La Terre, la
notre, celle fragile et trop
exploitée, dans un très proche
avenir.
Les dérèglements climatiques, imposés à notre monde physique
en une cohorte sans fin de phénomènes devenus incontrôlables, ont conduit à une
montée des eaux au-delà de la plus pessimiste des prévisions.
S'en suit un brassage
migratoire des populations à la recherche des zones de survie qui restent
ou qu'il faut créer.
Seules les hautes terres de jadis subsistent hors des eaux,
y survit dans le luxe la frange migratoire aisée d'une humanité à la dérive.
Elle a su aménager dans le luxe son nouveau présent.
L'alternative de survie du reste de l'humanité est la
surface de l'eau elle-même. S'y construisent peu à peu des plates-formes
flottantes, privées et immenses. Quaanaaq
est de celles-ci, non loin du Groenland. Blade
Runner le film, de part sa vision de la ville: tentaculaire, froide et
obscure, brumeuse et inhumaine, n'est pas loin (on y vend à l'identique des
bols de nouilles chaudes dans des échoppes miséreuses).
Le parc immobilier locatif privé y est source de gains
énormes. Une caste, celle des Propriétaires,
se greffe sur cette manne financière. Elle gère la pénurie via une politique
d'appartements vides, impose des loyers prohibitifs accessibles aux seuls plus
riches migrants, laisse les autres à la rue, à la mendicité, à la violence
mafieuse ... et à la mort dans le froid glacial.
Les Grimpeurs, un
groupuscule d'acrobates urbains, usent de leur agilité à l'escalade, tels des
Yamakasi. Ils hantent à mains nues les vieux containers maritimes, rouillés et
empilés au hasard dans les quartiers miséreux; les façades vertigineuses des
buildings des quartiers luxueux et les hauteurs de la Tour du Placard (lieu
d'isolement forcé des décastés que la cité génère immanquablement).
Quaanaaq n'a plus
de pouvoir politique central conduit
par des humains, la gestion en est déléguée à une entité informatique sans âme,
à une nuée de logiciels, de bots,d'instruments virtuels ... etc. L'idée originelle
était de rejeter les opportunistes politiques véreux .... si ce n'est que les
algorithmes sont manipulables et que les malwares (et autres nuisances) peuvent
prendre l'aspect de la légalité .
Les Failles:
maladie létale à court terme, sexuellement transmissible. La victime est
contaminée par un porteur qui lui-même le fut par un autre...etc. Les signes
cliniques: le patient voit sa personnalité et ses souvenirs squattés par celles
et ceux qui l'infectent. Il y a superposition des passés, des modes de pensée,
des réflexions ..etc. Poly-schizophrénique, la victime meurt au coeur d'une
position psychique intenable. Le SIDA,
autre thème d'actualité pris en compte, n'est pas loin.
Les "nano-liés":
membres d'une tribu presque disparue, fruit d'expérimentations médicales, se
"nanolient" à des animaux. Chaque individu, à l'occasion d'une
cérémonie rituelle, entre en symbiose presque totale avec l'animal de son
choix: orque, singe, ours polaire, oiseau ... etc
Et c'est avec eux que je reviens au prologue de l'ouvrage:
" Ce qui se disait : elle était venue à Qaanaaq
dans une embarcation que tirait une orque harnachée à la manière d’un cheval.
Dans ces récits qui, dans les jours et les semaines qui suivirent son arrivée,
se firent de plus en plus riches d’incroyables détails, l’ours blanc cheminait
à son côté sur le pont du bateau éclaboussé de sang ...[ ] ... Qu'elles que
soient ses intentions envers Qaanaaq, l’expression de son visage ne permettait
pas de deviner si ses desseins étaient funestes, ou magnifiques, ou les
deux."
Une vengeance familiale se prépare. La suite appartient au
récit...
Ce que j'en pense:
Quaanaaq est la
star incontestable du roman. C'est une des brillantes trouvailles de l'auteur,
à l'égal de celle des Failles et des
Nanoliés. Chapeau à l'auteur au lu
de cet aspect-là. Il y a tout du long de
l'ouvrage un bourgeonnement inattendu de belles perles inventives. Elles
foisonnent; mais seulement entrevues et trop ponctuellement exploitées, elles
se noient hélas dans la masse. J'ai, en cours de lecture, apporté une attention
égale à chacune d'entre-elles, certaines se révélèrent être des détails,
d'autres des éléments primordiaux. Difficile de faire le tri des informations
reçues. Le background est foisonnant, complexe et cohérent, trop complexe ou
trop tard emmené à sa pleine et entière compréhension.
