un léger problème avec le Space-Opera. Quoi que je lise je le ramène à Starwars et à ma certitude que la série cinématographique a tué la SF écrite. C'est caricatural mais c'est farouchement ancré dans ma perception du genre. Je n'ai pas le même ressenti avec le planet-opera et ne sais pas vraiment pourquoi si ce n'est que j'ai besoin d'une lente mise en oeuvre de tout et de tous.

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  2. loin de moi l'idée d'etre polémique(quoi que...), mais le concept même du "planet opéra" est sans doute une survivance du passé (sa traduction de "planetary romance" s'applique habituellement à des textes assez anciens) et j'ai bien du mal à la distinguer du space opéra.
    Comme il n'existe qu'assez peu de SO qui se passent intégralement dans l'espace (à part les arches stellaires ou les décalques de batailles navales à la Weber), le PO est souvent consubstantiel au SO (d'ailleurs, me semble-t-il, Star Wars visite plusieurs planètes).
    En ce sens le terme de Genefort de "livre-univers" est sans doute plus parlant même si, ayant lu sa thèse, je le trouve un peu trop grandiloquent (seul les Dune forment un véritable livre univers).
    Le fait que l'une des spécificités de la SF un tant soit peu ambitieuse est justement de s'appuyer sur un "world- building" sérieux (cf. les mots de Pringle par exemple) et qui est d'ailleurs une des techniques de base enseignées dans l'apprentissage de l'écriture SF, fait qu'il n'y a rien d'exceptionnel à la description détaillée d'une planète, de sa géographie, de son histoire ou de ses cultures et habitants.
    En un mot, le "Planer Opéra" ça n'existe pas en tant que catégorie taxonomique spécifique.
    s'anonyme

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    1. Oui c'est vrai, il m'apparait aussi difficile de décoller le Planet-Opera du Space-Opera et réciproquement, l'un semble fonctionner de pair avec l'autre, vivre ensemble, comme des jumeaux au même sein. Il est plus que probable que conceptuellement le terme de Livre-univers adhère davantage à l'intention d'un bloc cohérent.
      Si j'ai bien compris ton long propos argumenté,l'équation: "Planet-Opera + Space Opera = Livre-Univers" pourrait peut-être coller.
      Dans ma tête, dès que mes pieds de lecteur pose semelle sur le vide de l'Espace, je m'ennuie; c'est en ce sens que le Space-Opera me pose problème, j'y perds la part d'enchantement d'une planète-vie entièrement recrée. Ainsi je différencie vraiment les deux, mais comprend que la ligne de démarcation ne soit pas si utile que çà et qu'un autre terme soit plus attirant.

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    2. @ S'Anonyme, citation: "sa traduction de "planetary romance" s'applique habituellement à des textes assez anciens"
      >>> J'avais complètement oublié ce terme, retrouvé des oubliettes. Je me souvenais l'avoir trouvé chez Barets dans son Fictionnaire (1994). Mais, hein, Barets faut pas trop s'y accrocher...! "Planetary Romance" ne m'a jamais attiré, "Romance" peut-être à tord prenant une tournure presque exclusivement Fantasy.

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    3. @ S'Anonyme, citation: "(cf. les mots de Pringle par exemple)"
      >>>> Là il conviendrait que tu nous en dises plus..! Merci.

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    4. @ S'Anonyme, citation: "une des techniques de base enseignées dans l'apprentissage de l'écriture SF"

      1 >>>>Ce qui, en parallèle, laisse entendre des mots et des phrases cibles, choisis en préalable, arrangés et cohérents, un travail d'écrivain sérieux presque formaté, dont la finalité et de "construire un monde" aussi crédible que possible.

      2 >>>> écrire de la SF s'apprend..! Je serai curieux d'assister à un cours, vraiment..!
      C'est vraiment en ce sens que Dune (entre autres) me fascine: Herbert y a mis un sacré boulot qui mérite le respect.

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    5. Une nouvelle fois, S'Anonyme, je te remercie pour tes interventions sérieuses et didactiques. Tes expertises sont toujours pertinentes.

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    6. >@ S'Anonyme, citation: "(cf. les mots de Pringle par exemple)"
      >>>> Là il conviendrait que tu nous en dises plus..! Merci.

      j'avais trouvé la citation assez appropriée (merci Prucher) :
      "Such exercises as these have established world-building as one of the most important and problematic aspects of modern sf writing" (et il enchaîne justement sur Helliconia et les possibilités narratives offertes par une telle démarche). C'est page 24 de ce livre : https://www.goodreads.com/book/show/976523.The_Ultimate_Encyclopedia_Of_Science_Fiction

      s'Anonyme la didactique...

