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mardi 8 mai 2018

Un Bébé pour Rosemary - Ira Levin










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Ira Levin s'immisce dans l'intimité d'un très jeune couple new-yorkais des 60's, apparemment relativement aisé, branché et mondain.

Elle, Rosemary, très fleur bleue et épouse typique de ces années-là, aimante, attentionnée et dévouée; en rupture géographique et sociale quasi consommée avec sa famille du fait qu'étant catholique, elle a épousé un protestant.

Lui, Guy, acteur en devenir (c'est du moins ce dont il rêve), courre le cachet avec plus d'espoir que de réussite. Mais l'argent ne semble pas causer problème, le couple file le parfait amour.

Et au-dessus d'eux: un double rêve:
_ Celui de donner un écrin à leur amour: un appartement de rêve, dignes de ces revues glacées qui peuplent le marché de l'immobilier et qu'affectionne le couple.
_Celui d'avoir trois enfants.
Encore faut t'il commencer par le premier..?


Le Bramford, immeuble huppé d'un quartier riche, leur tend les bras, ils signent un bail de location.
Rosemary ne tarde pas à tomber enceinte.

La situation de départ est posée. Un cadre bien banal, me direz-vous...! Du "Nous-Deux" de magazine qui ne peut promettre, au mieux, que de l'adultère prévisible, un amant de placard et autres chamallowseries passionnelles, bien mollassonnes et prévisibles. Une eau calme et reposée en somme, en attente de remous sentimentaux lacrymaux, un happy-end de rigueur bien harlequiné.
Tout cela est délibéré. Car Levin, peu à peu, va donner des pichenettes à cette eau rase et calme, jusqu'à faire basculer son lecteur dans l'horreur, l'égratigner sans gore, l'attaquer de frisson en frisson, façon Hitchcock et tailler dans un fantastique classique revisité: celui de la sorcellerie, des diableries et de la religion.

Oubliez l'eau de rose, vous avez rendez-vous avec un thriller fantastique de la plus belle eau.
Laissez vous tenter, d'autant que l'auteur, de part sa bibliographie, n'a pas fait dans la joyeuseté avec entre autres le très dystopique "Un bonheur insoutenable" et le frénétique et inattendu "Ces garçons qui venaient du Brésil".

Car le Bramford a un passé sulfureux: des suicidaires, des meurtriers...enfin bref, tout un fatras de ridicules superstitions, n'est ce pas..? et Rosemary y rencontre de bien étranges voisins bien trop prévenants...

Alors maintenant, vous croyez l'histoire cousue de fil blanc, prévisible en diable..détrompez-vous, Levin a plus d'un tour dans son sac..!

Sûr: si vous avez vu l'adaptation que fit Polanski en 68, vous n'ignorez pas le fin mot de l'histoire. Néanmoins, il me semble utile de signaler, qu'à mon goût, il est préférable de lire avant et de voir après. Le film est une excellente adaptation du roman, à mon sens bien meilleure que le roman; chronologiquement et factuellement fidèle, s'y rajoute une vision de l'immeuble absente du roman: les murs, les pièces, les lieux sont omniprésents; le spectateur soupçonnant quelquefois que la typographie de la maison varie en fonction de l'action. Il s'y tisse une atmosphère trouble, malsaine, oppressante que l'on retrouve, bien entendu au sein du roman, mais d'une façon moins intense, moins présente.

Et puis, hein, au final: le Dakota Building et l'assassinat d'un certain John Lennon..! L'immeuble étant le point commun entre Rosemary et le membre des Beatles.

Et puis, dans la foulée du succès apporté par Polanski, Levin récidiva en 1997 avec une suite intitulée "Le Fils de Rosemary". Il parait que l'intensité y faiblit, que l'utilité même laisse à désirer. Faut voir.
J'y vais. Illico d'enthousiasme.

 PS: Et j'en revins, plus tard, déçu. Ira Levin s'y étant perdu sans espoir de retour. Polansky itou.



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2 commentaires:

  1. j'ai regardé " la porte des secrets" sur RTL9.. alors entre ça et ta chronique, je vais pas fermer l'oeil de la nuit!

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