Accueil

Accueil
Retour à l'Accueil

mercredi 7 avril 2021

Psychose – Robert Bloch (1957)/ Alfred Hitchcock (1960)


Points ed. ; collection « Thriller » ; réédition de 2011 ; première édition française en 1959.


« Psychose » :

_un court roman signé Robert Bloch (1957 en VO) : romancier, nouvelliste, scénariste pour Hollywood et la télévision US.

_un film signé Alfred Hitchcock (1960), cinéaste, celui de « La mort aux trousses » et de « La main au collet » pour ne citer que deux de ses nombreux longs métrages. J’ai revu « Psychose » dans la foulée du roman : l’adaptation est assez fidèle, seules des variations de détails les séparent.

Mon intérêt pour les deux hommes est fort. Depuis longtemps.

Robert Bloch, tout d’abord, pour ses nouvelles fantastiques teintées d’humour noir («Contes de terreur»), ses romans dont le magnifique «Crépuscule des stars» .

Alfred Hitchcock, ensuite, via ses films à suspense dont on ne se lasse pas malgré les multiples rediffusions TV. Fatalement, je devais les croiser, l’un et l’autre, conjointement, à la convergence de leurs talents respectifs, à la croisée de leur attirance pour Hollywood. Ce sera en compagnie de «Psychose».

Bienvenue en terre de « Mauvais genres » par excellence, en pays du thriller horrifique, au rayon des serial killers (Norman Bates, le héros de « Psychose », en est t’il le prototype romanesque ? Je laisse çà aux spécialistes). Bloch, en interview de préface, affirme s’être inspiré d’un fait divers US terrifiant de la fin des 50’s qui donnera naissance, au-delà du personnage central de « Psychose », à celui de Buffalo Bill dans le « Silence des agneaux ». Je n’apprécie guère le genre, mais puisque que c’est Bloch, puisque c’est Hitchcock, pourquoi ne pas m’y aventurer ?

USA. Années 50’s. Une nuit d’été. Un orage d’une violence extrême. Mary, seule sur la route, au volant depuis des heures. Ballet fébrile et inefficace des essuie-glaces. Phares au loin sabrant ceux d’en face. Longues lignes droites sur lesquelles dangereusement accélérer. Brusques virages à l’arrache. Panneaux routiers entre-aperçus. Paysages fantomatiques et incertains. 40000 dollars volés dans la boite à gants, Mary se fait la belle, se cherche une vie nouvelle, le plus loin possible. La fatigue, le sommeil qui guette. Un motel isolé, désert, une haute et sinistre maison en arrière-plan, une silhouette de femme aux aguets derrière les carreaux. Un garçon à l’accueil, timide mais sympathique. Une chambre. Mary se douche. Une ombre chinoise derrière le rideau. «… le visage d’une vieille folle. ». Un poignard brandi. Mary hurle. Un long cri dans la nuit. La mort … Tout (ou presque) dans la suggestion, peu de sang, à peine un mince filet filant vers la bonde …

 

… La suite appartient au récit. Place à Norman Bates et à sa psychopathologie terrifiante. Je vous aurai prévenu.

Vous qui entrez dans son motel, attendez-vous à tout, y compris au pire … Le motel est ouvert. Norman Bates ne vous attendait pas, il est content de vous louer une chambre pour la nuit. Il en a tant de libres. Et sourire aux lèvres il vous montrera le chemin. « Comme on fait sa tombe, on se couche » P.48.

La douche : une des plus célèbres scènes de crime au cinéma … (à peine 45 secondes à l’écran, 70 plans ; une multitude de détails en making-of, d’anecdotes et de secrets par la suite révélés ; une éternité de commentaires élogieux, d’arrêts sur images disséqués au plus près, d’unanimités critique partagées. Je laisse çà aux cinéphiles) … pour un chef d’œuvre du thriller horrifique sur grand écran. Cette scène est dans le roman, aux avant-postes, dès le presque début, en phrases choc, dans l’excellence de style de Robert Bloch. L’auteur y donne toutes ses griffes de métier.