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    7. >>@ S'Anonyme, citation: "sa traduction de "planetary romance" s'applique habituellement à des textes assez anciens"
      >>> J'avais complètement oublié ce terme, retrouvé des oubliettes. Je me souvenais l'avoir trouvé chez Barets dans son Fictionnaire (1994). Mais, hein, Barets faut pas trop s'y accrocher...! "Planetary Romance" ne m'a jamais attiré, "Romance" peut-être à tord prenant une tournure presque exclusivement Fantasy.

      "Planetary Romance" est (comme le dit Barets) un terme relativement récent (1978 par Letson), il remplace un "Planet Romance" plus ancien et qui concerne (selon Wolfe) des textes de proto-SF. Le romance est bien entendu à prendre au sens de narration romancée et non comme "à l'eau de rose".

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    8. 2 >>>> écrire de la SF s'apprend..! Je serai curieux d'assister à un cours, vraiment..!

      même ton héros Bob Shaw a commis un livre sur ce sujet (https://www.goodreads.com/book/show/743659.How_To_Write_Science_Fiction) avec en prime un décorticage de Light of Other Days.

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    9. >Oui c'est vrai, il m'apparait aussi difficile de décoller le Planet-Opera du Space-Opera et réciproquement, l'un semble fonctionner de pair avec l'autre, vivre ensemble, comme des jumeaux au même sein. Il est plus que probable que conceptuellement le terme de Livre-univers adhère davantage à l'intention d'un bloc cohérent.
      >Si j'ai bien compris ton long propos argumenté,l'équation: "Planet-Opera + Space Opera = Livre-Univers" pourrait peut-être coller.

      en fait non, j'ai du mal m'exprimer sur le terme Livre univers. Malgré tout le respect que j'ai pour Genefort, utiliser livre-univers pour un livre de SF (quel qu'il soit) c'est presque une tautologie. C'est une des caractéristiques de la SF (voir St Gelais ou Bréan sur ce point) de s'appuyer sur un univers propre et inventé. Donc tout livre de SF est un livre-univers.
      Sur ton premier point, je suis d'accord avec toi, le PO n'est sans doute qu'une catégorie de SO caractérisée par son décor limité à une planète. Du coup, ce n'est, à mon sens, pas vraiment utilisable comme définition, pourquoi pas du Lune Opéra (Ian McDonald) ou du Etoile à neutron opéra (Baxter) ou du nébuleuse gazeuse opéra (Niven). Je sais je suis taquine...

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    10. S'anonyme, citation: "Le romance est bien entendu à prendre au sens de narration romancée et non comme "à l'eau de rose"."
      >>>> J'avais convenablement traduit. N'empêche, la force de la langue maternelle est là bien présente et force la passage vers la compréhension qui n'est pas la bonne, le côté chamallow s'impose si je n'y prend garde. C'est pour çà que "Planetary romance" ne pouvait pas coller à mon sens; ce n'était que bêtement personnel.

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    11. S'Anonyme, citation: "il remplace un "Planet Romance" plus ancien et qui concerne (selon Wolfe) des textes de proto-SF"
      >>>> Burroughs, Mars et Pellucidar..ou plus ancien..?

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    12. S'Anonyme, citation: "livre-univers pour un livre de SF (quel qu'il soit) c'est presque une tautologie. C'est une des caractéristiques de la SF (voir St Gelais ou Bréan sur ce point) de s'appuyer sur un univers propre et inventé. Donc tout livre de SF est un livre-univers"
      >>>>> Cà me fait rire, mais çà se tient comme raisonnement. On dirait que toute la SF est un serpent qui se mord la queue, qui, quoi qu'elle fasse retourne invariablement sur elle-même.

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    13. S'Anonyme, citation: "Je sais je suis taquine..."
      >>>> Non ?

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  3. Laurent Genefort fait partie des auteurs que je n'ai pas encore découvert. Ta chronique me laisse à penser que j'aimerai sans doute ses livres (j'aime bien le planet-opera, mais j'aime aussi le space-opera).

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    1. Oui, FeyGirl, l'auteur peut te convenir, mais il convient peut-être d'accorder du crédit à certains avis qui conseillent de choisir autre chose pour débuter Genefort dans son Acumen.
      Je lorgnais sans doute comme toi l'écrivain depuis longtemps. A me demander franchement pourquoi être, en fait, passé à côté de ses écrits. La presque concordance d'age entre l'auteur et moi, à quelques années près, m'a toujours laissé à penser que nos visions de la SF ne pouvaient t'être que voisines.
      Mais cette histoire de Space-Opera redouté m'a longtemps laissé à l'arrêt.
      J'ai en rayon une grosse antho de chez Bragelonne, signée Dozois et Strahan, intitulé "N.S.O.; le nouveau Space Opera": je n'ai jamais pu: l'ombre d'éternels et incessants combats dans l'espace flotte trop près de mon appréhension.

