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vendredi 29 mai 2020

Les Disparus de Saint-Agil - Pierre Very (1935)







Réédition "Intégrale Le Masque" (1992)





Depuis 1935, date de sa première parution, « Les disparus de Saint Agil » est devenu un classique de la littérature jeunesse. 85 ans d’un succès indéfectible, discret mais tenace. Le bouche à oreille l’a porté, de génération en génération. Il est de plus étudié au collège. Sa transmission au fil des décennies en est ainsi favorisée. Le roman peut, certes, paraitre daté à certains, mais ce passé centenaire qu’il fait revivre aiguise encore la curiosité des plus jeunes. Ces années-là, celles des 10 du 20ème siècle, subsistent non pas tant dans les mémoires de nos ancêtres maintenant disparus, que dans l’empreinte fantasmée que nos aïeux laissèrent sur les générations suivantes. C’était la vie de nos pères, grands-pères et arrière grands-pères : de ceux que nous avons connus. Le bouquin plait, il a l’âme des êtres proches ; il vit d’une époque pas si lointaine que çà, qui grouille des prémisses de ce que nous vivons maintenant. Le mécanisme psychologique à l’œuvre chez le lecteur avoisine le plaisir pris, toutes proportions gardées, à lire Pagnol, Louis Pergaud et sa « Guerre des boutons » … On y trouve la restitution d’une autre manière de vivre, plus simple, moins compliquée, moins torturée. Le lecteur perçoit vite ce qu’il a gagné, mais aussi perdu au fil du 20ème siècle et du suivant. L’auteur, Pierre Very, y a en outre mis ses mots et son talent, mais çà c’est une autre histoire.

Près de Meaux, à quelques mois à peine de la Première Guerre Mondiale, un pensionnat comme tant d'autres, celui de Saint-Agil.

Pour se faire une idée de l'institution, il suffit de se remémorer certains films français (et en noir et blanc) des années 30 à 60. "Les Diaboliques" de Clouzot (1955) par exemple. Ou le film éponyme, signé Christian-Jaque, consacré au présent roman (1938). Des murs en pierres de taille surmontés de tessons de bouteilles, des couloirs sombres et humides, des pupitres en bois verni, gravé d'initiales sommaires ou de formules lapidaires, des encriers ébréchés en porcelaine blanche, des plumes Sergent-Major grattant la blancheur des pages, un tableau noir sur lequel la craie hurle et agace les dents ... des cris, des rires, des chants, des bruits de pas débaroulant les escaliers, un préau, une cour, des jeux.

Saint-Agil s’impose en background. Nostalgie d’une scolarité d’antan, d’un temps enfui, de méthodes scolaires révolues. Pierre Very use de mélancolie, d’un regard sur le passé, sur le fil de mots à nul autre pareil. Sa manière : des clichés certes, dans tout ce fatras classique d’un pensionnat d'antan, mais ô combien poétiques et efficaces. A ce passé presque effacé s’ajoute une conception bien particulière du roman policier, totalement atypique mais aussi un Fantastique light, des atmosphères lourdes, et mystérieuses. Le merveilleux se mêle souvent à la poésie et aux énigmes policières patiemment et classiquement décortiquées.

Et si vous n'êtes pas ferré par "Les disparus de Saint-Agil", d'autres titres viendront en troupeau essayer de vous convaincre: "Le thé des vieilles dames", "Goupi-mains rouges" ou "L'assassinat du Père-Noël"...

Saint-Agil. Une centaine de mômes en blouses grises. Des garçons. De la primaire au collège inclus. Heureux et virevoltants, chahuteurs et dissipés, insouciants et peu disciplinés, ivres d'une vie encore toute neuve, turbulents et rigolards, des élèves en gourmands insatiables de tous les petits et grands bonheurs que l'existence peut leur apporter. D'autres plus soucieux d'avenir, studieux et appliqués, réservés et assidus, déjà armés ou apeurés par ce qui les guette dès les portes de Saint-Agil refermées derrière eux. Tous, d'un bord ou de l'autre, en équilibre incertain entre l'enfance et les promesses de liberté que l’âge adulte se profilant laisse espérer.