«Mary se mit à crier. Les rideaux s’écartèrent et une main apparut, tenant … [un ] … couteau   qui, l’instant d’après , coupa net son cri. Et sa tête. » P.66.


La BOF se fait l’écho sonore parfait de la tension à l’œuvre : on imagine des craies griffant sèchement l’ardoise d’un tableau noir ; des riffs de violon, faisceau de crins tendus sur l’archet, raclant les cordes. Une musique en agace-nerfs, celle qui griffe, stridule, fait grincer des dents. Inoubliable.

Robert Bloch écrivit « Psychose » en 1957 (VO), Hitchcock l’adapta en 1960 pour le cinéma, en noir et blanc, sans gros moyens financiers, sans grand espoir de succès, presque pour s’amuser. L’histoire était à l’origine prévue pour être un épisode de sa série TV (depuis devenue culte), « Alfred Hitchcock presents », mais la petite trentaine de minutes imposée pour chaque épisode devint carcan étroit pour une adaptation satisfaisante à minima. Sur grand écran, en 1h49’, Hitchcock fera de « Psychose », contre toute attente, un de ses plus grands succès, un chef-d’œuvre reconnu du film de suspense, critique pro et estime populaire confondues.

Le roman, préexistant, est t’il à la hauteur de celui déguisé en 25 images/seconde ?

Lire ses 231 courtes pages, en n’ignorant rien du déroulé cinématographique, peut paraitre vain. On sait déjà tout : du pitch, des mises en abime successives, du twist final. Rien pour surprendre à nouveau, pour rééditer l’électro-choc du premier visionnage.  Le film est de la race de ceux dont on n’oublie rien, dont on fait ressurgir les séquences et les plans successifs aussi facilement que des octets tout frais de la mémoire vive d’un ordinateur. Le suspense, principale jouissance de lecture, s’est évanoui, captif de souvenirs précis et indélébiles. Tout est tatoué d’un pitch percutant et simple. La mémoire fait spoil.

Alors quoi .. ? Qu’attendre du roman ? Pourquoi y revenir ? Si ce n’est, contre toute logique, pour renouer avec le frisson premier du noir et blanc sur l’écran ? Espoir …

Le texte se fait miracle de redécouverte (même si au final et dans son ensemble il me parait surestimé ou du moins de qualité inférieure au film). On y perce les secrets d’écriture de Bloch à l’œuvre du thriller policier horrifique. Il y mène si professionnellement son lecteur en bateau que disséquer ses points de twist, dénouer ses ficelles en action, devient ludique. Son humour habituel, largement teinté de noir, à l’expérience sienne de l’art de la nouvelle (cf « Contes de terreur ») surgit systématiquement en clôture de chaque chapitre. Connaissant la suite, on le sent si bien venir. Instructive lecture donc, qu’en à la manière de s’y prendre, des tactiques stylistiques à adopter pour monter un thriller. Seul bémol : certains rares chapitres, ceux décentrés de Norman Bates et de sa psyché trouble et délabrée, ceux axés sur l’enquête elle-même, renvoient néanmoins quelque peu le son creux et vieillot des ficelles romanesques type du roman policier d’un autre temps, celui des 50’s.

«Psychose» est un page-turner brassé au ventilateur. Bloch sait y faire pour alpaguer son lecteur, le chopper par la peur, se l’approprier par l’angoisse, l’inciter à aller toujours plus avant dans le suspense. Il sait capitaliser sur l’envie qu’il suscite d’enfin tout savoir. Sur le fil de chapitres brefs, d’une prose simple et aisée, il use d’une sobriété trompeuse quand, sous les mots, les pièges de style s’ouvrent peu à peu dans l’attente de mordre. Le plus redoutable de ses chausse-trappes réside dans ce qu’il cache, passe sous silence, élude, n’écrit pas, tait.