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    2. >@ S'Anonyme, citation: "une des techniques de base enseignées dans l'apprentissage de l'écriture SF"

      1 >>>>Ce qui, en parallèle, laisse entendre des mots et des phrases cibles, choisis en préalable, arrangés et cohérents, un travail d'écrivain sérieux presque formaté, dont la finalité et de "construire un monde" aussi crédible que possible.

      en fait c'est plutôt de faire un travail de construction quasi scientifique (de la physique à la biologie en passant par l'astronomie ou la sociologie) qui est suggéré dans les nombreux livres de conseils aux apprenti-écrivains (certains ont même été traduits comme le Card : https://www.noosfere.org/livres/EditionsLivre.asp?numitem=23488).
      Cette approche a sans doute été théorisée la première fois en 1953 par Hal Clement dans son fameux essai Whirligig World.

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    3. >>J'ai en rayon une grosse antho de chez Bragelonne, signée Dozois et Strahan, intitulé "N.S.O.; le nouveau Space Opera": je n'ai jamais pu: l'ombre d'éternels et incessants combats dans l'espace flotte trop près de mon appréhension.

      le livre en lui-même date d'une douzaine d'années (2007 chez Eos pour mon exemplaire). En terme d'auteurs, c'est le gratin du NSO avec des textes de qualité mais quelque part, je trouve justement que le format nouvelle est antinomique du NSO. Ce sous-genre est principalement composé de grosses machines avec des cycles à rallonges (Inhibiteurs, Xeelees, Grand Vaisseau, Commonwealth, Jackaroo...) et des romans de plus de 500 pages (WJW ou KJA). C'est normal puisque la NSO (parmi d'autres critères) se défini comme basé sur un world building très poussé qui se "voit" forcément dans le récit en permettant à l'auteur d'introduire force détails.

      s'anonyme space operatic girl

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    4. S'Anonyme, citation: "en fait c'est plutôt de faire un travail de construction quasi scientifique (de la physique à la biologie en passant par l'astronomie ou la sociologie) qui est suggéré dans les nombreux livres de conseils aux apprenti-écrivains"
      >>>> Ben là, je tombe des nues. J'entrevoyais des conseils littéraires centrés sur la manière d'écrire, d'amener en phrases les éléments déjà imaginés du monde concerné. Bête réaction que la mienne en fait. En fait c'est: plutôt une méthode pragmatique/logique qui sert à ne pas en oublier, d'essorer toutes les potentialités de l'idée de base, de choisir les meilleures, de les amener à maturation, d'éliminer les plus branquignoles (j'allais dire brussoliennes) ? C'est très compliqué en fait et peut-être même ai-je compris à côté de la plaque ?

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    5. Citation de S'Anonyme: "je trouve justement que le format nouvelle est antinomique du NSO"
      >>> Cà me fait penser, dans le même genre de restrictions, à une anthologie menée par Silverberg, peut-être même à deux, intitulée(s) "Horizons 2000 (voire 3000)", dont le propos avait été d'amener de brillants romanciers SF à se confronter à nouveau à leurs mondes-livres via des nouvelles sur-ajoutées (originales ? Je ne me souviens plus). Je ne les ai pas encore lus car freiné par la crainte de devoir ré-assimiler à nouveau les foisonnants backgrounds de CHACUN.

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    6. S'anonyme, citation: "un world building très poussé qui se "voit" forcément dans le récit en permettant à l'auteur d'introduire force détails."
      >>> A contre-courant, la Cie des Glaces, qui ne semble pas en outre un SO stricto sensu, mais la construction d'un monde (le notre) futur très complexe et cohérent, n'échappe t'il pas au "work-building" dans la mesure où il est plus que probable qu'Arnaud ne savait même pas lui-même dans quoi il s'embarquait, qu'il allait tenir si longtemps (62 tomes plus tout le reste), qu'il a du avancer pas à pas à la manière des feuilletonistes populaires du XIXème.

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    7. >>> Cà me fait penser, dans le même genre de restrictions, à une anthologie menée par Silverberg, peut-être même à deux, intitulée(s) "Horizons 2000 (voire 3000)", dont le propos avait été d'amener de brillants romanciers SF à se confronter à nouveau à leurs mondes-livres via des nouvelles sur-ajoutées (originales ? Je ne me souviens plus). Je ne les ai pas encore lus car freiné par la crainte de devoir ré-assimiler à nouveau les foisonnants backgrounds de CHACUN.

      sans doute Horizons lointains (https://www.noosfere.org/livres/EditionsLivre.asp?numitem=11507), il existe une anthologie similaire sur les univers de Fantasy.