Le récit suit les aventures de trois d'entre eux, parmi les "grands", internes en dernière classe de collège: Sorgues (matricule 95 sur ses effets lingerie), Macroy (n° 22) et Baume (le 7), seuls et uniques membres émérites et autoproclamés de la Confrérie secrète des Chiche-Capon. Amis "à la vie à la mort", ils ont l'imagination plus fertile que d'autres. Ils rêvent d'une Amérique fantasmée par les romans d'aventures qu'ils dévorent. Elle les attend, si loin si proches derrière les hauts murs, à deux doigts du rêve.  Les Chiche-Capon 95, 22 et 7, s’imaginent passagers clandestins d'un quelconque paquebot traversant l'Atlantique. Ainsi pourrait commencer la Grande Aventure. Il suffit d'oser le premier pas ... Dans leurs pupitres: un catalogue de la Manufacture d'Armes et Cycles de Saint-Etienne (on y trouve tout: du couteau suisse multifonctions à la tente "à la belle étoile" qui tient presque dans la poche), une carte des USA arrachée à un atlas, des annuaires Chaix périmés ...

Certaines nuits, eux trois, les Chiche Capon, alias 95, 22 et 7, se retrouvent, largement passé minuit, aux pieds de Martin Squelette dans les ténèbres de la classe de sciences naturelles. Ils y fument des cigarettes, préparent le Grand Départ et rédigent des comptes-rendus de réunions qu'ils cryptent d’un code secret connu d’eux seuls.

Sorgues disparaît un matin au détour d'un couloir sombre. Personne ne l'a croisé depuis sa sortie du bureau directorial, il y avait été convié pour assumer un problème d'indiscipline. Est t'il parti seul vers les USA ? A t'il osé le premier pas ? A t'il trahi les Chiche capon ? L'enquête commence ... la suite appartient au roman, le récit sera fertile en coups de théâtre.


Pierre Very, en tant qu'auteur de romans policiers, est atypique.
Il a connu un début de carrière avec "Pont égaré", dont on a parlé pour l'obtention du Goncourt; un coup de sonde en "mauvais genre" policier, sous pseudo: "Le testament de Basil Crooks" consacré d'un prix; la valse hésitation entre commerce et élitisme. Empruntant la première voie, il y progressa à sa manière; elle a fait de lui un écrivain unique et attachant.

Véry revendiquait un statut à part: "J'écris une sorte de roman fleuve policier que je verrais assez bien sous les couleurs des mille et une nuits policières. C'est assez dire que le merveilleux, loin d'en être exclu, y occuperait une place d'honneur. Je voudrais que mes romans policiers soient des contes de fées pour grandes personnes".

L'enfance, en outre, occupe dans son oeuvre une place essentielle. Elle s'avère parfois autobiographique. Ecrivant, par exemple, "Les disparus de Saint-Agil", Very a ressenti, dixit le prologue: "Le plaisir inéluctablement mélancolique d'évoquer .. [sa].. prime adolescence"; les personnages décrits ont bel et bien existés, mais n'ont jamais kidnappé quiconque et se sont encore moins assassinés entre eux.

Je vais peut-être m'inscrire en faux en avançant que "Les Disparus de Saint-Agil" n'est pas tant un roman destiné à la jeunesse (tel que présenté d'ordinaire) qu'un ouvrage pour adultes aux couleurs de l'enfance, amarré à la nostalgie de passés révolus. L'oeuvre rappelle à ses lecteurs mélancoliques que, sur les photographies de classes face à l'objectif en fin d'année scolaire, celles jaunies et presque effacées, s'agitent des histoires passionnantes que les mots peuvent encore raconter. L'enfance ne peut avoir la nostalgie de ce qui l'attend, tandis que l'adulte de son passé si. C'est un regard d'homme mûr, comme se retournant sur lui-même, que pose Very sur ses personnages et ses souvenirs. Je ne suis pas sûr que de jeunes têtes blondes puissent en capter toutes les saveurs. Mais bon..! Je sais que soumettre le roman aux classes de collège a apporté satisfaction aux élèves. Mon raisonnement, quelque part, doit être influencé par d'autres textes lus dans l'intégrale Very (3 tomes) chez "Le Masque", je les sais plus adultes, plus poétiques, plus travaillés, plus forts.

A suivre. 



https://www.youtube.com/watch?time_continue=28&v=52A14DGCEog&feature=emb_logo


40 commentaires:

  1. Je ne connais pas cet auteur.. faudra que je vois si mes enfants l'étudient au collège!

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    1. Apparemment de ce que j'ai pu trouver de droite et de gauche sur le net, les élèves de 5ème, 4ème et 3ème semblent concernés. De nombreuses fiches de lecture concernant ce titre existent.

