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jeudi 13 mai 2021

Houses of the Holy – Led Zeppelin (1973)

 


Cinquième opus du groupe, « Houses of the holy » m’est l’album du Zep le plus difficilement "chroniquable" tant il est, à mon ressenti, malaisément accessible au décryptage. Il est celui pour lequel il m’a fallu le plus de temps pour l’apprécier, le comprendre, le digérer. Paradoxalement, il m’est devenu l’opus sur lequel, d’écoutes en écoutes, je découvre encore et à chaque fois des subtilités jusqu’alors cachées.

Une nouvelle fois, en 1973, Page et consorts font la nique à la rock critic en proposant dans les bacs une pochette sans mention du nom du groupe ; seul un bandeau amovible à l’image de ceux enrobant les livres révèle le nom seul de l’album. Ce bandeau déchirable, presque un scellé, a disparu de nos jours du marché vinyle de l’occasion (voire même du neuf en Lp). Le but : prouver que le Zep n’avait nul besoin de pub pour vendre, que le bouche à oreille suffisait.

C’est l’album le plus mélodique, le plus travaillé en studio ; il rend une tonalité progressive à l’égal de celle d’un Yes sur-vitaminé, bardée de nappes de guitares superposées, entrecroisées, entrelacées. Il semble que Page y est sciemment perdu son hard premier, ses riffs gras et bétonnés, ses solos râpeux en vrilles acides déboulant sans prévenir. Privilégiant les médiums et les aigus travaillés dans la finesse et la propreté, sans artéfacts ni scories, il rend un travail dans la dentelle fine, léché et précis, taillé au millimètre. Proposant des atmosphères éthérées, presque apaisantes, comme lointaines et enveloppées d’horizons dégagés, de longues envolées tranquilles, étirées, presque planantes, il renvoie l’idée d’un Zep assagi qui n’a pas que le hard en bout de manche, mystique et serein, empreint d’influences celtes palpables comme déjà l’illustration de pochette le propose. Joués sur scène, certains morceaux, dans le ventre mou des shows, seront prétextes aux impros middle-tempo avant les longues déferlantes psychédéliques de « Dazed and confused » et de « Whole lotta love ». Le son recherché ne puise plus dans le gras du blues, les références d’antan sont rangées au grenier, comme en attente (« Presence » qui suivra, reprendra les mêmes schémas en lente évolution mais en retrouvant ses lourdes racines hard-blues). Un titre met les pieds dans le reggae, c’est dire. Seul Bonham, fidèle à lui-même, martèle et cogne, mais le fait avec une telle subtilité technique, que lui seul ramène le tout à un Led Zep classique et lourd sans qu'il n'en paraisse trop. John Paul Jones, en sus de son travail prodigieux sur basse ronflante, prend du relief aux claviers, renforçant le côté rock progressif de l'ensemble. Plant, fidèle à lui-même, mais moins hurleur et rentre-dedans qu'à l'ordinaire, semble se faire plus discret et reposé. J'adore.

Chef d’œuvre.. ! Peut-être le Zep par lequel commencer ?

Robert Plant - vocals
Jimmy Page - guitars, producer
John Paul Jones - bass, mellotron (02), synthesizers (04,07), organ
(05), piano (06,07), backing vocals (08)
John Bonham - drums, backing vocals (08)

01. The Song Remains The Same (Jimmy Page, Robert Plant) - 5:29
02. The Rain Song (Jimmy Page, Robert Plant) - 7:37
03. Over The Hills And Far Away (Jimmy Page, Robert Plant) - 4:48
04. The Crunge (John Bonham, John Paul Jones, Jimmy Page, Robert Plant) - 3:16
05. Dancing Days (Jimmy Page, Robert Plant) - 3:42
06. D'yer Mak'er (John Bonham, John Paul Jones, Jimmy Page, Robert Plant) - 4:21
07. No Quarter (John Paul Jones, Jimmy Page, Robert Plant) - 6:59
08. The Ocean (John Bonham, John Paul Jones, Jimmy Page, Robert Plant) - 4:31 

No quarter 



 

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