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mardi 17 décembre 2024

Red Hot Chili Peppers – B.Figuerola + C. Cordoba + F. Vivaldi + S. Degasne (BD)

 

« Petit à petit » ed. (2024)

 

En 1991, quand est sorti le cinquième album des Red Hot Chili Peppers, « Blood, Sugar, Sex & Magik », je constatais être passé à côté des quatre précédents opus et, plus globalement, au large d’un combo californien au renom justifié que je n’avais jusqu’alors que peu perçu.

J’étais, à l’époque (et le suis toujours), blues-rock addict quasi exclusif ; n’en décrochais que fort peu ; n’acceptais que de temps à autres des échappées hard, prog, krautrock et jazz ; ignorais presque tout du funk tout court, dont celui punk-metal-rap des RHCP qui, parait t’il, bousculait alors les codes et revitalisait le rock. Je laissais filer le tapage radio qui boostait le groupe, basta j’en avais vu d’autres. Il me fallut un emprunt de l’album en médiathèque, quelques années plus tard, pour venir à son écoute globale attentive.

Et là, ce fut la claque, « The Big Baffe In The Noze ». S’y trouvait tout de ce que mon rock ronronnant ne me proposait presque plus : de l’énergie rock à foison et en urgente nécessité ; une grosse basse prégnante, dansante, ronde et ronflante, comme au bon vieux temps d’un hard-rock la mettant soigneusement en avant, ouvrant au lead son rôle rythmique natif ; une guitare psyché qui fuzzait fuzzait ; une batterie qui cognait cognait (souvent) à contre-temps et cette voix qui rappait rappait et démontait tout de ce que je croyais savoir du genre.

Tout cela : une bouffée d’air frais, une surprise bienvenue, des envies de headbanger. Le CD tournait à donf sur la platine, je finirai par l’acheter, viendrai dans la foulée vers l’album suivant « One hot minute » (1995) avant de voir mon enthousiasme peu à peu s’éteindre, mouché par des opus désormais plus clames, trop mélodiques à mon goût et moins ébouriffés et barrés. Je revins alors vers mes vieux démons blues-rock.

N’empêche, RHCP n’aura chopé un temps, guère lâché dans l’enchantement qu’il suscitait en moi. J’y ai trouvé un renouveau rock échappé d’habitudes d’écoute trop ghettoïsées.

Maintenant, de tout ce que j’ignore naturellement du groupe, une BD inattendue vient me proposer la mise à jour. « Petit à petit », l’éditeur, et « Docu-BD », sa collection dédiée au rock dissèquent l'histoire de RHCP via des graphismes modernes et colorés, ingénieusement inspirés des comics US. La dite collection n’en est pas à son coup d’essai : AC/DC, Led Zep, Queen, le Floyd et quelques autres sont déjà passés à la moulinette des vignettes et des phylactères, des bulles et des onomatopées.  

Il en ressort un combo mâché par d’incessants changements heurtés de line-ups, miné par les désastres physiologiques dus à de lourdes consommations de drogues dures, ses menaces de splits réglés dans l’amitié réciproque que se porte l’un l’autre les membres initiaux du groupe, son allant constant vers une modernité musicale conservant des schémas musicaux classiques. Les auteurs laissent remonter une singularité rock échappée des cendres synthétiques eighties, loin des synthés, proche des fondamentaux basse, batterie, guitare ; une plongée corps et âme dans l’hédonisme inné de Los Angeles, accrochée mordicus au versant funk de la musique, ouverte à d’autres horizons musicaux. Le propos et la manière chope ces artistes dans l’instant, heureux ou aux abois, boosté par leur passion, minés par leurs démons mais toujours vivants ((still alive and well ... pour quelques-uns)

40 ans de carrière, sur le fil du succès planétaire, une réputation de groupe furieux et appliqué, tourné vers le live, un don de soi sur scène, un penchant vers l’impro, des shows inspirés et sur-vitaminés.

Ces quelques jours tournés vers la BD et la présente chronique me furent une plongée en retour vers un combo qui m’avait quelque peu échappé par déficit d’ouverture à d’autres horizons musicaux que le blues. Je vais me rattraper, il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’ai commandé « Californication » et « Mother’s Milk », pour commencer…

Long live rock n’ roll.

Merci Babelio, Masse Critique, les auteurs (Figuerola, Cordoba, Vivaldi & Degasne), l’éditeur « Petit à petit ».


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