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dimanche 1 septembre 2024

Deep Purple – Paris 1975 (2012)

 


        « Paris 75 » est un live enregistré en 1975 ; il est sorti en 2012 dans le cadre d’une opération spéciale intitulée : « The official Deep Purple (overseas) live series ». Elle regroupa, vendus séparément et en packages individuels graphiquement cousins, nombre d’albums live d’antan et enfin de sortie pour l’occasion, tous désormais albums officiels du combo. Riche idée que celle-ci, elle voisine avec celle des albums pirates mais n’a pas le démérite de l’illégalité. En conséquence : la qualité sonore proposée est irréprochable, les concerts ciblés semblent d’intérêts divers et variés. Je ne connais que l’occurrence parisienne de la série et, confiant, n’hésiterai pas à aller à la rencontre des autres.

        Quelques albums rock issus des seventies, enregistrés en public, sont des références incontournables du live, du genre et de l’époque. On y trouve, à mon sens, l’indétrônable et mythique «At Fillmore East » (1971) de l’Allman Brothers Band: à quelques encablures à peine, le magistral « Made in Japan » de Deep Purple (1972) et le multivitaminé « Live at Leeds » de The Who.

        Oublions deux d’entre eux : le tour viendra sur « La Convergence des Parallèles » d’une chronique consacrée au premier live de l’Allman Brothers Band,  « Live at Leeds » en a déjà été pourvue. Intéressons-nous à Deep Purple et plus particulièrement à « Paris 75 », énième LP live du combo. Peut-il rivaliser avec « Made in Japan » ?

        La carrière du groupe est chaotique, émaillée de splits furibards (parfois) ou discrets (mais néanmoins d’importance au regard des qualités de ceux qui s’en sont allés). Les spécialistes la divisent en sections, les Marks (Mks) qui, chronologiquement numérotés, reprennent les line-ups successifs du combo. « Made in Japan » est issu de Mk2 (Ian Gillan, vocaux ; Ritchie Blackmore, guitar ; Ian Paice, drums; Roger Glover, bass et John Lord, claviers) tandis que « Paris 75 » est Mk3 (Blackmore + Lord + Paice déjà cités, Glenn Hugues,bass & David Coverdale,vocals). Les départs mal compensés des uns, l’arrivée des petits nouveaux, porteurs d’impacts musicaux différents (voire divergents), métamorphosent le groupe sur son fond qui devient, dans ses nouvelles compos, plus hard-soul-rhythm and blues que hard-rock pur; les changements impactent itou la forme quand il s’agit de reprendre les éternels standards du groupe, ils se colorent trop différemment des originaux et ne donnent plus la pleine mesure de leur intérêt (« Smoke on the water », « Space truckin’ » & « Highway Star »….)

        Perso, Deep Purple m’est Mk2 et basta rien d’autre. Cette formule (à mon sens idéale) est celle qui m’a fait passer, via « In rock » (1970), de la variété télévisuelle des Carpentier à un autre monde musical plus stimulant et duquel je n’ai jamais décroché. C’est aussi, en 73, mon premier concert (Lyon Gerland). C’est aussi mon premier LP acheté : « Machine Head » (1972). Mk3 ne peut donc pas rivaliser, je suis totalement et irréductiblement subjectif. Et puis certains faits n’arrangent rien. Là où Led Zeppelin, à line-up constant et sans séparation jusqu’au décès de Bonham (là, ce fut définitif), a su gagner et garder mes faveurs, Deep Purple les a perdus au rythme de ses lassants problèmes internes récurrents, de ses séparations désagréablement people, de ses reformations sans âme et de ses lentes agonies ponctuelles qui ont souvent mis sur le marché des albums anecdotiques et vains.

        Rien n’est pire que le parti-pris subjectif. « Paris 75 » possède néanmoins de bien belles qualités qui illustrent un pan de l’histoire du combo. Les prestations scéniques ont fait le pari légitime de sortir de la sempiternelle track-list signée Mk2 et d’offrir ses propres titres aux colorations volontairement nouvelles. Ces morceaux deviennent même ceux à écouter en priorité car marquants le changement d’avec le passé récent. Le groupe, avec l’album studio « Burn » (1974), a franchi une frontière et les concerts s’en font l’écho somme toute positif. Un avant, un après, un amont un aval, même si, plus tard, Deep Purple reviendra en Mk2 retrouvée vers ce qui semblait couler naturellement de source. Mais avec Deep Purple rien n’est définitivement stable et tout se transforme encore et encore … pour le meilleur et le pire.

        Alors pourquoi bouder Ritchie Blackmore (qui ne va pas tarder à partir de Mk3, ego une nouvelle fois indécrottablement froissé), ses soli aux phrasés limpides, ses riffs saignants ? Et se dire que Glenn Hughes et David Coverdale n'étaient pas si loin que çà de Roger Glover et Ian Gillan.




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