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    8. >>> A contre-courant, la Cie des Glaces, qui ne semble pas en outre un SO stricto sensu, mais la construction d'un monde (le notre) futur très complexe et cohérent, n'échappe t'il pas au "work-building" dans la mesure où il est plus que probable qu'Arnaud ne savait même pas lui-même dans quoi il s'embarquait, qu'il allait tenir si longtemps (62 tomes plus tout le reste), qu'il a du avancer pas à pas à la manière des feuilletonistes populaires du XIXème.

      désolée de critiquer un auteur que tu apprécies mais le world-building d'Arnaud est proche du zéro absolu. C'est juste un ramassis d'idées complètement loufoques et sans aucune cohérence. Des trains, le blub, des mutants... tout cela n'a ni queue ni tête et relève plus de la fantasy que de la SF.
      On se moque souvent de SW, la CdG n'a rien à lui envier.

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    9. @S'Anonyme,citation: "sans doute Horizons lointains"
      >>>> Oui, c'est çà..!

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    10. @S'Anonyme,citation: "désolée de critiquer un auteur que tu apprécies"
      >>>> Ben non, pourquoi..? Je l'aurai pris mal si tu n'avais pas argumenté. Et ce n'est pas le cas.
      C'est vrai qu'on sent qu'Arnaud avancer au coup par coup, on trouve des invraisemblances, des morts ressuscités, des trucs qui tombent comme un cheveu sur la soupe. J'ai l'impression qu'il paie, forcé et contraint, une gloire SF qu'il n'a accepté que financièrement. Il a agit comme un feuilletoniste à la Eugène Sue. Mais basta, j'aime bien la série, elle m'a suivie au rythme de ses parutions presse, une tous les deux mois, comme un "fil rouge" de mon Histoire avec la SF: c'est affectif et peut-être pas objectif.
      C'est vrai que le Bulb çà fait un peu moussaka géante de serie B ciné. Celle des "Roux" était bien plus engageantes

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  4. s’anonyme : « (...) le PO n'est sans doute qu'une catégorie de SO caractérisée par son décor limité à une planète. Du coup, ce n'est, à mon sens, pas vraiment utilisable comme définition (...) »

    D’accord avec ça. Il ne faut pas multiplier les sous-genres sans nécessité.
    (même si, je l’aime bien, ce terme de planet-opera...)

    Ceci dit, notre Terre est bien une planète ; alors toute récit de SF à l’échelle mondiale ne tiendrait-il pas, plus ou moins (suivant l’importance accordé au world-building), du planet-opera ...?

    Oh et puis zut ! ^^

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    Sinon « Acumen », « Ekumen », cela invite à la rime :

    « Retranchés derrière le Voile du Tympan, les Seigneurs de l’Étrier négligent depuis trop longtemps les royaumes extérieurs. Mais voilà qu'aujourd’hui, un terrible ennemi pousse, inexorablement, son avancée dans le Cérumen : les sombres Drus, caparaçonnés de kératine... Les Seigneurs resteront-ils sourds à cette menace ? » ----> [ ]

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    1. « Retranchés derrière le Voile du Tympan, les Seigneurs de l’Étrier négligent depuis trop longtemps les royaumes extérieurs. Mais voilà qu'aujourd’hui, un terrible ennemi pousse, inexorablement, son avancée dans le Cérumen : les sombres Drus, caparaçonnés de kératine... Les Seigneurs resteront-ils sourds à cette menace ? » ----> [ ]"
      >>>>>> Alors là, Monsieur, je dis bravo. Tu m'as bien fais rire. Oh, bongu, oui. J'y ajoute, d'enthousiasme mon grain de sable: "Les Grottons-tiges, armés attaque et défense, couchent les Drus au sol sous la percussion en vrille de leur assaut lancéolé"
      >>>> Poussez pas je sors.

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    2. Une guerrière d'envergure se montre plus que les autres à son avantage dans la bataille. C'est Lyse, la bien prénommée. Celle née sous la belliqueuse étoile de la Haute-Famille des Cérus.
      >>>> Je ressors.

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    3. "Les attaquants se verront bientôt contraints face à la résistance acharnée à utiliser le Destop, cette arme ultime qu'ailleurs, sous d'autres galaxies, on a condamnée à l'égale de la force nucléaire. Greta Turnberg monte au créneau et cherche à imposer l'écologique chevalerie Culaire, celle d'Ory"

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