Et c'est dommage tant le monde décrit est alléchant au coeur
d'une lecture où je me suis un peu perdu.
Les évènements s'accélèrent à mi-parcours, imbriquent les
unes dans les autres les pièces du puzzle humain qu'est le destin étonnant, et
prenant, des "nanoliés" au
sein de ce monde apocalyptique.
L'auteur se pose en activiste social réfléchi, impliqué dans
l'écologie, les problèmes migratoires, le quart-monde ... et maints domaines
tatoués dans l'actualité immédiate. Il nous sert une réflexion vertigineuse sur
ce qui nous attend si, toujours debout sur les freins, nous ne réagissons pas
MAINTENANT.
PS:Lecture bouclée, je me pose une question étrange: j'ai
désormais toutes les clés du récit en tête, le relire s'imposerait presque de
manière à apprécier pleinement tous les détails dont il foisonne, les ayant
désormais hiérarchisés dans leurs importances respectives. Et en ce sens, au
fil du temps, de son lectorat: "La
cité de l'orque" risque de devenir culte.
A noter qu'une nouvelle gratuite, issue du même monde, est
accessible en version numérique sur le Net via le site de l'éditeur.
Merci à Albin Michel
Imaginaire, Babelio et Masse critique.
Ps: une mention spéciale à l'illustration de couverture que je trouve particulièrement belle et en parfaite adéquation avec le récit.
l'idée de l'entité informatique qui gère le pouvoir politique est tout à fait plausible.. j'en ai déjà entendu parler ailleurs.. qd on voit les avancées dans le domaine de l'intelligence artificielle.. ça fait froid dans le dos ..
RépondreSupprimer... Aucun levier pour lutter contre elle; si ce n'est celui issu d'une autre entité informatique sur laquelle pèsera les armes d'une troisième qui à son tour.... Et l'humain dessous, censé être seul bénéficiaire, regardera tourner les routines informatiques censées le protéger, trop lent dans sa programmation au clavier pour s'en débarrasser. Mon Dieu..! Le monde se choisit les dictateurs qu'il mérite. Effarant d'anticipation potentielle. Dieu nous en préserve..!
SupprimerPersonnellement, je suis plutôt adepte de la théorie toute personnelle que notre acmé civilasionnelle a été atteinte dans les années 1960-70, depuis on retourne à l'âge barbare (par la voix de l'explosion du mode de vie occidental ou le chaos écologique).
RépondreSupprimerDe fait, pour moi, le postulat de départ de ce roman est peu crédible. Je ne crois pas possible qu'après un choc climatique colossal, on arrive à un civilisation basée sur l'informatique et sur une caste de nantis manipulateurs.
Mais bon, penses-tu que ce roman est amené à avoir une suite?
Et pas de censure s'il te plaît. ;)
@Nicolas(livrepoche.fr):
SupprimerJe cite "penses-tu que ce roman est amené à avoir une suite?".
>>>> Je ne suis pas assez familier des recherches en anglais sur le Net pour être certain de mes affirmations. Mon anglais est trop hésitant, bancal et surtout peu sûr.
Si S'Anonyme passe par là elle corrigera mes éventuelles erreurs (merci à elle).
Apparemment, il n'y a pas encore de suite sortie en V.O.
En V.F. une nouvelle gratuite (que je n'ai pas lu) en pdf et epub est téléchargeable sur le site de l'éditeur français. Elle est issue du même univers que "la cité de l'orque".
Quant aux suites potentielles il y a matière, ne serais-ce que via l'idée des Failles qui peut ouvrir un monde d'extrapolations. Je n'ai, à mon souvenir, jamais rencontré cette idée en SF mis à part dans Le Dune de Herbert.
Sur https://www.albin-michel-imaginaire.fr/interview-de-sam-j-miller/ Miller explique qu'originellement le roman s'intitulait "The Breaks". Cf la première question et sa réponse en intégralité sous l'illustration de couverture. Les Failles étaient donc la matière principale du roman en cours avant que la Cité ne rafle la vedette. Miller, sans nul doute, en a encore sous la main à leur sujet. Alors, oui, pourquoi pas: une suite est possible.
@Nicolas(livrepoche.fr):
SupprimerJe cite: "De fait, pour moi, le postulat de départ de ce roman est peu crédible. Je ne crois pas possible qu'après un choc climatique colossal, on arrive à un civilisation basée sur l'informatique et sur une caste de nantis manipulateurs."
