Robert Laffont, collection "Ailleurs et demain" (1991) Édition originale en français.
Hyperion, le roman.
Autant dénigré qu'encensé.
Roman
(et cycle par extension) qui n'est qu'un luxueux catalogue bourré
d'idées préexistantes en SF pour les uns, et chef d’œuvre indétrônable
pour ceux en recherche d'auteurs iconiques de leur génération d'alors (1991).
Vieux cons, les premiers ? Jeunes padawans les seconds ?
La vérité est sûrement entre les deux.
Toujours
est t'il que çà se laisse lire et apprécier. Si vous n'aimez pas la SF:
via Hyperion çà peut matcher et vous rendre addict à tout ce qui fait
le genre.
Simmons,
l'auteur: un bon faiseur, gourou du tri sélectif, et apte au recyclage pour les uns ? Un génie à
l'imaginaire fertile et époustouflant pour les autres ? A chaque fois, du tout au rien.
Le bonhomme
navigue aussi sur les eaux d'un Fantastique "historique" de très grande
qualité: "Drood", "Terreur", "Collines Noires" ... etc. Là, j'adhère; ailleurs je taille dans le gras et l'inutile.
Le cycle: de très gros pavés à caler les pieds d'armoires ou montant l’auteur sur piédestal immérité. Pile ou face, c'est selon.
Pas tapé, pas tapé..! Surtout si j'ai choisi mon camp.
à mon avis, le "problème" d'Hyperion est sans doute lié à la personnalité controversée de son auteur dans notre pays. Il a su s'attirer la détestation d'une bonne partie de l’intelligentsia SF (cela a commencé par notre El Justiciero) pour des raisons largement extra-littéraires.
RépondreSupprimerSur le diptyque original (Hyperion/The Fall of Hyperion), l'ayant lu à sa sortie en VO, je peux témoigner qu'il s'est agit d'une œuvre qui a fortement impressionné les lecteurs (voir les prix glanés un peu partout et de tous types) y compris votre servante.
Certes, on y trouve tout le répertoire de la SF mais en 900 pages c'est difficile d'être original tout le temps. Chef d'oeuvre ? Je n'en suis pas sûre mais en tout cas parfait "showcase" de ce qu'était la SF à l'époque servi par une structure caractéristique du genre (on pourrait croire lire un fix-up) complètement maîtrisée, des images fortes (je pense que les couvertures de Ruddell ont, entre autres, bien aidé le livre) et une écriture professionnelle.
En tout cas un indispensable.
Je suppose que c'est S'Anonyme qui commente.
SupprimerComme d'habitude le propos est documenté et réfléchi dans son fond, millimétré dans sa forme. Quelques prolongements personnels, néanmoins, même si je suis d'accord avec toi..!
Citation " la détestation d'une bonne partie de l’intelligentsia SF (cela a commencé par notre El Justiciero) pour des raisons largement extra-littéraires." >>> Oui. Pour les mêmes raisons, son traducteur fétiche, celui made in France, Brèque, s'est semble t'il, par la suite, débarrasser de Simmons "pour solde de tous comptes" et pourtant sur un support best-seller qui devait ramasser pas mal de pépettes. Ce devait être en pré-"Flashback" immédiat si ma mémoire est bonne.
N'y a t'il pas, dans le cas Simmons, le même paramétrage avec James Ellroy en polar ?
Citation: "En tout cas un indispensable" >>> Oui, mais pour une raison biaisée qui ne satisfait que les nouvelles générations et me chahute un peu. Un peu comme si, regardée du présent vers le passé, l’occurrence 'Hyperion" n'apparait pas, telle qu'elle ne devrait, comme "l'arbre qui cache la forêt" aux yeux des nouveaux SF-addicts. Quid des Anciens qui, avant Lui, ont créé l'essentiel des thèmes SF. De cette affaire m'apparait l'injustice faite à ces Grands Prédécesseurs qui apparaissent quelques fois comme de simples faiseurs de ce que, Lui, n'a fait après tout qu'utiliser à son profit.
Citation : Comme d'habitude le propos est documenté, réfléchi et millimétré dans sa forme.
