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mercredi 30 octobre 2019

Factory + J.P. Manchette - Cache ta joie (LP + Rivages Noir)






1979.
A1     Rock Tricheur   
A2     Retourne Chez Toi   
A3     Ma Mère Disait   
A4     Sauvons La Mise Mec   
A5     Cache Ta Joie
  
B1     C'est Du Sexe   
B2     J'avais Un Drôle De Problème   
B3     Feu De Paille   
B4     Jette Un Sort   
B5     Tire Une Jatte

Nostalgie....
D'un temps, pas si lointain.
Encore que, 1979, maintenant, ce n'est plus la porte à côté...

"Cache ta joie" était une pièce de théâtre signée Jean-Patrick Manchette et mise en rock par Factory ...
Le groupe venait d'un lieu où les raffineries de pétrole poussaient plus vite que l'herbe: Givors (69)
Et Givors c'était la porte à côté (20 kms).
Factory c'était du rock de part chez moi, les régionaux de l'étape...

"La convergence des parallèles" version rock ET polar.

J'avais vu la pièce en son temps (1979), "Cache ta joie", au Théâtre des Mutilés (Comédie de Saint-Etienne). Le groupe rock, Factory, y intervenait en direct live, par ponctuations musicales pures au fil de la progression de l'action (dont je ne me souviens pas). Presque une comédie musicale. Centrée Loubards et Rock n' Roll way of life amateur.

J'avais acheté le 33 tours, vu le groupe sur scène à plusieurs reprises (les cinq musicos m'étaient voisins et tournaient beaucoup). On était très fier de ce rock givordin qui à l'époque damait le pion à celui parisien (Factory, Ganafoul...et Starshooter).

Récemment, en plein fixation sur le néo polar de Manchette j'ai découvert que mon nouveau chouchou de romancier "mauvais genres" avait écrit ce "Cache ta joie" que j'avais presque oublié. 

Bongu de bongu, on m'avait caché çà..!

Du coup, je cherche le texte de Manchette ... ce qui explique le (A suivre). Au détour d'une échoppe d'occasions livresques, d'une boite à livres, va savoir.

Manchette a écrit qu'à l'époque il faisait dans l'alimentaire ... mais peu me chaud, "Cache ta joie", c'est dans ma brume industrielle stéphanoise, dans mon pays minier noir-charbon, parmi les gueules noirs et les ouvriers de Manufrance, qu'il a vécu trois ans avant de monter à la capitale. Et on est jamais assez fier de là où on est né. 

Et comme le chantait Bernard Lavilliers (stéphanois) dans les Barbares

"La nuit le haut fourneau mijotait ses dollars
La fumée ruisselait sur nos casques rouillés
Dans le vestiaire cradingue, cinq minutes volées
A la fumée, au feu, au bruit, au désespoir" 



Mise à jour du 30/12/2019:
Le "Théatre des Mutilés", en 1979, était à deux doigts du puits Couriot qui à l'époque hurlait encore dans la nuit noire et crachait son charbon; il vomissait ses mineurs, crachotant des morceaux de poumons englués de ténèbres. Ils avaient l'épiderme tatoué de petites virgules bleu indélébiles, stigmates nées des écorchures de la chair contre les parois charbonneuses. La mine allait fermer, les hôpitaux se remplir de "silicosés" qui, basta, s'en iraient en une dizaine d'années à peine, maigres phasmes squelettiques et charbonneux sur la pâleur des draps. Saint-E fête encore ses mineurs le 5 décembre pour la Sainte-Barbe mais ce sont les nantis maintenant qui s'arrogent le droit d'en parler en place publique (coucou Perdriau, cette année une surprise t'attendait, j'espère que tu as apprécié, même si dans l’œuf jaune tu l'as étouffé presque à temps)



Illustration sonore: Factory - Cache ta joie










6 commentaires:

  1. Du coup tu n'as tjs pas trouvé la pièce de Manchette?

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    1. Je finirai par trouver. Patience. Le vinyle 33tours,tout neuf ou presque, est en version originale et doit valoir son pesant de cacahuètes; il ne comporte hélas pas les paroles des chansons écrites par Yves Matrat. Dans la pochette j'ai trouvé un encart carton qui reprend le look Série Noire d'alors appliqué au LP avec au verso un petit speech explicatif.

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    2. Eh ben, je vais te dire. L'année finit bien. Jim l'a trouvé, le lit et me l'envoie. Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeees. Merci à toi, Jim. Y'a des jours comme çà, où tout va bien. Je suis content. (Smiley fêtes)

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  2. « Ils avaient l'épiderme tatoué de petites virgules bleu indélébiles, stigmates nées des écorchures de la chair contre les parois charbonneuses. La mine allait fermer, les hôpitaux se remplir de "silicosés" qui, basta, s'en iraient en une dizaine d'années à peine, maigres phasmes squelettiques et charbonneux sur la pâleur des draps. »

    Brrr!
    (joliment écrit mais brrr!)

    Quelle saleté, cette silicose...

    J'entendais parler de la pulmonaire sur l'autoradio, il y a quelques semaines, pour des épidémies récentes chez les ouvriers employés (et bien sûr insuffisamment protégés) à la découpe de pierre ou de verre pour les cuisinistes.
    Je n'ai retrouvé trace de l'émission mais je suis tombé sur celle-ci dans les archives de France Q : https://www.franceculture.fr/emissions/la-marche-des-sciences/silicosis-quand-des-historiens-se-mettent-au-chevet-de-malades

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    1. @Jim, citation: "Brrr! (joliment écrit mais brrr!)":
      >>>> Merci.
      Tous ces pauvres bougres alités je les ai côtoyés professionnellement quelques années durant. Cà marque, crois-moi. Ces épidermes blancs et cette cartographie épidermique comme au bleu de méthylène. D'autant, qu'à l'époque je lisais "L'homme illustré" de Bradbury. Un recueil de nouvelles liées par de courts intermèdes où chaque tatouage sur la peau d'un même homme amorçait le récit suivant. Alors, ainsi, mes mineurs bleus, me semblaient détenir sur leurs épidermes une étrange calligraphie qui me racontait des histoires de veines, de vestiaires communs aux effets pendus pour éviter les rats et les voleurs, aux chevaux qui n'avaient jamais vus le jour, aux canaris qui crevaient en cage sous la montée en puissance du grisou ... Je cauchemardais peut-être et même sûrement d'un temps plus ancien, plus zolien, les conditions de travail étant meilleures en 79, les motorisations électriques et pneumatiques descendant dans les veines en cours.
      Mon père était ouvrier, c'était un énorme progrès et il a eu de la chance d'échapper à cet enfer noir. Un énorme progrès, si si ... tu te rends compte, c'est dur de dire çà.

      @Jim, citaion: "Quelle saleté, cette silicose..."
      >>>> Et comment ! La mort au bout. Souvent.

      @Jim, citation: "à la découpe de pierre ou de verre pour les cuisinistes."
      >>> Des mineurs de fond en surface ..! Du passé ne jamais tiré leçon. Déjà l'amiante..!

      Jim: citation: "https://www.franceculture.fr/emissions/la-marche-des-sciences/silicosis-quand-des-historiens-se-mettent-au-chevet-de-malades"
      >>>> intéressant. Ecoutez je vais et te dirai. Merci..!

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    2. The illustrated man:
      http://www.socialbookshelves.com/wp-content/uploads/2015/01/9203789_2.jpg

      Le puits Couriot St-E:
      https://collection-jfm.fr/uploads/product_image/30204/zoom_141.jpg

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