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vendredi 27 septembre 2024

Gilles n°9 Hawkwind

 Gilles, c’est un pote de ma vie réelle. Il dessine, il peint, il expose. Et il a une patte que je lui envie.  

            Son créneau graphique : revisiter à sa manière les discographies de groupes rock qui ont fait l’histoire musicale du genre en proposant pour chacun, par lots de 9, certaines illustrations de leurs pochettes d’albums respectives … Elles vous rappelleront, pour la plupart, bien des souvenirs nostalgiques. Sur le fil des 53 tableaux que comporte, à ce jour, la série se déroulent lentement les années passion-rock de mecs de mon âge qui ont plongé avec goinfrerie dans la zikmu-rock & consoeurs.

            Ci-dessous, le 9ème de la série. A suivre pour les autres. 


         

Hawkwind est un des groupes pionniers du Space-Rock ; aux côtés, entre autres, du Gong psychédélique d’une lointaine époque. Le projet initial fut une volonté, musicale et visuelle, expérimentale et réussie, un tantinet foutraque et disparate, d’amener l’univers singulier du combo vers la Science-Fiction et l’Heroïc Fantasy. Michael Moorcock, le papa d’Elric le Nécromancien et de Jerry Cornelius, le rédacteur en chef de la mythique revue SF «New Worlds» s’en est mêlé en offrant au groupe des textes de pleine SF.

L’iconographie embarquée, de pochettes en pochettes, se fait l’écho de cette volonté futuriste. On y voit une myriade d’étoiles figées à des années-lumière de la Terre (« Space Ritual » et «Live ‘70/’73 ») ; un monde à deux lunes, rupestre, coloré et barbare (« Warrior on the edge of time »)(1975) ; un vaisseau spatial embourbé dans la fange d’une planète océane («Hall of the Mountain Grill »)(1974) ; un prêtre de Fantasy au sommet d’une montagne sans doute sacrée (« Master of Universe »)(1977); des E.T animaloïdes ou venus en soucoupe volante. En somme, Hawkwind, c’est une multitude d’ingrédients SFFF disparates issus de la quincaillerie du genre. Un SF-addict y trouvera son bonheur.

« Personne dans l’espace ne vous entendra crier » affirmait «Alien, le huitième passager» de Ridley Scott en 1979. Pourtant, Hawkwind, 10 ans plus tôt déjà, y laissait entendre son Space-Rock bouillonnant d’un monde E.T. à l’autre, sur la peau brûlante de soleils incendiés, sur le fil de comètes hurlantes, de parsecs en parsecs de par les étoiles jetées comme des paillettes sur l’obscurité tendue entre les astres. Le vide stellaire n’est plus un obstacle à la propagation des sons mais un moyen de communiquer d’une galaxie à l’autre en s’affranchissant des années-lumière.

Hawkwind ce fut un temps Stacia aux seins lourds, une danseuse lascive, la mascotte du groupe à l’avant-scène de tous leurs concerts d’une certaine époque, une fascinante apparition à l’épiderme tatoué par les light shows mouvants, fébriles, aveuglants, psychédéliques, tourbillonnants et stroboscopiques qu’affectionnait le groupe. On la retrouve peinte, dans un style art-nouveau de belle facture, sur la pochette de « Space Ritual » (1973), l’album live référence du collectif.

Hawkwind, c’est un foyer de turbulences sonores, un bouillonnement savoureux d’instruments divers (de la banale guitare au saxophone en passant par le synthétiseur), un maelstrom musical hypnotique, hallucinatoire et lancinant semblable à celui teutonique d’Amon Düul 2. N’y auraient pas dépareillés le « cosmophone » et le « percuphone » de Patrice Moullet dans «Catherine Ribeiro + Alpes».

Le combo anglais tourne depuis 1970, possède en regard une discographie pléthorique. C’est de la musique à voir sur le fil de shows spectaculaires, à entendre la tête et les pieds dans les étoiles. Hawkwind n’est pas vraiment, pour autant, un groupe de musique planante (Tangerine Dream) mais un collectif communautaire accroché viscéralement à l’énergie primale du hard-rock.

Hawkvind, c’est une histoire inscrite dans la durée, une longévité hors-normes, et tout naturellement un collectif mouvant et versatile, brassé de départs précipités et d’arrivées éphémères, des line-ups sans cesse remaniés. Parmi les premiers instrumentistes on trouve un temps à l’affiche, Lemmy Killmister, le bassiste en gestation du Motorhead à venir. Quel grand écart de l’un à l’autre et pourtant. Impossible n’est pas rock.

Long live hard SF n’ roll.

Illustration sonore : Hawkwind (Killmister + Stacia) Live – Silver Machine (1972)

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