Décès d'Eddie Van Halen, guitar hero virtuose (Ô combien) du groupe Van Halen.
Il avait un peu tué par son jeu hyper-technique, époustouflant et ébouriffant, qui a largement fait école au cours des 80's et au-delà, l'utilisation blues-rock de l'instrument associé au hard-rock, usage qui était encore monnaie courante au cours de la décennie précédente. Mais les deux premiers albums du combo (78 et 79) furent vraiment des tueries jubilatoires, deux déflagrations inattendues dans un genre qui un tantinet végétait, les prémisses d'une nouvelle conception du hard rock. Le combo eut d'emblée un accueil critique dithyrambique et public enthousiaste, on y trouvait la nouveauté de conception d'un rock novateur, énergique, inspiré, rentre-dedans, mélodique et virtuose. Ce fut le début d'une époque durant laquelle les guitar-heroes se sont trouvés de nouvelles têtes (pour certains jusqu'à l'autosatisfaction béate) au gré de nouvelles idées, de jeunes doigts inspirés et novateurs pour courir d'une toute autre manière sur les cordes et nourrir les amplis.
Le musicien avait des doigts arc-en-ciel, frénétiques et trépidants, acrobatiques et virevoltants, trempés dans toutes les couleurs sonores qu'il pouvaient faire jaillir au contact des cordes. C'était de la guitare pop-corn au-dessus du brasier d'un volcan, une bousculade de notes acérées, une orgie de notes frissonnantes et frémissantes, brèves et serrées au plus près les unes des autres, un raz de marée d'éruptions sonores qui semblait tout emporter sur son passage, une cavalcade grand-guignolesque de trouvailles qui n'étaient pas encore devenues clichés dans l'overdose technique que d'autres qu'Eddie firent plus tard de sa manière de jouer.
Bref j'adorais, même si le fond (et la forme) blues m'y manquait, en un mot son âme .... Le premier album est à classer dans le top 10 des réalisations du genre, tous les titres sont brillantissimes, reprises ("You really got me","Running with the devil") ou compos persos ..!
Reste que l'instrumental Eruption (à écouter ci-dessous) est largement, dans mon souvenir nostalgique,
associé au générique d'une émission radio nocturne, Flashback, de la fin des 70's que
j'écoutais tous les soirs (Europe1 ou RTL ? Patrice Blanc-Franquart ou Jean-Bernard Hebey ? je ne sais plus même si mes souvenirs penchent plutôt vers les seconds). Ce fut un rendez-vous quotidien, à une époque où le rock se mordait la queue, qui s'inséra en pivot entre ce qui fut et ce qui pointait son nez, du hard rock mâtiné blues vers la new-wave (d'une part) et l'exubérance technique à la Satriani d'autre part. Le générique n'était pas innocent, c'était un témoin de passage, comme l'émission, entre le passé et le futur; Eddie Van Halen fut le détonateur d'un changement dans le hard à l'opposé d'AC/DC qui resta dans un classicisme bluesy, pendant que Devo, Kraftwerk et d'autres avançaient leurs pions.
J'm the one
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