>>>> Le choc pour la Terre est rude, la réponse Quaanaaq est trop sophistiquée. Raison tu as. Mais la Cité et tout ce qui tourne autour n'est qu'un postulat de départ romanesque. Laissons-le vivre. C'est le propre de la SF de suivre un fil moyennement crédible soit t'il. Miller dénonce et prévient, qu'il le fasse haut et fort. L'itw est édifiante sur ses motivations:
https://www.albin-michel-imaginaire.fr/interview-de-sam-j-miller/
@Nicolas(livrepoche.fr):
SupprimerJe cite "Et pas de censure s'il te plaît. ;)"
>>>> Il convient d'expliquer. J'ai un temps laissé les commentaires des //S sans modération. Les reverrouillant hier, j'ai constaté que l'un d'entre eux (signé Nicolas) était resté coincé depuis deux jours en attente malgré la migration directe demandée. ???????. Nous avons remis, Nicolas et moi, les choses dans la normalité.
pas de suite prévue pour l'instant (mais l'appel du billet vert est parfois irrésistible). Le prochain livre de miller est aussi un YA (Young Adult, le nouveau label qui a -plus ou moins- remplacé Juvenile) : Destroy All Monsters qui sortira à l'été 2019 et qui n'a aucun rapport.
RépondreSupprimerS'Anonyme (de rien)
1. J'ai, jusqu'à présent, l'impression que la France réserve un accueil bi-polaire au roman: dithyrambique ou retenu. "La planche à billets" tournera donc sur le côté de balance le plus lourd.
Supprimer2. Je n'ai pas eu l'impression d'un aspect young-adult: le background m'a donné du mal à l'assimiler. Par contre, l'intrique humaine relève plus clairement du versant juvénile. Un peu comme si l'auteur avait cherché à panacher deux idées différentes.
Le YA est clairement le genre (ou la cible) qui a le vent en poupe, en terme de business. Peut-être grâce à l'e-lecture que les vieux éditeurs veulent se ré-approprier ou surtout ne pas se faire larguer en chemin.
SupprimerLe YA: je ne sais trop quoi en penser. L'invasion constatée est t'elle préjudiciable ou favorable à la lecture, au genre, aux petites maisons d'éditions...etc ? Quelques fois j'y vois de l'espoir au-dessus de nos têtes blondes, à d'autres de l'opportunisme financier qui cache la forêt.
SupprimerCe qui me gêne dans le YA (mais je n'y connais pas grand chose en fait) c'est plutôt l'uniformisation des récits mettant en scène des jeunes. N'est-on pas systématiquement avec un élu (jeune) qui va renverser le système (corrompu) avec son corolaire d'histoire d'amour et d'amitié indéfectible.
SupprimerLe pire étant les centaines de succédanés dans les même univers qui suivent les gros succès (vampires en son temps).
Nicolas : "Ce qui me gêne dans le YA (mais je n'y connais pas grand chose en fait) c'est plutôt l'uniformisation des récits mettant en scène des jeunes."
SupprimerJe n'y connais pas grand chose non plus mais c'est aussi l'impression que ça me donne.
Pour ses plus gros succès, en tout cas (Hunger Games, Divergente, etc : même combat).
Avin : "Le YA: je ne sais trop quoi en penser. (...) préjudiciable ou favorable à la lecture, au genre, aux petites maisons d'éditions...etc ? (...)"
Je ne sais pas trop non plus.
D'un côté, ça attire certainement des ados vers la SF.
De l'autre, je crains que cette nouvelle compartimentation ne les incitent pas vraiment à fouiner dans le reste du genre (les algorithmes des sites de vente en ligne proposeront d'autres YA aux lecteurs, et non des ouvrages non-YA aux sujets proches ; les espaces physiques en librairies sont parfois disjoints...)
Dans l'absolu, il est probable qu'il vaut mieux que tous ses jeunes lisent plutôt que jouent (jeu vidéos) ou trainent, ou perdent leur temps devant des programmes télés abrutissants.
Supprimeren ce qui me concerne je suis quasi sure qu'on va y arriver, à un avenir basé intégralement sur l'intelligence artificielle.. l'idée fait son chemin petit à petit. Dans le journal de TF1 il y a régulièrement une rubrique consacrée aux futurs technologies dans notre quotidien.. une manière de préparer psychologiquement la population à ce qui l'attend. La SF arrive à gd pas, la machine va gouverner le monde dans un futur pas si lointain.
