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lundi 30 janvier 2023

Ten Years After – A Space in time (1971)

 



1971. Ten Years After sort son sixième album studio ; son titre est : « A Space in time ».

La une de couverture est bucolique (tout ce vert tendre .. !) ; son verso montre la guitare de Lee posée sur la vitre d’un flipper, ses cordes démontées du sillet semblent promettre une guitare unplugged. L’intention est t’elle à une prédominance acoustique ? Il y a de çà dans ce que proposera l’opus, oui, mais pas que : nombre de morceaux entremêlent passages acoustiques (y compris violons d’ambiance symphonique) à d’autres sous « 220-volts-les-doigts-dans-la-prise ». Avec « A Space in time », TYA nous offre des horizons musicaux variés et revisités, au large des épanchements caractéristiques du leader, même si sa gratte pèse d’un poids conséquent sur la globalité de l’album.

Après « Watt » (1970) et avant « Rock and roll music to the world » (1972), « A Space in time » est le point central d’un arc trilogique signant l’apex d’une carrière.

Le groupe, ces années-là, boosté par Woodstock (1969), vit ses plus belles heures, à tel point que beaucoup considèrent « A Space in time » comme le chef-d’œuvre de TYA. En fait, le combo est au zénith d’une crète musicale qui ne reviendra pas : lente ascension depuis Watt (1970), point culminant avec « A Space in Time » et, enfin, dernière étape honorable (« Rock and roll music to the world », 1972) avant ce qui sent à court terme le split à plein nez (« Positive Vibrations », 1974) : inspiration en berne, une de couverture pourrave, son dégueu à donf.

Toujours blues-rock de fond guitaristique, l’opus est, de forme, largement teinté d’influences diverses et de nouveaux horizons musicaux explorés/exploités ; le maitre-mot est la variété de tons, de la ballade folk-rock au rock n’roll des racines en passant par le hard graisseux sophistiqué. Les mid-tempos règnent, accélèrent ou décélèrent d’une plage à l’autre.

Le tout est bourré d’artéfacts psychédéliques ponctuels comme autant d’expérimentations studio. C’est peaufiné, travaillé, ciselé, calibré, pensé. L’ingénieur du son bidouille de légères mais perceptibles curiosités, enrobant voix, claviers et jaillissements à la six-cordes d’effets délicieux ; l’oreille se plait à les dénicher, les apprécier, les réécouter (quand y’en a plus y’en a encore, suffit de chercher). On est étonné de leur variété, de leurs points d’irruption nous cueillant aux intros, aux refrains, aux soli, aux codas ... Effets SF à l’amorce de «Here they come », de vagues en bord de mer à l’accroche de « J’ve been There Too » … etc.

Alvin Lee est toujours le boss pesant sur les compos et la manière de les mettre en valeur sur la cire de vinyle noir ; on sent sa présence, ses directives ; on retrouve sa patte sur le manche, son doigté, sa célérité caractéristique, ses cavalcades habituelles. Mais l’effet groupe l’emporte.  Place aux autres, aux acolytes de toujours. Alvin Lee, s’il est toujours le leader charismatique incontesté, s’efface un tantinet, gomme sa volubilité innée, laisse place aux claviers, à la basse et aux drums.  Son omniprésence d’antan s’amoindrit. Le guitar-hero s’estompe (point trop n’en faut .. !), efface du paysage collectif ce trop-plein d’envolées qui faisaient le son du groupe. TYA fait bloc cohérent, front commun. On dirait que Lee prépare l’après TYA, l’éclectisme à venir de « & Co », le partage des taches, le guitariste dans l’ombre d’un vrai collectif.

Illustration sonore : « J’d love to change the world »

Ailleurs, mais toujours ici, sur « la Convergence des parallèles », on trouvera un autre album du groupe chroniqué : « Undead ». Il montre le versant live de Ten Years After et son amour premier pour le blues électrique.

Face 1:

  1. One of These Days – 5:52
  2. Here They Come – 4:36
  3. J'd love to change the world -- 3:44
  4. Over The Hill – 2:28
  5. Baby Won't You Let Me Rock 'n' Roll You – 2:16

Face 2

  1. Once There Was a Time – 3:22
  2. Let the Sky Fall – 4:19
  3. Hard Monkeys – 3:10
  4. I've Been There Too – 5:44
  5. Uncle Jam – 1:57

Musiciens

  • Alvin Lee: guitare, chant
  • Rick Lee: batterie
  • Leo Lyons:  basse
  • Chick Churchill: batterie, claviers

 

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