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mardi 23 avril 2019

Sous des cieux étrangers - Lucius Shepard



 Le Belial 2010

Réédition J'ai lu 2012


L'auteur:

Lucius Shepard, 1947-2014, est un écrivain américain de SF, de Fantastique et de Fantasy. Certains le considèrent même comme un acteur primordial de la littérature générale. Grand bourlingueur devant l'éternel ses romans s'imprègnent de ses expériences de voyages de part le monde, principalement celles issues d'Amérique centrale.


L'oeuvre:

« Le Bélial » éditeur. Un recueil de cinq nouvelles et novellas. 475 pages. ©2010   

Illustration de Pascal Casolari.

 

Sommaire (et liens hypertextes vers les nouvelles)(a suivre):

1- Bernacle Bill Le Spatial
2- Dead Money
3-Radieuse étoile verte
4- Limbo
5- Des étoiles entrevues dans la pierre
+ bibliographie


N.B.: la chronique qui suit est antérieure à celle suivante: https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/search/label/Lucius%20Shepard

Ce que j'en pense:

Jusqu’ici, je n’avais jamais pu finir le moindre de ses textes.
En cause: la forme imposée aux écrits. De longues phrases tortueuses au creux desquelles je me perdais. Une prose luxuriante et belle, je n’en disconviens pas, mais qui rapidement m’abandonnait, égaré et désespéré en pleine jungle verbale, loin de tout repère stable. Contraint je fus, à chaque fois, de refermer le volume ouvert, tout espoir abandonné.
 
Et pourtant cela me gênait, cette résistance à le lire, car je pressentais qu’au cœur de ses récits vivait l’exception d’un auteur à part qui maniait à sa manière les codes traditionnels de la SF et du Fantastique.

Point de résignation donc. "Wait and see", m’étais-je dis.

J’attendais simplement l’instant où, plongé dans un de ses écrits, j'assimilerai enfin la construction de ses phrases, accepterai sa manière et goûterai ce que je l’ai longtemps suspecté d’être : un grand parmi les grands.

Le pas est franchi avec le présent recueil.

Cinq nouvelles. Environ une centaine de pages chacune. 
Inhabituel, non.. ? 
Plutôt obèses, les nouvelles..! 

Ainsi : premier constat.Lucius Shepard semble privilégier la forme semi-longue à la courte.
Ce n’est pas, et de loin, du Fredric Brown ou du Jacques Sternberg avec leurs short-short stories dans lesquelles la mise en abîme n’attend souvent même pas la fin de première page.
Ce n’est pas non plus dans la tradition standard de la nouvelle typique considérée comme un bolide aérodynamique qui file à l’essentiel.
L’auteur fait dans le semi-marathon : la novella. Lui faut du temps au Lucius,. ! Celui de s’installer, de prendre ses aises, de caler un background complet.
Cela sent presque la générosité du roman, ses chemins de traverse, ses digressions comme des appendices nécessaires au but final. 
En fait, lecture close, il apparaîtra que pour atteindre sa cible au cœur de chaque novella, Shepard utilise bien la flèche traditionnelle de la nouvelle, correctement taillée, profilée et affûtée. Mais le projectile porte l’amorce de multiples bourgeons que l’auteur ne peut se priver d’utiliser tout en ne les exploitant sciemment pas à fond. Simples greffons comme promesses d’autres histoires. Et cela fonctionne à merveille, dans un effet de rendu exacerbé des êtres, des situations et des décors. 

 Shepard manie habilement les genres mêlés de l’Imaginaire et du mainstream à sa convenance, les impacte les uns dans les autres, crée une substance romanesque poétique et/ou macabre à nulle autre pareille, le tout servi par une plume d’exception à laquelle il convient de s’habituer.
 
Toujours est t’il que j’ai pris grand plaisir à me réconcilier avec sa prose devenue plus familière ; à comprendre qu’à son sens il n’existe pas de cloisonnements des genres en territoire Imaginaire, que tout peut être prétexte à explorer l’âme humaine. 

Et que d’autres romans et recueils m’attendent pour y retrouver sa patte.

2 commentaires:

  1. Mise à jour: lien interactif avec la quatrième nouvelle du recueil, "Limbo", dans le corps de la chronique.

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  2. Mise à jour: lien interactif avec la premièrenouvelle du recueil, "Bernacle Bill le Spatial", dans le corps de la chronique.

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