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samedi 26 août 2023

Led Zeppelin – Live in the USA 1969 + Live in Europe 1969 (2023)

 




Je me suis récemment laissé tenter par deux double-CDs bootlegs* de Led Zeppelin. Ils étaient proposés à la vente dans les bacs disques … d’une de mes grandes surfaces de proximité (???). Deux trouvailles improbables patientaient en ce lieu où, logiquement, on ne doit pas les attendre (itou pour un Pink Floyd de même tonneau, mais bon çà me parlait moins, il est resté là où il était).

Deux petits prix, deux double-pochettes assez alléchantes où ne sont mentionnés que les titres des morceaux (sans timings) ; pas de mention du line-up (bien que l’on puisse, avec Led Zep, s’en passer au su de son invariable constance de personnel) ; seules de rares images du groupe non inédites, non légendées et non datées sont portées à connaissance. En somme, le minimum attendu classiquement dans ce genre de pratique ; bien que, parfois, le vendeur se montre plus disert et/ou voire, parfois, consciemment menteur.

Pas d’outtakes** ; on trouve tout banalement, un pot-pourri d’enregistrements de concerts (sauf face 4 apparemment privée de public). Seules infos : 1969 dans les deux cas, « Europe » dans le premier et « USA » dans l’autre ; ce dernier, chronologiquement, au su de l’histoire du groupe, ne peut que suivre.

Se laisser tenter ? Ô que oui : un zeppelinomaniac çà tire la langue façon loup de Tex Avery face à ce genre de goodies … J’ai acheté d’enthousiasme même si, hein, le son allait sans doute se montrer bien pourrave dès la première écoute (en fait, pas tant que çà ; au final il oscille de moyen bon à médiocre). Les bootlegs* du Zep pullulent, le groupe a été piraté jusqu’à plus soif durant les 70’s, détient le record dans le genre et ses pépites inofficielles vont de l’inécoutable historique ou dispensable aux broadcasts*** hyperléchés. Ici, on est sans doute toute ouïe face à des extractions soundboards**** sur la majorité des titres, le public est logiquement en retrait et le(s) micro(s) se niche(nt) sans doute non loin de la console (ou sont issus de la console elle-même). Un titre, abruptement, reprend en français, le court commentaire radio d’un animateur rock en ondes longues dont j’ai reconnu la voix sans pouvoir y accoler un nom. « Ils ont inventé le hard-rock » (sur « Dazed and confused » du « Live in Europe » CD2) l’entend t’on frétiller d’enthousiasme.

Les sources live ne sont pas renseignées (le beurre sans l’argent du beurre, c’est bien dommage). Cela a pu être enregistré n’importe où sur Terre ; bientôt, pour le Zep d’alors, le Monde ne sera qu’un village. Les chansons sont celles de 69 quatre faces durant. Tous les titres du premier album studio s’y trouvent (un du second, « Heartbreaker » et un intemporel daté des Yardbirds « The train kept a rollin  « ). Le répertoire de l’époque est, bien entendu, quantitativement limité. Aussi, sur quatre faces, d’évidence, « Dazed and confused », par exemple, revient 5 fois et s’étire dans le temps comme un élastique. Et c’est là que jubile l’auditeur : la chanson reste la même de prise en prise mais les impros embarquent des délires différents ; on sent l’évolution, les tatouillements/tatonnements incertains, à reproduire (ou pas) le set suivant, les impros constantes soir après soir qui vont bâtir les 25 minutes minimum (voir plus) du titre standard au mid des 70’s. Le morceau, de mémoire, restera le seul d’actualité dans les set-lists des années à venir (un doute concernant « Baby j’m gonna leave you » me taraude néanmoins).

Le premier double-CD propose des enregistrements européens (sans doute un bout du concert parisien de l’année). On entend un « bonsoir » fragile et incertain en bout de set, un autre, « Soyez agréables » à mi-parcours témoin de l’excitation dans la fosse. Le second provient de la première tournée US du groupe qui s’amorça au crépuscule de 69.

Que reste t’il du Zep de cette époque au regard de ce qui lui restait à vivre ? Quels destins pour tous les morceaux issus du premier album, en échos d’un instant-clef où naissait le hard-rock ? On peut penser y associer l’intemporalité, voire l’immortalité (y’a de çà.. !). Mais si on prend comme track-list idéale/rêvée celle de « Celebration Day » enregistré live à l’O² Arena de Londres en 2007, on constate que seuls ont survécu l’inattendu « Good times bad times » (le titre qui inaugurait le « 1 ») et l’indestructible « Dazed and confused ». Les autres ont disparu sous la poussée de concurrents venus du reste de la discographie du groupe.

Il n’en reste pas moins que ce voyage dans le passé via une tangente inofficielle fut un régal, même si les qualités sonores ne furent pas celles attendues d’un cd en 2023. Reste l’aspect historique et là, ces deux double-CDs (même pirates et imparfaits) constituent un sacré goodie. 69 est l’année des preuves, celle pour s’imposer ou échouer, celle du bouche à oreille pour conquérir un public au-delà du rejet des chroniques pro. Oserais-je dire que cette année 69 fut la meilleure du groupe ? Non, car je ne le pense pas. Plus tard, les titres-phare du 3ème et, surtout, du 4ème album repris sur scène viendront constituer un apex de carrière.

·         *Bootlegs : Enregistrements sonores (plus rarement vidéos) clandestins dits pirates, le plus souvent live et amateurs, chopés en concert au sein du public … mais d’autres sources sont possibles.

·         **Outtakes : prises studio non retenues mais conservées (jalousement ou pas …)

·         ***Broadcasts : prises console destinées au marché radio ou TV ou à une mise en album live ultérieure.

·         **** Soundboard : prise console quasi systématique de chaque concert qui, par des voies détournées …




 

5 commentaires:

  1. Stairway to heaven..On ne s’en lasse pas.
    Arnaud

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    1. Je ne sais plus dans quel film, une pancarte dans une boutique de guitares, interdit à ceux qui essaient les six-cordes de jouer "Stairway to heaven". Non pas que le morceau ne soit pas bon (bien au contraire) mais, plutôt, à cause que, depuis 50 ans, il est le titre le plus joué en radio.
      Au-delà de l'intro douce et acoustique, la queue de titre embarque une ébouriffade sonore qui causa un choc en 1972.

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  2. Ah merci pour cette anecdote sur ce morceau magnifique. Et merci pour l’accueil,je ne suis pas blogueur, j’ai atteri un jour sur les blogs je ne sais pas comment.

    Arnaud

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    1. Et ben, j'ai du bol, car je ne suis pas visible, volontairement, par les moteurs de recherche. Qui tombe ici devait y tomber. Bienvenue.

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