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  2. Revu le film de 38 hier. La forme en est datée (même si j'adore le traitement des ombres dans le noir et blanc de rigueur à l'époque, il rehausse l'atmosphère fantastique déjà présente dans le roman), le fond est assez fidèle (mention plus au signe de ralliement Chiche Capon inventé pour la circonstance). Certains acteurs relèvent le tout vers le haut: Von Stroheim, Michel Simon; Le Vigan (qui m'avait filé une peur bleue dans "Goupi Mains Rouges) ...

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  3. Pas lu le livre ; vu le film (... air connu ... ^^)


    _ « Le merveilleux se mêle souvent à la poésie et aux énigmes policières (...) »
    _ "Véry revendiquait un statut à part : Je voudrais que mes romans policiers soient des contes de fées pour grandes personnes".

    Pour avoir lu quelques unes de ses nouvelles, dans le recueil Tout doit disparaître le cinq mai, je dirais que sa science-fiction était du même tonneau.

    (si un jour ce volume doit ressortir, je serais pour qu'on conserve sa dernière illustration de couverture,
    assez fidèle à l'esprit du texte :https://images.noosfere.org/couv/p/pdf048-1990.jpg )

    Véry me semble de ses auteurs qui suivent leur voie (etleur voix) quelques soient les courants dominants de leurs époques...


    _ « La forme en est datée (même si j'adore le traitement des ombres dans le noir et blanc de rigueur à l'époque, il rehausse l'atmosphère fantastique déjà présente dans le roman),
    (...) Certains acteurs relèvent le tout vers le haut: Von Stroheim, Michel Simon; Le Vigan (...) »

    Je plussoie à tout cela.


    PS : je découvre que Le Vigan a mal fini... :-\
    http://lagedorducinemafrancais.blogspot.com/2012/11/robert-le-vigan-et-lepuration.html

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    1. Le Vigan semblait un acteur littéralement habité par les rôles qu'il tenait, du moins ceux dont je me souviens. Au-delà des "Disparus..." il y a celui qu'il occupait dans "Goupi Mains Rouges". Il surjouait beaucoup et la scène finale du long métrage laisse un tel goût de folie furieuse dans le sillage de sa prestation que l'on se prend à penser qu'il était ainsi dans la vraie vie, il ne pouvait en être autrement. Cet acteur me flanquait la trouille, littéralement. Quant à son attitude pendant l'Occupation j'ignorais
      Autre personnage, Michel Simon, en ivrogne paranoïaque. Quel délice..! Quelle trogne..!
      Von Stroheim, fidèle à son image, on l'entendrait dire "Mossieur deu Boldiiieu" dans les "Disparus" d'un air réprobateur que personne ne serait étonné

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    2. @Jim, citation: "Véry me semble de ses auteurs qui suivent leur voie (etleur voix) quelques soient les courants dominants de leurs époques..." Tout à fait. J'ai lu il y a longtemps les trois tomes de l'intégrale et c'est ce qu'il montre du début à la fin; et sans cet atypisme poétique de "mauvais genres" je ne l'aurais pas suivi. "Les disparus" n'est pas son meilleur roman, d'autres sont plus en accord avec l'age adulte.

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  4. "Revu le film de 38 hier. La forme en est datée (même si j'adore le traitement des ombres dans le noir et blanc de rigueur à l'époque, il rehausse l'atmosphère fantastique déjà présente dans le roman)"
    Pourtant, c'est ce que j'aime dans les films de cette époque, cette mise en scène, cette photographie accentuant le noir et blanc, la caméra parfois si proche de l'acteur qui force le ton..

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    1. Oui. L'Age d'Or français d'un Gabin quand se lève le jour, quand Morgan se découvre de beaux yeux, quand une autre actrice se découvre une gueule d'atmosphère... Ce fut le cinéma de mes parents, celui qui les poussait dans le noir des salles à assister au mariage du noir et du blanc.

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  5. Connais pas cet auteur et les film d'avant 70 ne m'ont jamais tenté. J'ai toute une culture cinéphile à me faire. Quand au roman, je me demande pourquoi toujours classé jeunesse les romans avec des jeunes. Tout adulte que nous sommes, nous avons encore en nous le petit bonhomme (ou petite fille) qui vit et hurle de pour qu'on se souvienne de lui (ou d'elle).