Bloch manipule son monde en malicieux marionnettiste qu’il est. Il tire les ficelles du pantin venu le lire. Il conduit le bal des dupes en voilant la réalité, en multipliant les fausses pistes , en masquant la vérité. Le lecteur est souvent à deux doigts de tout comprendre si ce n’est, qu’alors, de nouvelles bases suggérées n’induisent une réflexion erronée. Le pire étant que, pourtant conscient du phénomène et des règles que l’auteur impose, le lecteur se laisse volontiers embobiner et conduire par le bout du nez. Equilibriste incertain entre mensonges et non-dits d’une part, et logique policière de l’autre, Bloch file bon an mal an vers le vertige final, celui qu’il espère non parasité par les doutes qu’il a pu essaimer tout le long de son travail d’auteur. Et la grande baffe attend, sure de son coup. Mais elle ne fonctionnera qu’une seule fois, à moins que le lecteur n’en redemande (on est quand même maso à aimer se faire filouter comme çà).

 Hitchcock, au final, sonne à l’unisson de Bloch, les deux hommes mots et images croisées pour le plus bout des rendus papier et pellicule ; les deux, main dans la main, pour un piège dans lequel tomberont encore nombre de générations, même si dans le genre d’autres filous qu’eux ont fait et feront toujours plus terrifiant, même si à ce jeu morbide Norman Bates apparait bien gentillet au regard des serial killers romanesques qui suivront.

 Je ne me souviens plus du caméo d’Alfred Hitchcock dans « Psychose ». Je l’ai loupé au re-visionnage du film. Dommage.. !



14 commentaires:

  1. Belle chro.. je ne connais pas du tout Bloch, mais vu ce que tu en dis, son style pourrait me plaire!
    Hitchcock, je sais que j'ai vu quelques uns de ses films, qd j'étais jeune, mais je ne sais plus lesquels.. mais je me souviens qu'on regardait en famille et que ça nous plaisait :-D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'adore les deux. Il y a du Bloch en Hitchcock, il y a de l'Hitchcock en Bloch. Trois intérêts communs: le cinéma, le rire (noir ou à minima pice-sans-rire), le suspense. Bloch n'est sans doute pas du niveau d'Hitchcock qui, quelque part et souvent, s'est échappé du "mauvais genres" à la faveur de son succès et de sa reconnaissance critique. Mais Bloch, j'aime bien, malgré tout ....

      Supprimer
  2. Le seul bouquin généraliste sur le cinéma que j'ai pu lire s'intitule "Hitchcock Truffaut ". Je l'ai lu ado comme un gros gâteau dont on ne veut laisser aucune miette. Cà date, donc. C'est un bouquin luxueux; une longue interview du premier par le second. Et c'est tout bonnement magistral, par son poids et, surtout, la qualité des questions et des réponses. On est plein pays hitchcokien, le maitre y dévoile sa vie, ses intentions ciné, ses trucs, ses regrets; le tout avec un humour so british qui pétille sans cesse.

    https://images2.medimops.eu/product/da4dea/M02070735745-source.jpg

    Quand j'étais jeune, ce n'étaient pas tant les grosses cylindrées qu'étaient ses grands films qui m’intéressaient (ils ne passaient que dans les cinés) que ses petits bouts de courts métrages bâtis pour la télé sous le titre générique "Alfred Hitchcock présente". En intro de chacune d'eux on le voyait, petite silhouette rondouillarde, jouer avec humour noir qu'il maniait si bien. C'était nouveau pour moi, ce ton décapant et pince sans rire. J'adorais.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ben nous ce qu'on regardait ce sont les courts-métrage justement ..

      Supprimer
    2. Déjà rien que la musique du générique ....

