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mardi 8 octobre 2024

Gilles n°12 Blue Oyster Cult

        Gilles, c’est un pote de ma vie réelle. Il dessine, il peint, il expose. Et il a une patte que je lui envie.  

            Son créneau graphique : revisiter à sa manière les discographies de groupes rock qui ont fait l’histoire musicale du genre en proposant pour chacun, par lots de 9, certaines illustrations de leurs pochettes d’albums respectives … Elles vous rappelleront, pour la plupart, bien des souvenirs nostalgiques. Sur le fil des 53 tableaux que comporte, à ce jour, la série se déroulent lentement les années passion-rock de mecs de mon âge qui ont plongé avec goinfrerie dans la zikmu-rock & consoeurs.

               Ci-dessous, le 12ème de la série. A suivre pour les autres.

 

« Le Culte de l’huitre bleue ». Un bien mystérieux patronyme. Sa signification, laissée soigneusement dans l’ombre depuis 50 ans, intrigue. Le combo, qui tourne toujours, entretient soigneusement le mystère sur sa naissance.

« Blue Öyster Cult » est un grand nom du hard-rock via les qualités instrumentales et de composition qui sont les siennes. A ses débuts, B.O.C. ce fut trois guitares en bouquet ; trois lames, tranchantes et effilées ; trois sabres sur le fil du rasoir ; trois épées en croisade. Cinq même (dont une basse) lorsqu’à la fin des concerts autant de ferrailleurs croisaient le fer sur « Born to be Wild » de Steppenwolf.

B.O.C. : des riffs de plomb fondu, lourds et menaçants ; des rythmiques en fusion de lave bouillonnante ; des soli chromés, affutés et secs, tirés au cordeau. Le combo aurait pu être «Southern Rock» d’intentions (avec tant de six-cordes disponibles.. !) si ce n’est qu’il a, peut-être et surtout, inventé le heavy-metal (rien que cà.. !) avant de filer vers un hard FM lourd et minutieux, mélodieux et inspiré.

 « Secret Treaties » (1974) : La queue de comète du tiercé gagnant des trois premiers albums («B.O.C», «Tyranny & Mutation»). Ce disque studio, un des trois chefs-d’œuvre du groupe, clôt le B.O.C. première époque, celle Heavy Metal aux sonorités métalliques. La une de pochette, provocante en diable, montre en n&b le groupe devant un Messerschmitt Me262. Une polémique s’installe alors que tout n’est que cinéma et fariboles.

«On your feet or on your knees» (1975). Le live absolu, un des fers de lance hard-rock des seventies. L’opus affiche, dès son titre, « Sur les pieds ou sur les genoux », la volonté délibérée d’une puissance de tir considérable. Elle est semblable à celle du « Blow your face out » (« On va vous péter la gueule ») du J. Geils Band. Les deux groupes, aussi différents soient t’ils dans leurs styles, se retrouvent unis dans l’énergie, presque jusqu’au-boutiste, qu’ils délivrent sur scène.

La pochette, une photo prise au grand angle, emprunte au Fantastique gothique. Elle présente une limousine sur laquelle, en fanion d’aile, on remarque le logo du B.O.C., une croix/point d’interrogation stylisée de bien intrigante facture.  Sur fond d’édifice religieux émergeant d’une brume épaisse, d’un ciel crépusculaire lourdement chargé de nuages sombres, la menace ressentie semble se concrétiser autour de considérations éthérées. La pochette fait polémique à parution : rites sataniques (ou autres plus politiques) ou pur marketing made in USA ?. Les syndromes militariste et sectaire, déjà rencontrés avec Magma, frappe encore sans raison. Tout n’est que pacotille délibérée.

«Agents of Fortune» (1976) : Pochette signée Lynn Curly (on lui doit celle de « Heaven and Hell » de Black Sabbath). Le groupe abandonne l’artwork en noir et blanc pour les albums studio, vire à la couleur. Un magicien en smoking, nœud pap, chemise blanche en col celluloïd, moustache et gomina, quatre cartes de tarot en main gauche quand l’index droit montre le logo du B.O.C.. Va comprendre.. !

«Spectres» (1977) : Les photos, recto & verso, sont signées Eric Meola.

«Some Enchanted Evening» (1978) : un second live, 7 titres, 37 minutes seulement. Une pochette lorgnant vers le Fantastique. Un background désertique ; la Mort-Squelette et sa monture, manteau à capuche, cape de ténèbres, faux en travers de selle. A noter le logo du groupe sur le harnais clouté du cheval. Ce n’est pas à mon sens la plus inspirée des pochettes.

«Cultösaurus Erectus» (1980) : Jeu de mots. On se croirait, pochette aidant, dans un roman SF, mode voyage dans le temps, destination préhistoire. « Mastodonia », au titre évocateur, signé Clifford D. Simak, vient en exemple. Un vaisseau spatial, probablement une navette, file sur une trajectoire rectiligne à hauteur du cou du cultösaurus erectus. Une idée de ses proportions est donnée. L’illustration est signée par l’artiste britannique Richard Cliton-Dey, c’est un fragment de Behemoth's World, une illustration plus grande. Nul doute qu’on la retrouve ailleurs, roman, jeu vidéo, disques… Michael Moorcook ramène sa plume SF sur « Black Blade ». Remarquer le tréma sur le « ö » en écho à celui présent sur « Öyster ».

«Fire of unknown Origine» (1981). La pochette, en reposantes tonalités dominantes de bleus limpides, et accessoirement d’ocres légers, montre une assemblée resserrée de prêtres. Ils sont peints de face, en plans US, cagoules et surplis brodés, regards indéfinissables mais semble t’il bienveillants. Qui regarde reste dans la spéculation, le mystère et l’interrogation. On dirait du Moebius ou de l’Enki Bilal mystiques; mais ce n’en est pas, c’est signé Greg Scott que l’on retrouvera plus tard sur « Extraterrestrial Live » (1982).

Le Heavy Metal des débuts, celui d’acier trempé, s’efface, vire Hard FM ; les mélodies incluses enchantent, entrent dans les charts. Michael Moorcock, écrivain SF (déjà entrevu avec Hawkwind), écrit « Veterans of the Psychic Wars » ; la chanson apparait aussi dans le film d'animation Métal hurlant et sa BOF.

«The revolution by night» (1983). Sous un ciel nocturne lardé d’éclairs et pointillé d’étoiles, une autoroute et sa bretelle de sortie file au loin entre les courbes de deux ponts. Le verso de pochette renvoie, en n&b, à des bas-reliefs égyptiens où se mêlent serpents, faucons, symboles antiques et visages de profil. Mystère et boule de gomme.

«Club Ninja» (1985). En verso de pochette, le symbole du B.O.C. se transforme, sur son recto, en étoile ninja qui, lancée dans l’espace, se métamorphose … en station orbitale baptisée «Club Ninja». Idée farfelue mais amusante.

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