Accueil

Accueil
Retour à l'Accueil

mercredi 20 août 2025

La haine dans les veines – Jean Mazarin

 

Fleuve Noir Spécial-Police n°1278 (1976)

1976. « La haine dans les veines », signé Jean Mazarin, parait aux Editions du Fleuve Noir, dans la collection « Spécial-Police » (1949-1987). Le roman sort sous le n°1278 (la collection en comptera 2075). Depuis ses débuts Michel Gourdon en assure les illustrations couleurs de façade (en FN-Espionnage, il fera dans le N&B exclusif). Son règne prend fin deux ans plus tard, en 1978 ; de mornes photos-montages le remplacent en unes de couv ; mon intérêt pour la collection cesse. A mon sens, les FN-SP sans Gourdon c’est comme les vieux FN-Anticipation sans Brantome. Tout est dans l’emballage, le reste, ça se discute.

Des auteurs-maison travaillèrent, presque exclusivement, pour la collection Spécial-Police. Les mêmes, toujours, une cinquantaine (guère plus), à revenir, sans cesse au menu. Des préférences s’imposèrent au goût de chaque lecteur. Perso : F. Dard, G.J. Arnaud, A. Lay, A. Page… etc. Les qualités, les défauts de chacun, tour à tour. Je prends le premier, je laisse le suivant, je teste le troisième. Une constante néanmoins : j’oublie ; c’était du roman de gare, vite acheté et vite lu, presque à usage unique, du genre à n’être que rarement réédité. Et pourtant : j’avoue, je suis collectionneur, au rythme nostalgique d’une époque révolue et que ne vivront plus les maisons d’éditions.

Jean Mazarin fut l’un des poulains du Fleuve. Je l’ai croisé quelques fois, jadis, en FN-Anticipation sur le fil de petits romans de SF lus sans déplaisir. Y revenir, en 2025, dans le cadre d’un roman policier m’a tenté. Il aura fallu une BAL, le susnommé Michel Gourdon en couvrante (comme d’hab, un joli minois féminin, cette fois-ci celui d’une blonde comme on les aimait durant les 70’s), quelque chose d’une lecture de plage pour boucher un trou entre deux lectures plus conséquentes.

La France des 70’s est au programme ; celle pompidolienne, morne et autarcique, tristement conservatrice (du Chabrol, on dirait presque du Chabrol.. !) ; celle post-soixante-huitarde, ouvrière ou estudiantine, à bouffer du bourgeois et à rêver d’utopie. Tout est dans le contraste sociétal. Des barres-HLM de banlieue d’une part. Une grasse demeure bourgeoise de l’autre, tout en major d’hommes et femmes de chambre. Classiquement : un promoteur immobilier rapace et véreux en quête du grand coup de haut standing ; sa belle épouse, son ex-secrétaire opportuniste, bientôt assassinée ; sa fille, une belle plante, un rien dépravé, le grain de sable type. Le prof de techno à la tête d’un comité de défense, un rien provocateur, en garant fragile d’un site naturel menacé d’implantation immobilière d’un nouveau genre. Un commissaire presque comme un autre, un rien décalé, un brin anticonformiste qui, entre deux eaux, fera son chemin vers la vérité.

Au final, sur ce schéma d’oppositions, un roman d’une autre époque (mais cela a-t-il vraiment changé ?) ; celle où face à face, se jouent deux conceptions de vie.

Un petit roman perdu. Et retrouvé. Un bouquin policier à la française d’une certaine époque…. tandis que s’américanisait la « Série Noire ». Deux conceptions de la littérature policière. Une place pour chacune.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés