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mercredi 6 septembre 2023

Metal Hurlant n°8 (Parution le 23.08.2023)

Sous un grand format mook* d’environ 300 pages, Métal hurlant (quatrième version**) est une revue-livre française consacrée à la BD ; elle est distribuée, depuis 2021, en presse, librairies mais aussi sur commande via le Net. Elle surfe, dans sa mouture trimestrielle actuelle, sur le succès phénoménal (et justifié) de sa première version, celle éponyme des 70’s et 80’s. Les n° impairs sont dédiés à de jeunes talents désireux d’en retrouver l’esprit initial ; il y a projection à court terme dans un espoir de renaissance ; dans les faits, à la lecture, çà matche ou pas, tout dépend ; l’important est d’essayer (philosophie typique de Métal Hurlant). Les n° pairs, dits vintage, revisitent en best of, les grandes heures d’antan.

Le Métal Hurlant des 70’s/80’s marqua peu à peu de son empreinte la BD mondiale. Il y eut un avant, il y eut un après. En berceau-école de renom, le magazine influença d’autres mouvances graphiques (et scénaristiques), souvent étrangères et plus particulièrement US (la revue, en édition américaine, devint « Heavy Metal »).

Cette chronique est centrée sur le n°8 paru le 23/08/2023 ; elle est donc consacrée au Métal Hurlant d’antan qui, en fantôme lumineux surgi du passé, mérite de renaitre en republiant ses grandes heures de jadis, couvant sous une cendre jamais éteinte. Les jeunes pousses reviendront au numéro suivant, wait and see …

Il y a de la nostalgie manifeste dans l’effort éditorial vintage. De l’autosatisfaction tout autant. Au regard du chemin parcouru, l’attitude se justifie. Celles et ceux qui ont fait le job des années durant, pros permanents, dilettantes ou amateurs, ont conscience d’avoir participé à une aventure hors-norme, diversifiée, prolifique, fertile, enthousiasmante … entre hauts et bas, entre chef d’œuvres graphiques publiés et problèmes financiers qui ont souvent perturbé « La machine à rêver » (sous-titre de la publication). Le lectorat des débuts, le nez dans le rétroviseur et témoin en temps réel de ce qui fut, celui en jeune greffon néo-générationnel portent un passé et l’espoir d’un futur … Croisons les doigts.

Le rédactionnel embarqué explore les coulisses d’une entreprise qui se perdit peut-être dans ses ambitions via ses hors-séries incessants, ses trop nombreuses collections d’albums ... Tout du long d’un rédactionnel équilibré, interviews (Bilal et Maneuvre), présentations des BDs (Claude Ecken, une pointure de la SF française écrite et Christophe Quillien), les intervenants n’hésitent pas à parler des emballements de jadis, des erreurs et des approximations, tout autant que des coups de cœur et de génie, du flair à dépister des talents prometteurs. On est dans les coulisses, backstage, au plus près des comités de rédaction et du travail solitaire de chacun œuvrant pour un collectif. Le môme que j’étais en 74 aurait rêvé d’y être. Métal Hurlant 08 nous embarque dans une machine à voyager dans le temps, au plus près du mythe graphique jadis en cours, au cœur d’une « machine à rêver » qui chercha les nuages en essayant de garder les pieds sur terre (pari difficile mais quelque part réussi).

 Au sommaire de ce n°8 vintage, excusez du peu : une belle et somptueuse affiche ; pourquoi bouder ?, les émois d’antan ressurgissent. Il y a Moebius, Tardi, Druillet, Caza, Luc et François Schuiten, Gillon, Bilal, Montellier … et une multitude d’autres que je connais moins mais qui, plus ou moins, valent le détour. L’explication de cette carence est simple : perso, j’ai connu le Métal Hurlant science-fictif exclusif des premiers pas, je l’ai abandonné ponctuellement quand la revue diversifia ses thèmes tout en restant malgré tout « mauvais genres ». Je sais pourquoi j’y suis venu (ses fulgurances graphiques science-fictives éblouissantes) ; je sais aussi pourquoi j’y reviens en 2023 (il y avait tant d’autres facettes au magazine, je les ai, hélas, zappées).

PS : La couverture est signée Caza, elle illustra en 1976 (et 81), chez "J'ai lu", la seconde et troisième parution VF de "Les femmes de Stepford" d'Ira Levin. L'intention est la même dans les deux cas, elle est parfaitement ciblée par la mention "La ménagère de plus de 500 ans" en bas du Métal Hurlant. A noter que cette 1 de couverture repiquée n'est, en aucun cas, un écho du contenu.

RePS : hommage à « Pilote, le journal qui s’amuse à réfléchir ». Sans lui, rien n’aurait été pareil. Métal Hurlant 08 s’en fait écho, je ne fais que prolonger …

* Publication périodique intermédiaire entre la revue et le livre illustré. Anglissime.

** janvier 1975 à juillet 1987 ; juillet 2002 à octobre 2004 ; un n° en 2006 ; 8 parutions depuis l'automne 2021 jusqu’à aujourd’hui.

 

Illustration de Caza. J'ai lu (1976 ou 1981)
 
 




 

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