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    1. Very fait partie de ces auteurs atypiques qui ont loupé les wagons "première classe" de la littérature blanche. Il avait du talent, du style et des idées et s'est contenté du "mauvais genres" où là, encore, il a fait oeuvre dans un créneau policier à part car largement mâtiné de merveilleux et de fantastique. Désormais il semble appartenir à un temps oublié qui dilue certains auteurs qu'il convient de temps en temps de faire remonter à la surface.

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    2. Etonnamment, le roman paru en "Le Masque" aurait du perdre son caractère juvénile. Il n'en est rien. Une frange de fans lui conserve, en dépit du fait, un attachement de jeunesadolescents. Il me semble, Nicolas, t'avoir vu lire "Le seigneur des mouches" dans lequel les enfants tiennent (seuls) le haut de la scène. Je ne l'ai pas lu. En est t'il de même pour lui..?

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    3. Nicolas, je cite: "Tout adulte que nous sommes, nous avons encore en nous le petit bonhomme". Tout à fait. Nous ressortons toutes et tous par phases des fragments épars de nos enchantements romanesques de jadis. "Les disparus" , me concernant, en font partie et les retrouver, la soixantaine dépassée, me fut un grand plaisir qui m'a redonné une blouse grise de la communale et les rêves qui vont avec. Si j'avais d'autres titres de la même eau en mémoire je citerai certains Verne, club des cinq, Jack Rogy... etc

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    4. Vraiment tentant ce que tu dis sur Very, si je tombe dessus dans une Boite à Lire, pourquoi pas? Pour Sa Majesté des Mouches, je crois qu'on lui attribue souvent l'étiquette "jeunesse" alors qu'il est très violent, brut, et pas très ludique finalement.

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    5. C'est bien ce qu'il me semblait. Déjà rien que le thème central: cette reconstruction d'une société d'hommes par des marmots est plutôt déstabilisante pour un homme mûr, c'est du moins l'effet que me fit le film.

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    6. Et il y a une violence comme s'il elle était naturelle. C'est un roman dérangeant par cet aspect là.

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    7. Leur société est à huis-clos et par nécessité vitale doit avancer, d'où sans doute l'emprise utilitaire de la violence des mots, des actes et des décisions. Ce roman, je le guette via l'ambiance SF que maints forums dédiés lui accordent, je ne la trouve pas mais bon puisque certains s'accordent sur le fait de sa présence.

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  6. Une évocation radiophonique (1956/France Culture) d'un autre titre de Pierre Very: "Goupi-Mains rouges" qui, plus que "Les Disparus" contient tout l'univers de l'auteur.
    On y ressent en outre ces années-là durant lesquelles la TV n'avait que peu de force et la Radio Sans Fil toute la sienne.
    https://www.youtube.com/watch?v=6qJtZSJAJPY&t=1695s

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  7. L'œuvre de Paul Véry est rééditée ce mois-ci : https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146618243

    À tirage très limité et à prix dissuasif ; mais au moins ça signale que l'auteur n'est pas complètement oublié...


    _ Nicolas (sur Sa Majesté des mouches) : "Et il y a une violence comme s'il elle était naturelle. C'est un roman dérangeant par cet aspect là."

    J'ai vu assez récemment l'adaptation cinématographique de Peter Brook et cet aspect ressort plutôt bien.
    La scène du meurtre tient du cauchemar éveillé.

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    1. Prix dissuasif pour le moins d'autant que 2 et 4 sont des rééditions d'un roman et d'un recueil parus en Presence du Futur chez Denoël, même si on ne retrouve aucun des quatre titres dans l'intégrale en trois volumes de l'auteur chez Le Masque Editeur (plus centrée sur le policier, comme attendu dans une telle collection).
      D'un autre côté: pour que survive l'auteur, pourquoi pas.

      Very: essayer c'est adopter.

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    2. Jim, je n'ai pas eu la curiosité d'aller voir les adaptations romans que je lis. Un tort peut-être mais je crois que je suis pas près à trouver le temps pour le faire. Et le hasard me met rarement sur ce type de film.

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    3. Je dirais que j'ai le tort inverse.

      Voir des films, c'est vite fait ;
      et trop souvent je ne prends pas le temps d'aborder les œuvres littéraires majeures qui en sont les sources...

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    4. Je m'y essaie dans la mesure des possibilités. Quand la mémoire d'un roman lu est fraiche la démarche offre cette qualité indéniable de percevoir les différences (voire les séismes) entre les deux supports et d'essayer d'en comprendre les raisons. Par exemple entre le Mirbeau écrit de "journal d'une femme de chambre" et son adaptation ciné par Bunuel il y a un fossé dans l'épilogue qui transfigure/métamorphose le roman. Pas sûr que trop de temps écoulé entre lecture et visionnage m'eut permis de noter ce fossé.