RépondreSupprimerCertains avancent même que la Sf est déjà morte sous le prétexte qu'elle est déjà là, qu'elle a déjà tout explorer des futurs possibles. Si on raisonne en manière purement anticipatoire, ce n'est pas faux. Reste néanmoins que le genre a encore de beaux jours devant lui tant sa vertu principale est d'imaginer et que l'acte n'aura jamais de limite. Long live SF.
Supprimer@Cheyenne Tala:
SupprimerJe cite: "je suis quasi sure qu'on va y arriver, à un avenir basé intégralement sur l'intelligence artificielle.."
>>> ...et perso, d'entrevoir, en manière de défense passive face à cette menace, ces tatouages de nuque affichant des codes-barres (qui me paraissent des barreaux de prison alignés)
JE ne suis pas de ton avis car un chaos climatique engendrera forcement des coupures de ressources, notamment électriques. Et la technologie est très énergivore. Pas d'électricité, pas de futurs techno-dépendance.
SupprimerÀ la limite, le postulat de départ de Matrix est le plus logique. (froid dans le dos)
Je pense, qu'ici, nous réagissons, Cheyenne et moi, sur l'aspect informatique omniprésent seul et oublions le versant climatique car il est bien évident, tu as raison, que le manque d'énergie nous conduira plus vers Malevil que la Guerre des Etoiles.
SupprimerJe comprends aussi cette dérive au cas où tout continue tant bien que mal à fonctionner comme c'est en train de fonctionner.
SupprimerPour la suite éventuelle, un univers Sf suffisamment bien établi laisse toujours possible d'autres aventures. D'autant plus si c'est un succès de librairie.
RépondreSupprimerPour la postulat, il est évident que le propre d'un bon romancier de Sf est de nous transporter là où on touche les limites du probable, du réaliste aussi fantaisiste cela soit-il. J'ai l'impression que Sam J. Miller y parvient avec brio.
Et pour la censure, tu fais bien d'expliquer la situation, je me rends compte que je t'ai mis dans une position qui peut être mal interprété. Je t'autorise à modérer ce clin d'oeil maladroit et effaçant tout ce qui s'y rapporte.
Côté censure, je laisse tel que. Juste histoire de laisser trace que ce genre de gag informatique inexpliqué est malheureusement possible.
Supprimer« Il y a tout du long de l'ouvrage un bourgeonnement inattendu de belles perles inventives. Elles foisonnent (...) »
RépondreSupprimerCes inventions (du moins, celles que tu fais ressortir en gras), elles m’évoquent toutes plus ou moins des idées d’ouvrages antérieurs.
Mais si le cocktail est bien équilibré, et si la touche personnelle est bien là, ça ne me pose aucun problème...
« Ps: une mention spéciale à l'illustration de couverture (...) »
Belle illustration, en effet.
Elle me fait penser à celle-ci : https://e-leclerc.scene7.com/is/image/gtinternet/Electre_2-07-042608-4_9782070426089?op_sharpen=1&resmode=bilin&wid=600&hei=600
@Jim:
SupprimerCitation: "Ces inventions (du moins, celles que tu fais ressortir en gras), elles m’évoquent toutes plus ou moins des idées d’ouvrages antérieurs."
>>> Tiens, çà serait intéressant de lire ce qui te revient en mémoire..!
En faisant ces parallèles, je schématise. Si je m’attachais vraiment aux détails, ce sont les différences qui ressortiraient.
SupprimerEt certains de textes qui me reviennent à l’esprit sont des nouvelles dont j’ai oublié le titre ou l’auteur où les idées que nous discutons ne sont parfois que des éléments de décor, pas des moteurs du récit...
Bref :
Les cités flottantes, on en trouve notamment, par adaptation à l’environnement naturel, sur les planètes-océans du Mode d’Azur de Jack Vance et de La face des eaux de Robert Silverberg et, en versions pirates, chez Les scarifiés de China Miéville ou le post-apocalyptique Waterworld. Quaanaaq use de technologies modernes mais comme le fait justement remarquer Nicolas c’est fort peu crédible du fait des importants besoins énergétiques que cela requiert.
La caste des Propriétaires, je crains que ce ne soit pas de la science-fiction. :-(
Les Grimpeurs m’évoquent les personnages de l’Horizon vertical de K. W. Jeter, bien qu’adeptes de l’alpinisme et non du parkour : https://images.noosfere.org/couv/j/jl2798-1990.jpg
Et « les vieux containers maritimes, rouillés et empilés au hasard dans les quartiers miséreux » me rappellent les « piles » de Ready player one, récemment adapté au cinéma.
