Gilles n°8 ZZ TOP

            Gilles, c’est un pote de ma vie réelle. Il dessine, il peint, il expose. Et il a une patte que je lui envie.  

            Son créneau graphique : revisiter à sa manière les discographies de groupes rock qui ont fait l’histoire musicale du genre en proposant pour chacun, par lots de 9, certaines illustrations de leurs pochettes d’albums respectives … Elles vous rappelleront, pour la plupart, bien des souvenirs nostalgiques. Sur le fil des 53 tableaux que comporte, à ce jour, la série se déroulent lentement les années passion-rock de mecs de mon âge qui ont plongé avec goinfrerie dans la zikmu-rock & consoeurs.

            Ci-dessous, le 8ème de la série. A suivre pour les autres. 

 

            Les barbus du rock. Du moins deux d’entre eux : Billy Gibbons, le guitariste et Dusty Hill, le bassiste. Frank Beard, le batteur, confronté à des problèmes dermatologiques, renonça à cette fantaisie capillaire surabondante. N’empêche, ce signe de ralliement fonctionne toujours à merveille et ramène systématiquement l’auditeur au look et à la musique du combo.

ZZ Top. Sur scène et en pochettes de LPS : des guitares aux formes et habillages farfelues, des micros en pied tels des crotales dressés, de rutilants pots d’échappement chromés, la silhouette d’un Hot Rod écarlate (CF « Eliminator » et sa version spatiale sur « Afterburner » ) ; d’imposantes lunettes de soleil en 16/9ème sous le soleil brûlant des sunlights texans ; des galures fantaisie, du stetson cow-boy aux sombreros-parasols tels que portés de l’autre côté de la frontière (« El Loco ») ; des santiags (à éperons ?) aux perfectos cloutés en passant par des ponchos patchworks multi bariolés ; la magie du désert (« Tejas »). Toute une iconographie texane mâtinée de rock n’ roll. ZZ Top, une fierté régionale au service de l’universalité du rock.

ZZ Top. Un drôle de patronyme. Diverses origines. Les plus fantaisistes, mais entretenues par le trio lui-même : le dernier groupe par ordre alphabétique dans les bacs des disquaires ? la marque d’un papier à cigarette ? L’hypothèse la plus vraisemblable (mais il en existe d’autres) : un dérivé phonétique de BB King qui glissa vers ZZ Top.

ZZ Top. Un blues-rock rutilant et peaufiné, alangui ou lourdement rythmé ; de gros boogies graisseux, téquila, chili con carne et poivron rouge mêlés ; des chansons cool en laidback serein. Aux couleurs régionales de son Texas natal, ZZ Top s’est toujours montré un groupe attachant, frais et haut en couleurs. Il est difficile de passer à côté et de ne pas aimer.

ZZ Top. Un ingénieux double Z en logo. Comme la langue des Stones, un graphisme attendu puisque le trio traine derrière lui un mythique Hot Rod qui ne serait rien sans son porte-clefs.

ZZ Top, dans les années 80 débutantes : les premiers clips vidéo surproduits pour MTV. Trois pépées en 25 images-seconde et cinémascope ; plastiques irréprochables, crinières léonines et cambrures étudiées ; lookées sexy et ouvertement aguicheuses ; longues jambes croisées, résille et minijupes, sur le cuir fauve des banquettes d’un Hot Rod rutilant. Pompes de station-service typées nostalgie des 50’s enfuies, routes surchauffées de plein désert (Cf « Tejas »), flaques mouvantes de mirages à l’horizon, cactus solitaires, crépuscules pourpres, derricks pétroliers et éoliennes …  « Gimme all your lovin’ ». Qui pour ne pas s’en souvenir ?

ZZ Top, plus qu’une fantaisie éphémère, est un grand nom de l’Histoire du rock. Billy Gibbons, aux guitares, est une légende, il possède un jeu fluide, vif et incisif, percutant et inspiré. Dusty Hill, le bassiste, décéda en 2021. Il aurait été irremplaçable si Elwood Francis, le technicien guitares de ZZ Top, n’avait pas pris, tout naturellement, la relève ... et la barbe qui va avec. The show must go on.