      En ce qui concerne "Les disparus" le copié/collé est prégnant. Quant à "Le seigneur" je ne peux dire, film vu et roman non lu (çà viendra)

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    5. Ma question toute naturelle est : où allé vous trouver ces films qui ne passe ni à la télé, ni en streaming?

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    6. "Le seigneur des mouches" est passé un après-midi de l'an dernier (ou d'il y a deux ans ou trois ans)sur une chaine de la TNT, "Les disparus de St-Agil", je l'ai en DVD. Nombre de Maigret sont/étaient visibles sur You Tube; sans compter les replays Bruno Cremer l'an dernier sur C8 (il y a rediffusions ces temps sur la même chaine). "le journal d'une femme de chambre" a été télédiffusé, versions Jeanne Moreau et Léa Seydoux, sur les ondes TV il y a peu. "La version radiophonique de "Goupi mains rouges" est écoutable sur You Tube. Le reste subsiste dans la mémoire.

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  8. J'emprunte les DVD en médiathèques (le réseau toulousain est bien fourni).

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    1. Je crois que par chez moi j'ai une bonne médiathèque mais je n'y suis jamais allé. Avec 200 livre en PAL au moins, j'ai jamais eu besoin de lecture et toujours beaucoup de choix. Je pense pas qu'une médiathèque possède d'autre support, notamment les DVD.

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    2. moi je fréquente deux médiathèques.. il y a des livres, des revues, des DVD et des CD de musique..

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    3. Des audiobooks, des livres numériques, des CDs et DVDs Rom, des partitions piano et saxo, des tablatures guitare avec le CD audio qui va bien avec, la presse quotidienne, des DVDs Video et avant eux des cassettes VHS, des CDs audio et avant eux des 33 Tours vinyle et des miniK7s ...
      Je ne fréquente plus aucune médiathèque car emprunter c'est rendre et c'est tout un pataquès quand la date de prêt est dépassée. C'est là que j'ai appris à aimer Tardi, Bourgeon, Jean Ray, Gillon et Forest toute cette SF que l'on ne trouvait pas ailleurs et que je ne pouvais pas me payer. Quand la video VHS est entrée dans celle qui fut la mienne on y trouvait: 2001, Elephant man, La guerre des boutons, Jimi Hendrix et Fleetwood Mac (je les prenias un à un et je n'avais pas de lecteur chez moi, seule l'envie d'imaginer ce que je ne verrai pas me suffisait)

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    4. ah oui Avin, j'ai oublié de dire les livres numériques :-D mais c'est que je ne les emprunte pas :-D

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    5. J'ai été surpris de les voir arriver en médiathèque, n'en ai jamais emprunté. Je ne sais même pas comment fonctionne le système de prêt. Par contre les audiobooks j'en fut friand jusqu'à comprendre que la conduite automobile et eux n'allaient pas forcément dans le même sens.
      Bénédiction que les CDs audio qui m'ont permis de me trouver des pépites obscures mais délicieuses sur mon chemin rock, maintenant You Tube remplit cet office, bootlefs inclus et raetés innatendues.

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  9. _ Avin : «C'est là que j'ai appris à aimer Tardi, Bourgeon, Jean Ray, Gillon et Forest toute cette SF que l'on ne trouvait pas ailleurs et que je ne pouvais pas me payer.»

    Franchement, s’il n’y avait eu, dans la ville (d’environ 10000 habitants) où j’ai grandi, une bibliothèque municipale (devenue ensuite médiathèque), petite mais bourrée à craquer, je ne pourrais jurer que je lirais des fictions aujourd’hui...

    Quant à acheter (et posséder !) des livres en nombre, j’ai vu comme une bénédiction apparaître la collection Librio : 10 francs à l’époque, puis 2 €.
    Dans un format propice aux recueils de nouvelles et romans courts : j’ai gardé le pli depuis.

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    1. Le manque d'argent m'a poussé longtemps dans les BM. D'autant qu'elle garde ses produits après leur date de disponibilité commerciale en neuf et en librairie.
      Hommage aux bouquinistes qui offrent l'avantage de la surprise de inattendu.

