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jeudi 27 février 2020

La nuit des rapaces - Jérémiah N°1 - Hermann




















Novedi Ed. 1982 (l'édition originale date de 1979)


Un post-apo qui réincarne ce qui reste de civilisation en terrain de western : désert et canicule, poussière ocre à profusion et caillasse jusqu’à l’horizon, cumulonimbus vertigineux et silhouettes montagneuses indistinctes, gosiers secs aux rares trous d’eau et œsophages en pente au comptoir des saloons, fermes barricadées en fortins et simili ghosttowns à barber shops et habitants en cache-poussières et faciès peu glabres, colts et winchesters à la gâchette chatouilleuse, petites pépées au racolage sur les vérandas de bois, galurins cowboy, jeans poussière et bottes à tige …

Pays rouge sous le sang des couchers de soleil et des blessures par balles.
Pays violence sous le poids d’un passé récent dont on ne saura presque rien.

On dirait du Mad Max Fury Road moins branché bagnoles aux tunings barbares que chevaux harassés et mules de bât, chapeaux John Wayne et vautours perchés ...

Les dialogues sont à l’avenant :
_ « Ton patelin m’a l’air d’une jungle ! N’y a-t-il pas de loi ici ?
_De la loi en voici 30 centimètres que tu ferais bien de glisser dans ta ceinture ! »

« La nuit des rapaces » reprend un standard du western : une bourgade au milieu de rien ; sous la coupe en règle d’un petit dictateur local au look adipeux et poudré, façon Farinelli obèse au monocle d’émeraude incrusté dans l’orbite. Ses ordres font loi à géométrie variable ; invariablement violente et définitive.

Et bien entendu, Jerémiah et Kurdy, en héros de service, au seuil de leur première apparition dans la série, vont tirer un trait définitif sur cette tyrannie locale … avant de s’en aller vers de nouvelles aventures qui en dévoileront un peu plus sur cette étrange, passionnante et crédible SF en pays de western.

A suivre.

Hermann est ici dessinateur et scénariste : étonnante osmose qui privilégie les vignettes vierges de phylactère, au déroulé purement cinématographique ; et minimise des dialogues qui pour faire contrepoids sont percutants et bourrés d’humour.

Cf  Du sable plein les dents - Jeremiah n°2

7 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oui. D'anticipation post-apo. Essentiellement visuelle via des vignettes qui s'enchainent sans heurts, logiquement, sans texte envahissant. Les dessins portent souvent tout le poids de l'intrigue. J'aime bien, çà se lit vite ... mais je préfère Tardi (si on peut comparer les univers).

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  2. y a combien de tomes dans cette série ?

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    1. C'est une vieille série qui n'a de cesse d'accumuler les tomes.Elle a ses fans très attachés à l'univers décrit. Wikipedia en recense 37 en 2019.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeremiah_(bande_dessin%C3%A9e)
      Je ne les ai pas tous lu et souvent dans le désordre. Chaque tome tourne (presque) en autarcie. J'en possède quelques uns (5). Il me faut décidément m'inscrire à une médiathèque.

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  3. Jamais entendu parler de cette BD et pas plus intéresser que ça. Il y a quelque chose dans le trait qui ne me plaît pas.

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  4. J'adore les aventures de Jeremiah. Hermann est un géant du 9e art.

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  5. ... Et Zorglub un héros récurrent de Spirou & Fantasio. :-)
    Bienvenue.
    Hermann seul aux scénari et aux dessins: un vrai tour de force.
    J'avais lu une petite majorité des titres dans le désordre. Je vais pas tardé à passer au tome 5.

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