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vendredi 14 mars 2025

Gilles n°16 Budgie



 

 Gilles Dessailly vient de mettre le dernier coup de pinceau à sa 54éme « Musique en aquarelle (dont certaines furent évoquées sur « La convergence des parallèles »*. Sacré boulot, n’est ce pas ! Et bel ouvrage, qui plus est ..! L’artiste a eu la bonne idée de photographier pas à pas son dernier travail (consacré à Budgie, un combo gallois de hard-rock) et celle de me confier les clichés (merci à lui) ; à charge, me concernant, de les mettre en mots. Je ne m’y hasarderai que peu, le défilé d’images parlant très bien de lui-même, on y décrypte les étapes et les moyens, la manière de s’y prendre et l’art nécessaire à un rendu optimal. Le puzzle sous nos yeux, à la manière de vignettes BD accolées dont on suit la progression vers l’épilogue, raconte l’histoire d’une re-création iconographique du rock. L’ensemble des 54 tableaux forme peu à peu un tout sur le fil d'une double passion, celles de la peinture et du rock.

 

 
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Budgie. Il faut que çà cogne.. !

Demi-pointure du hard rock des seventies, Budgie dégaina de gras boogies épiques, gorgés de riffs lourds chauffés à blanc, forgés sur l’enclume dans l’incandescence de l’acier en fusion, entre une lourdeur rythmique pesante à la Black Sabbath et les vocalises suraigües de Robert Plant chez Led Zep. Sont au programme de sa discographie, somme toute assez conséquente : les escarbilles rougeoyantes de la guitare en solo, les pulsations d’un cœur rythmique greffé sur un métronome infatigable, nombre de missiles foudroyants sur des tempos solides.

Vous souvenez-vous de l’album « Garage inc. » de Metallica sorti en bacs en 1998 ? Ce fut une très recommandable anthologie de covers hard-rock, gonflés à donf à la sauce Metallica. Elle laissa débouler à son menu, pour notre plus grand plaisir, une ribambelle de titres repris de groupes qui, par le passé, avaient influencé le combo trash US. Ce double-CD, forgé sur les racines du groupe, se voulant ignorant des standards, a repris les titres méconnus de groupes cultes, marginaux ou anecdotiques. Quelques demis-pointures sont au générique, noms éphémères, étoiles purement filantes, groupes mythiques à l'image de Budgie qui, à l’aube du Metal naissant n’eut pas la chance d’une renommée qu’il méritait pourtant.

Parlons graphismes :

S’il existe, de pochette en pochette (ou presque), une récurrence graphique dans la discographie de Budgie, c’est, sauf exceptions, celle, attendue, de sa perruche mascotte. L’iconographie du groupe y revient presque d’album en album et devient signe de ralliement. Le logo-texte au nom du groupe, celui reconnu classiquement comme tel …  … est moins systématiquement présent et y perd de son efficacité. Il rappelle, de par son choix de police les logos d’autres groupes de la même époque. 


« Budgie » (1971): Le premier album. Une pochette d’inspiration celtique ; elle fait référence aux origines galloises du combo (banlieue industrielle de Cardiff). Les bases graphiques sont posées : la perruche apparait pour la première fois… et reviendra par la suite en clins d’œil récurrents. 
 

« Never Turn Your Back On A Friend » (1973) : l’illustration en une et quatre de double-pochette est signée Roger Dean. Le renom de l’artiste fit les beaux jours de Yes, de Greenslade et d’Asia… Son style est reconnaissable entre mille et joue presque systématiquement de paysages d’origine E.T. invariablement bucoliques et sereins. Ici, on retrouve la perruche en alpiniste à l’assaut de l’aire de l’aigle. 
 

La une de pochette de « Bandolier » (1975) semble avoir été influencé par une scène culte en 25 images/seconde tirée de « La planètes des singes » (1968 avec Charlton Heston). Il y était question de singes à cheval, armés et carapaçonnés de cuir, repoussant l’Homme cravaché au rang de gibier esclave. A leur tour, fièrement guerrières, les perruches, selon une illustration signée Patrick Woodroffe, caracolent de droite et de gauche sur fond de lande brumeuse. Les oiseaux remplacent les Singes et semblent avoir remodelé le monde des Hommes. Triste et ironique destin que celui de se faire chiper la place par les jacassements de volatiles haineuses et indifférentes. 
 

« Best of » (1975). La perruche en spationaute. Combinaison rouge, casque intégral en bout de bras, maquillée, souriante, presque aguicheuse. On peut l’imaginer de retour de missions stellaires par-delà les années-lumière. La plus simple, mais néanmoins réussie, des 9 pochettes présentées ici. L’artwork est signé Gull Graphics qui illustra, entre autres, « Sad Wings of Destiny », « Rocka Rolla » et « The best of » de Judas Priest
 

« In for the kill » (1974) : une perruche affolée, toutes ailes déployées, bec agressif, accrochée à un gant de cuir noir clouté. Quelque chose d’un rapace de volerie des aigles. Design signé Gull Graphics. Peut-être le plus tranchant des LPs de la discographie de Budgie
 

« If I Were Brittania I'd Waive the Rules » (1976). Trois perruches-bombardiers prennent part aux nuits meurtrières du Blitz londonien. En background: l’obscurité, les feux-croisés de la DCA, les faisceaux entremêlés de lumière blanche trouant la nuit, les explosions déchirant un ciel de guerre. Le design est signé Alun Hood qui prit part à des albums de Stray, des Tremeloes et autres Strawbs…. 
 
 
« Nightflight » (1981). Illustration signée Derek Riggs connu pour ses créations autour d’Iron Maiden ; on lui doit aussi la première apparition de leur mascotte Eddie The Head. On le retrouve encore, et entre autres, sur certains LPs de Gamma Ray et de Stratovarius. La pochette de « Nightflight » se fait science-fictive, montre un temple aztèque, un pilote de glisseur dont le bec recourbé le rattache aux perruches. La thématique se rapproche de celle de « Bandolier ».
 
 
« You’re all living in Cuckooland » En 2006  la perruche reprend du service, se montre toute belle et fait la roue. Elle apparait, en une, à la manière de l’Uncle Sam sur les affiches US ( ????).
 
 
La perruche, dans la discographie de Budgie, est donc presque omniprésente ; seule semble y échapper l’illustration du second album (« Squawk »,1972, Roger Dean encore) jusqu’à ce que l’œil repère enfin l’oiseau dans le bec de la fusée.

 

*les //s:

 Supertramp , Pink Floyd , Led Zeppelin , The Rolling Stones , Iron Maiden , Wishbone Ash , Molly Hatchett , ZZ Top , Hawkwind , The Who , The Beatles , Blue Oyster Cult , Ten Years After ,Yes, Status Quo

 

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