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    2. @ Jim: Dans un format propice aux recueils de nouvelles et romans courts : j’ai gardé le pli depuis.
      >>>> +1. Librio avait aussi ses travers. "La Ligne verte" de King est paru de première intention en Librio en 6 livraisons à 10f. Je ne dis pas que j'ai été heureux de succomber je dis qu'au final...

      J'ai entre les mains et en cours de lecture un exemplaire de la collection "Une Heure-lumière": la ballade de Black Tom. Rayon nouvelles (ici novellas) Le Belial, même si l'objet est agréable en mains, n'a pas choisi le chemin économique du low cost.

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    3. _ « Librio avait aussi ses travers. "La Ligne verte" de King est paru de première intention en Librio en 6 livraisons à 10f. »

      Du même King, ils avaient aussi saucissonné le recueil Danse macabre.
      J'ai lu le premier volume chez eux... avant d'acheter l'intégrale facilement trouvable en J'ai lu.

      _ « en cours de lecture un exemplaire de la collection "Une Heure-lumière": la ballade de Black Tom.»

      Curieux d'avoir ton avis sur celui-là.

      Le texte a eu un certain retentissement outre-Atlantique.
      C'est que c'est un peu "Black Lives Matter" en terres lovecraftiennes.
      En France, sa réception me paraît plus modérée.

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    4. Il me semble (mais pas sûr) en avoir compris le principe, hélas, en préalable à la lecture du texte. Cette connaissance lui fait perdre beaucoup d’intérêt. Il s'agit apparemment de la réécriture totale d'une novella polémique de HPL sous l'optique inverse de celle entrevue par l'auteur de Providence; c'est en ce sens que la nouvelle apparait "black lives matter", HPL était blanc et on connait ses positions, Victor Lavalle est noir et écrit en préambule: "A HPL avec mes sentiments contradictoires". On sent le fan qui à beaucoup de reproches à l'encontre de son idole.
      Je n'ai pas lu la dite nouvelle mais sachant sa présence en filigrane me manque la patte littéraire typique de HPL. J'en suis au tiers environ et çà se laisse lire, pour le moment sans plus.

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  10. Film inoubliable. Deux regards sur le pensionnat, celui des enfants et celui des adultes. Eric Von Stroheim, son existence est un roman.

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    1. Von Stroheim, l'acteur, est une gueule et une voix, un visage monocle, une langue qui racle les "r" remontés du plus profond de lui-même, un faciès figé, un sourire effacé.
      Je ne connais pas l'homme. Il semble, à ce sujet y avoir çà:
      Joséphine Dedet, L'Homme que vous aimerez haïr, Belfond, Paris, 2010
      Fiction inspirée de la vie de Stroheim, se déroulant pendant le tournage de Queen Kelly.
      Tentant.

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  11. Von Stroheim, il y a eu un article dans le Monde que je n'ai pas encore retrouvé. Outre l'acteur, ce fut un cinéaste contrarié. Un peu mythomane aussi (ce qui faisait râler Billy Wilder, d'ascendance austro-hongroise comme lui), il aimait bien jouer dans la vie le rôle de l'officier prussien qu'il avait tenu dans "La grande illusion", Il fit un salut militaire à l'officiel venu le décorer dans sa chambre d'hôpital. Quel acteur !

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    1. "La Grande Illusion": ce film m'a marqué de par son fond et sa forme, mais aussi par le biais d'une simple plaque posée au pied d'un escalier du Château du Haut-Koenigsbourg où il fut tourné en partie. Tout le lieu est empreint du film, tout le film est empreint du lieu. Le Château regorge d'Histoire majuscule (étonnante de jeux avec la réalité) mais aussi, me concernant, de tout le fourbi technique absent de scènes de cinéma qui semblent être encore projeté sur les murs, des jeux de lumières nés des projecteurs et cherchant les contrastes entre le noir et le blanc, des bouts de pellicule que l'on se surprend à chercher en vain au sol. ... curieuse sensation.

      "Monsieur de Boëldieu" (accent teuton). Des noms de fiction comme celui-ci flottent dans l'air alsacien, s'incrustent, résistent, ne s’évanouiront jamais. Von Stroheim y a apporté sa voix mais son cervico-collar, son monocle, son uniforme et son maintien rigide parlent tout autant.

      https://www.youtube.com/watch?v=FugAWtmp5PY

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  12. Une autre gueule traine dans le film consacré aux "disparus": Michel Simon.

    https://www.youtube.com/watch?v=t7NE0t2lSLc

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