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dimanche 20 janvier 2019

Ces phrases qui m'ont marqué - n°3




Réédition "Onnibus" - 2015

Terminer la lecture d'un "Omnibus" c'est souvent, à l'issue d'un millier de pages tournées, mettre terme à un long et beau voyage au côté d'un lourd et dense objet, pour lequel on a ressenti un attachement croissant, presque de la tendresse portée à un fidèle compagnon que nous avons traîné, un peu partout, pendant longtemps. C'est aussi l'occasion d'un regard en arrière, porté sur un long bout de chemin complice au côté d'un auteur, d'un héros ou d'un thème... un regard critique qui, au final, est souvent très favorable car tout lire d'un omnibus c'est forcément y trouver son compte.

Ici Maigret et Simenon, main dans la main, le temps de 9 aventures, de centaines de personnages attachants, repoussants, malheureux, éprouvés, coupables, innocents, naïfs, roublards, intéressés, faibles, lâches, courageux.... m'ont fait voyager dans une France d'antan plus éloignée de nous en sa forme qu'en son fond, de Paris en Charente, de Normandie à la Côte d'Azur.

En fin d' "Omnibus", à la traîne du peloton des 9 épisodes agglutinés, on trouve un très court article signé Simenon, daté de1966, expliquant la naissance de son héros. Je n'ai pu résister au plaisir d'en extraire trois petites phrases qui éclairent avec le sourire au bout des mots les inattendus et anachroniques rapports temporels que l'auteur entretient avec son héros:

"J'ai maintenant soixante-trois ans, Maigret environ cinquante-deux. Lorsque je l'ai crée, à vingt-cinq ans, il en avait quarante-cinq. Ainsi a t'il eu la chance de vieillir beaucoup moins rapidement que moi et sans doute lui garderai-je encore longtemps son âge actuel."

Cet étonnant décalage temporel qui, ici, noue et dénoue l'homme: Simenon et son personnage de papier: Maigret, est applicable dans la foulée à tous ces auteurs populaires qui ont utilisé d'abondance des héros récurrents, devenus presque immortels, et qui, parfois, débordent l'existence des créateurs originaux via des "repreneurs". Cette situation me fait sourire jaune. Elle devrait être applicable à la vraie vie. Mais là, c'est une autre histoire.

2 commentaires:

  1. c'est vrai que ça faisait un bout de temps qu'il était dans tes " en cours", sur Babélio :-D

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    1. Oui, avec lui, çà a été un sacré voyage, long et généreux. Il a duré près d'un an. En le prenant, le laissant, jamais l'abandonnant. Il m'est désormais de ceux qui comptent. J'aime ces énormes pavés ("Omnibus", "Bouquins", "Le Masque" et autres mille-feuilles littéraires). Les lire, c'est s'embarquer pour longtemps avec un auteur, un héros, un thème. Je les ai toujours refermés avec l'envie de leur dire "merci pour tout". J'en ai d'autres: Stoker, Very, Highsmitn, Le Carré, Exbrayat, Henri Vernes, Irish ... de tout et de rien, dans tous les domaines.

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