      Supprimer
    3. _ « Le seul bouquin généraliste sur le cinéma que j'ai pu lire s'intitule "Hitchcock Truffaut ". (…) Et c'est tout bonnement magistral, par son poids et, surtout, la qualité des questions et des réponses. (…) le maitre y dévoile sa vie, ses intentions ciné, ses trucs, ses regrets; le tout avec un humour so british qui pétille sans cesse. »
      Le premier livre sur le cinéma que j’aie lu (grâce à la bibliothèque municipale).
      Autant dire qu’après ça, il y en a plus d’un qui paraissent bien fades et inutilement compliqués…

      _ « (…) "Alfred Hitchcock présente". En intro de chacune d'eux on le voyait, petite silhouette rondouillarde, jouer avec l’humour noir qu'il maniait si bien. C'était nouveau pour moi, ce ton décapant et pince sans rire. J'adorais. »
      C’est pour la liberté d’écriture qu’il avait avait dans ces intro qu’il accepta ce passage à la télé (généralement vu comme un déclassement à l’époque).
      C’est un régal, ces mini-sketches.

      Supprimer
    4. @Jim, citation: "Autant dire qu’après ça, il y en a plus d’un qui paraissent bien fades et inutilement compliqués…" >>>>> Sur You Tube, on trouve, découpée en 25 tranches magnéto-son l'apparente intégralité de l'itw.
      https://www.youtube.com/watch?v=Jq51gq4s5r4&list=PLrwUnL23zrPvip0v2HuFysocXdw8Ut_k8
      Le 23ème est l'épisode dédié à "Psychose". On y apprend, entre autres, que Truffaud et Hitchcock; considéraient comme étant très mauvais le roman. J'en ai eu (hélas)très mal à mon Bloch (que j'adore) alors que le film suit très fidèlement le roman.
      Il y a quelque part dans le livre (et donc dans l'itw) Hitchcock affirmant qu'il cherchait à poser ses lecteurs, ses héros, ses acteurs comme des glaçons s'entrechoquant dans un verre de whisky (ou qqchose dans le genre.:-)

      @Jim, citation: "C’est un régal, ces mini-sketches." >>>> D'eux et plus particulièrement de leurs présentations à chaque fois différente, je me souviens du visage poupon d'Hitchcock, de sa petite bouche en cul de poule, de ses petits yeux figés ... le tout balançant des horreurs sans nom pour l'époque"

      Supprimer
  3. Hitchcock citations:
    "Le hockey sur glace est un savant mélange de glisse acrobatique et de Seconde Guerre mondiale."
    "La durée d'un film devrait être directement liée à la capacité de la vessie humaine."

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour cette belle chronique, Avin !

    _ « Alfred Hitchcock (…) via ses films à suspense dont on ne se lasse pas malgré les multiples rediffusions TV. »
    Ah, Hitchcock…
    Un de mes réalisateurs préférés entre tous (j’ai vu près d’une trentaine de ses films).
    Ce n’était pas évident, à la base, car c’est plutôt par un cinéma américain plus récent (celui des 70s, du « nouvel Hollywood ») que j’ai commencé à me passionner pour le 7ème art. Il n’empêche, chaque fois qu’un film d’Hitch était diffusé (parfois en noir et blanc ; vous savez « ces vieux machins »…), j’étais fidèle au poste (de télévision) !
    Cela dit, j’ai toujours eu quelques réserves sur le film Psychose (notamment, comme beaucoup, sur tout le passage final avec le psychiatre, sur-explicatif – une demande de la production, je crois).

    _ « en pays du thriller horrifique, au rayon des serial killers (Norman Bates, le héros de « Psychose », en est -il le prototype romanesque ? (…) »
    Depuis la médiatisation des basses œuvres de Jack l’éventreur (un des personnages fétiches de Bloch qui lui consacra un roman et plusieurs nouvelles), il y a bien dû y en avoir, des romans sur des serial killers…
    Là où Bloch est peut-être novateur (je laisse ça aussi aux spécialistes), c’est dans le récit raconté du point de vue du tueur, en direct de sa psyché dérangée. Avec son roman L’écharpe (1947).