« plus de pouvoir politique central conduit par des humains, la gestion en est déléguée à une entité informatique sans âme », c’est dans la grande tradition des récits ou les humains se déchargent sur les machines de leur responsabilité... jusqu’à abdiquer de leurs libertés fondamentales.
Les Failles, et leur « superposition des passés, des modes de pensée, des réflexions » c’est une belle idée, je trouve.
« Poly-schizophrénique », c’est donc cumulatif et ça va alors une étape plus loin que les classiques deux-esprits-dans-un-même-corps/le-retour-de-l’esprit-refoulé, tels qu’on en trouve par ex. dans L’homme programmé de Robert Silverberg.
Les "nano-liés", c’est aussi une idée qui me plaît.
La symbiose avec un animal totem me rappelle un thriller que je ne citerais pas car ce serait spoiler de trop ; dans mon lointain souvenir, chamanisme et recherche scientifique y étaient mêlés.
Dans une perspective plus générale, les nanotechnologies à la mode aujourd’hui me semblent dans leur usage très proches de l’ingénierie génétique d’hier, où l’on modifiait les corps/les aptitudes/les esprits avec des ADN non-humains, souvent animaux (par ex. des gènes félins ou canins servant à l'amélioration de soldats).
@Jim:
SupprimerJe cite: "Et « les vieux containers maritimes, rouillés et empilés au hasard dans les quartiers miséreux » me rappellent les « piles » de Ready player one, récemment adapté au cinéma."
>>>> Il me semble que dans, foutue mémoire je n'en suis plus sûr, "Le successeur de pierre" de Jean-Michel Truong: des empilements invraisemblables de containers maritimes servent à isoler chaque individu d'un processus viral mortel ambiant. La plus petite unité humaine cesse d'être l'enveloppe corporelle et devient un parallélépipède d'acier rouillé. Là aussi l'interaction d'un homme à l'autre se fait par des intercommunications informatiques.
@Jim
SupprimerJe cite: " Les Failles, et leur « superposition des passés, des modes de pensée, des réflexions » c’est une belle idée, je trouve. « Poly-schizophrénique », c’est donc cumulatif et ça va alors une étape plus loin que les classiques deux-esprits-dans-un-même-corps/le-retour-de-l’esprit-refoulé, tels qu’on en trouve par ex. dans L’homme programmé de Robert Silverberg.
>>>> Il existe bien (?), un processus semblable dans Dune, qui montre Paul et ses raisonnements intellectuels brassés par la cacophonie de ses ancêtres défunts cherchant tous à l'influencer. Itou ou presque pour une des protagonistes de Dr Bloodmoney (P.K. Dick) qui a son frère jumeau en elle, à qui elle parle et qui la questionne, lui explique le monde extérieur... etc
@Jim:
SupprimerJe cite:"Dans une perspective plus générale, les nanotechnologies à la mode aujourd’hui me semblent dans leur usage très proches de l’ingénierie génétique d’hier, où l’on modifiait les corps/les aptitudes/les esprits avec des ADN non-humains, souvent animaux (par ex. des gènes félins ou canins servant à l'amélioration de soldats)."
>>>>> Shepard ?
Pour les soldats ?
RépondreSupprimerJe ne pensais pas à Shepard. On trouve bien des drogues expérimentales et des équipements hi-tech dans Zone de feu émeraude, Promenade dans le jardin, La vie en temps de guerre, mais je n’ai pas souvenir d’emploi d’ADN animaux.
C’est possible, ceci dit, ça ne déparerait pas...
Je crois qu’il y de l’ADN animal dans l’humain modifié à l’extrême de People of sand and slag de Paolo Bacigalupi.
Il y en a à coup sûr dans le héros de Jupiter ascending, le navet intersidéral des sœurs Wachowski.
Dans "Une longue marche dans la nuit" de Bob Shaw (1976) l'auteur imagine un prisonnier aveugle s'évadant grâce à sa possibilité (technologique) de voir par les yeux d'un aigle (et autres...)
Supprimerhttps://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=8115
PS: la critique incluse dans le lien laisse entendre que Shaw se perd dans son concept d'homme augmenté (parlait t'on déjà ainsi en 1976 ? Pas sûr) au même titre qu'il perdit son "verre lent" dans "Les yeux du temps". Lu il y a très longtemps, je n'ai plus que le souvenir que du pitch central.