Supprimerje ne sais qui est cette S'Anonyme, mais elle a l'air trop bien... ^-^
Citation: "En tout cas un indispensable" >>> Oui, mais pour une raison biaisée qui ne satisfait que les nouvelles générations et me chahutent un peu. Un peu comme si, regardée du présent vers le passé, l’occurrence 'Hyperion" n'apparait pas comme "l'arbre qui cache la forêt" aux yeux des nouveaux SF-addicts. Quid des Anciens qui, avant Lui, ont créé l'essentiel des thèmes SF. De cette affaire m'apparait l'injustice faite à ces Grands Prédécesseurs qui apparaissent quelques fois comme de simples faiseurs de ce que, Lui, n'a fait après tout qu'utiliser.
Je ne vois pas vraiment d'injustice faite à de "Grands Prédécesseurs" chez Simmons, le fond commun employé par Simmons est le même que celui utilisé par Vance ou Asimov (sauf qu'il est encore plus riche). Les prêtres dans l'espace, le voyage dans le temps à rebours, les artefacts mystérieux, les rebelles du système extérieur, les AI divines, les téléporteurs, les batailles simulées, la Terre détruite par un trou noir, tout cela fait partie de la xéno-encyclopédie standard du genre. Pour chacun de ses items on peut s'amuser à rechercher des prédécesseurs (on utiliser le livre de Prucher pour cela) cela n'enlève rien aux suivants.
D'ailleurs cette accusation à l'encontre de Simmons est, d'après mes constations, assez spécifiquement française (en lien avec sa détestation ?).
S'Anonyme (qui signe)
L'injustice n'est pas le fait de ta génération (elle connait l'Histoire du genre) mais celle d'une plus récente qui donne l'impression, dans ses propos, que la SF est née avec Simmons, qu'avant il n'y avait rien.
SupprimerÉtonnamment, et c'est presque une contradiction, le Simmons Fantastique ne me fait pas le même effet que le Simmons SF, il me plait et pourtant use des mêmes moyens encyclopédiques. Autour du pôle nord, de Dickens, du Mont Rushmore ... etc, il mixe à très larges brassées ce qui fut (Dickens surtout) au peu qu'il invente.
SupprimerCitation : L'injustice n'est pas le fait de ta génération (elle connait l'Histoire du genre) mais celle d'une plus récente qui donne l'impression, dans ses propos, que la SF est née avec Simmons, qu'avant il n'y avait rien.
RépondreSupprimerd'accord, je ne l'avais pas compris comme cela. La SF est un genre essentiellement référentiel, c'est indispensable au vu de la taille conceptuelle de sa xéno-encyclopédie et c'est aussi un jeu permanent (cf. les "I, Row-Boat" ou "Anda's Game" de Doctorow). Du coup, l'avis de ceux qui ne prennent pas la peine de connaître le genre m’indiffère profondément. Il y a aussi un net décalage temporel entre VF et VO qui me fait parfois sourire comme quand on s'extasie de nos jours devant Adam-Troy Castro alors que j'ai dû lire "Emissaries from the Dead" il y a quinze ans (je sais, je suis vieille).
S'Anonyme
Citation: "l'avis de ceux qui ne prennent pas la peine de connaître le genre m’indiffère profondément" >>> Quand j'ai commencé la SF, je ne sais plus si j'ai puisé direct dans l'air de mon temps (çà m'étonnerait, le neuf était cher) ou ponctionner, sans vraiment savoir où j'allais, dans ce qui avait précédé (donc l'occasion ou le prêt bibliothèque). Les choses étaient compliquées, on ne prenait, sans élément critique, que ce qui nous tombait sous la main. Le fruit du hasard, maintenant avec le Net, n'existe pratiquement plus; on lit des avis, on choisit, on se fait son idée ... mais la présence du passé du genre est toujours là, à quelques clics gauche.
SupprimerJe pense à une autre personnalité controversée de la SF. Maurice G. Dantec. Mais là, je ne peux avoir d'avis, n'ayant jamais rien lu de lui, sauf vu le long métrage adapté de "Babylon Babies".
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