    _ « Une nuit d’été. Un orage d’une violence extrême. Mary, seule sur la route, au volant depuis des heures. Ballet fébrile et inefficace des essuie-glaces. Phares au loin sabrant ceux d’en face. Longues lignes droites sur lesquelles dangereusement accélérer (…) . 40000 dollars volés dans la boite à gants, Mary se fait la belle, se cherche une vie nouvelle, le plus loin possible. »
    J’adore ce passage.
    Quel montage. Quel suspense. L’empathie avec l’héroïne-voleuse est totale.

    _ « Sur le fil de chapitres brefs, d’une prose simple et aisée, il use d’une sobriété trompeuse quand, sous les mots, les pièges de style s’ouvrent peu à peu dans l’attente de mordre. Le plus redoutable de ses chausse-trappes réside dans ce qu’il cache, passe sous silence, élude, n’écrit pas, tait. »
    Je trouve que l’écriture de Bloch est souvent sous-estimée.
    Il n’est pas aisé de faire simple quand c’est aussi choisi, précis, rythmé.

    _ « Comme on fait sa tombe, on se couche » P.48.
    «Mary se mit à crier. Les rideaux s’écartèrent et une main apparut, tenant … [un ] … couteau qui, l’instant d’après , coupa net son cri. Et sa tête. » P.66.
    Ce goût pour les jeux de mots (dont je ne me lasse pas) contribue à la dévaluation de son style.
    Surtout en France, pays d’Hugo qui dit « Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole » ?
    Quiconque a déjà repris, maladroitement, une bonne blague sait que ce n’est pas si facile.

    _ « La BOF se fait l’écho sonore parfait de la tension à l’œuvre (…) Une musique en agace-nerfs, celle qui griffe, stridule, fait grincer des dents. Inoubliable. »
    +1
    Les musiques d’Herrmann chez Hitchcock, c’était quelque chose.

    _« Je ne me souviens plus du caméo d’Alfred Hitchcock dans « Psychose ». »
    Non plus. Je ne les guettais pas.
    Selon Wikipedia : « À la 6e minute, à travers la baie vitrée du bureau où travaille Marion Crane, on le voit de trois-quarts se tenir sur le trottoir, coiffé d'un chapeau de cow-boy. »

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Jim, citation : « Cela dit, j’ai toujours eu quelques réserves sur le film Psychose (notamment, comme beaucoup, sur tout le passage final avec le psychiatre, sur-explicatif – une demande de la production, je crois). » >>>> Le passage est inutile car didactique à l’extrême alors que la compréhension est totale de ce qu’il s’est produit. Le bout du bout du long métrage est démoniaque sous le poids du regard d’Anthony Perkins et du « dialogue » off (je ne suis pas sûr que l’acteur est tiré grand profit de ce rôle dans sa carrière)

      @Jim, à propos de la fuite de la belle : « J’adore ce passage. Quel montage. Quel suspense. L’empathie avec l’héroïne-voleuse est totale. » >>> Quel choc cela a du être pour les spectateurs de l’époque de voir la star pour laquelle ils sont venus se faire estourbir au bout de 45 minutes.

      @Jim, citation « Je trouve que l’écriture de Bloch est souvent sous-estimée. Il n’est pas aisé de faire simple quand c’est aussi choisi, précis, rythmé. » >>>>> Il souffre du voisinage avec Richard Matheson et n’a rien à en souffrir, de par leurs positionnements hollywoodiens assez semblables. J’ai souvent confondu et l’un et l’autre sur la base de leurs recueils (qui plus est souvent parus en PPSF). Qui des deux, par exemple, a écrit cette nouvelle dans laquelle un vieillard mort se refuse à l’enterrement, continue une vie normale, s’y résigne quand perdant le nez sous l’assaut des vers qui le ronge (beurk) ?

      @Jim, citation : « Ce goût pour les jeux de mots (dont je ne me lasse pas) contribue à la dévaluation de son style. Surtout en France, pays d’Hugo qui dit « Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole » ? » >>>> Perso, je les perçois chez Bloch comme une respiration dans le noir, une ponctuation avant de repartir de plus belle.

