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mardi 2 décembre 2025

La loi des rues – Auguste Le Breton (1954)

 
Presses de la Cité (1954)


Là, sous mes yeux, par désir de baigner dans un jus d’époque, le roman s’ouvre en version de première parution ; celle originale, en reliure d’éditeur et jaquette photo N&B. Le tout naquit aux "Presses de la Cité" en 1954. De l’eau sous les ponts, des décennies.. ! D’autres que moi, plus âgés, ont touché, lu et apprécié ce même livre d’occasion. 70 ans plus tard la magie n’opère plus, le témoignage autobiographique embarqué a perdu de son actualité. La thématique centrale a suivi des centaines de chemins semblables.

La une de couv : la nuit, le froid, la pluie, les éclats de lune sur le pavé luisant, les taches blafardes des réverbères sur les façades des sombres immeubles aux volets clos, les lettres au néon des enseignes … le titre laisse entrevoir « Messieurs les Hommes » … Bienvenue dans l’univers de la pègre parisienne d’antan.

« La loi des rues » est la suite naturelle et, semble t’il, largement autobiographique de "Les hauts murs" (1954). Auguste Le Breton raconte son adolescence pendant laquelle les règles du Milieu remplacèrent celles des orphelinats, des maisons de redressement ou de correction de son enfance. On est loin de la force dénonciatrice des systèmes d’Assistance Publique de l'entre-deux guerres qui éclataient au grand jour dans le premier tome. Le héros, ex-pupille de la Nation, devenu ado, glisse vers le Milieu et n'emporte plus (ou peu) l'empathie du lecteur ; il n’est plus ballotté par les événements mais devient responsable de ses actes.  « La loi des Hommes » pointe du nez, l’autobiographie y perd de son intérêt. La prose s’en ressent et fait glisser le lecteur vers l’indifférence quand le gamin chahuté fait place au jeune adulte.

On a, tout du long, l’impression d’évoluer dans un long métrage des 50’s ou 60’s, dans un de ces polars ciné à la française en noir et blanc traversés des lourdes et lentes silhouettes de Gabin ou de Ventura. On est déjà dans la série des « Rififi » où Le Breton se lancera dans le polar noir de fiction made in France. Parfums d’argot parisien et de verlan d’une époque offerte à la truanderie classique et à ses codes d’honneur. Parler canaille et gouailleur. Petits truands et jolies pépées, colt et crans d’arrêt aux lames acérées. Que de clichés… !

Paris Montmartre, Paris-Pigalle. L’écho d’une époque…. qui a fait son temps.

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