      @Jim, citation : « Les musiques d’Herrmann chez Hitchcock, c’était quelque chose. » >>>> Je vais chercher plus avant, je ne connais de son nom que celle de « Psychose ».

      @Jim, citation à propos des cameos « Non plus. Je ne les guettais pas. » >>>> J’en ignorais la présence systématique jusqu’à il y a peu. J’avais déniché facilement ceux des « Oiseaux » (l’homme aux chiens sortant de l’animalerie), de « La main au collet » (l’homme dans le bus à côté d’une cage à oiseaux ) ; de « l’inconnu du Nord Express » (l’homme à la contrebasse montant dans le train). Pour les autres (j’ai un point d’oubli pour celui de « la mort aux trousses »), moins connus, comme je ne sais jamais si je les ai loupés sans les voir ou si ils sont encore à venir j’abandonne rapidement.

      Supprimer
    2. _ « (…) cette nouvelle dans laquelle un vieillard mort se refuse à l’enterrement, continue une vie normale, s’y résigne quand perdant le nez sous l’assaut des vers qui le ronge (beurk) ? »
      « La maladie des entêtés » est bien de Robert Bloch.
      La nouvelle clôt en beauté le recueil La boîte à maléfices.

      _ « Je vais chercher plus avant, je ne connais de son nom que celle de « Psychose ». »
      Celle de Psychose reste ma préférée.
      Mais je trouve aussi très belle, dans un autre genre, celle de Sueurs froides.
      Si Herrmann est toujours associé à l’œuvre d’Hitchcock, il a fait de bonnes musiques pour d’autres films : Les nerfs à vif, Obsession, Taxi driver…

      Supprimer
    3. Je me souviens de celle de "Taxi Driver" ("You tube" la propose en ajoutant "soundtrack" à la demande). J'ai revu le film à la télé récemment (çà faisait une paille),il s'y fait rare, du moins en prime time, au regard de sa violence finale embarquée (Quelle scène ouilleouyouille ..!). Le titre principal alterne le symphonique angoissant typique du ciné US et un jazz lounge étonnant dans le contexte (il me semble qu'il y a une histoire de disque entre de Niro et "l'autre" actrice du film). La restitution d'ambiance n'est pas aussi tendue que dans "Psycho" mais le thème reste en mémoire, preuve de son efficacité.

      Supprimer
  5. Une petite curiosité graphique qui prend tout son sel quand on compare la maison Bates de Psychose (le film) et celle de Csernus de Demain les chiens (Simak). Ce sont les mêmes (ou presque) et vues qui plus est sous le même angle. Voila voila voila voila qui ne fait pas avancer le schmilblick.

    https://one.nbstatic.fr/uploaded/20200727/7012817/thumbs/400f_00001_demain-les-chiens-de-clifford-d.simiak---science-fiction--format-poche-j-ai-lu.jpg

    https://themoviefreakdotnet.files.wordpress.com/2020/04/60278259-6275-462f-8ebb-d2d8776615e0.jpeg?w=800&h=427

    RépondreSupprimer
  6. Hier, Arte diffusait "Hitchcock" (2012) de Sacha Gervasi; le film est centré sur la genèse difficile de "Psychose". Pas mal. L'intérêt du long métrage me semble multiple: le retour bienvenu sur un film culte induit par un fait-divers authentique, le jeu à mon sens inspiré des acteurs principaux (Anthony Hopkins et Helen Mirren), l'attitude décryptée du Maitre face à ses jeunes actrices blondes ainsi qu'à son épouse, l'art et la manière de concevoir, filmer et post-produire, l'atmosphère hollywoodienne de l'époque ... et puis H., lui-même, lisant et défendant bec et ongles le roman de Bloch, ce à quoi je ne peux qu'adhérer.
    NB: j'y ai cherché en vain un caméo d'Hitchcock. On peut toujours rêver. Peut-être un hologramme en ombre chinoise, bedonnant et hautain ? A moins que Gervasi lui-même ne se soit prêté au jeu du clin d’œil.

    RépondreSupprimer

Articles les plus consultés