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dimanche 31 mars 2019

Manu Lanvin - Climax Club Legend - 30/03/2019




Certains l'avaient vus, ailleurs, sur une autre scène. En redemandaient et le recommandaient, ici, à Riotord, dans cette toute petite salle qui a déjà accueilli bien des furieux du rock et du blues. Cette réputation furibarde qui le précédait annonçait: "c'est un p***** de showman, une bête de scène, de l'énergie blues-rock de la première à la dernière note, du sur vitaminé, de l'overclocké".

On pressentait donc un show d'enfer. De la dynamite, du nitroglycé-rock n' blues ... au goût de sueur.

Rien de pire qu'une attente qui, quelquefois, casse les rêves.
Et pourtant...
Manu est venu et a vaincu.



Manu Lanvin, sur scène, c'est du blues labellisé boogie, servi au kilo de sueur transpirée. Entre deux morceaux, il carbure à l'eau minérale, à grandes rasades sans décrocher du goulot. A mi set, il nous dit, hilare mais heureux, à la limite de la rupture, manifestement à la recherche d'un second souffle: "J'ai du perdre deux kilos.... J'ai passé l'age de ses conneries". Le public patiente, comprend, ayant déjà assimilé que le maitre-mot du show est énergie et que les batteries à plat, çà se rechargent. Et le chanteur guitariste de repartir bille en tête à l'assaut d'une enfilade de titres chargés de dynamite et d'électricité ébouriffée. Tout à l'énergie, à l'éclate, au rentre-dedans, en bûcheron du boogie qui décape. Il aime çà, cette scène, ce public qui lui renvoie ce qu'il offre. Il sortira du set comme une serpillière essorée, l’œil heureux, au bout de sa fatigue, au bout de lui-même. On sent que le feedback que lui renvoie le public c'est sa came, sa dope, sa raison d'être, sa nourriture. Il donne et reçoit en échange.

Si c'est pas le bonheur....



Lanvin possède une belle voix blues, forte, puissante, rauque, un rien éraillée, comme posée sur une ligne de force tendue entre lui et le public. Les compos sont persos, aux refrains entêtants; les reprises sont signées Hendrix (Red House), Them (Gloria) ou Muddy Waters (Baby please don't go). Son jeu de guitare fonctioone surtout à l'efficacité, au gros son bien gras, aux rythmes porteurs, tendus, soutenus et sans dentelle; les soli sont courts et percussifs, agressifs et hargneux. Le groupe est en formule trio (g,b & drums), cellule ouvrière du rock et du blues, à mon sens le meilleur dosage qui soit: pas de maillon faible, chacun sa place et au labeur. Le rock roule & le blues rolle, let's go..!

Lanvin a du charisme; il le sait et en profite. Le mec possède un caractère semble t'il bien trempé, un physique à plaire. Derrière le micro, un rien cabot hilare, il lâche quelques fois des déhanchements sexy d'un autre temps.  Il se permet des bains de foule au feeling, guitare en mains, voix qui s'entend encore hors micro, regards voodoo qui cherchent sous le large chapeau de feutre noir ceux du public. Il fend les rangs jusqu'au max du câble qui se déroule derrière lui. Il a sur scène, et au sein même de son public,  une présence forte indéniable, prégnante, d'acteur musicien pris dans son trip du moment.

On dirait un diable monté sur ressort sorti de sa boite.Les morceaux déboulent, pétaradent mèche allumée. Il ne se moque pas de son monde, pour sûr.

Il nous sert toutes les ficelles éprouvées de ce type de show rentre-dedans, elles sont maîtrisées, calculées, offertes et en échos démultipliées par un public subjugué qui renvoie et en redemande. Un show rodé au poil de riff près, bourré de traditions blues-rock-boogie revivifiées, modernisées. Bel hommage à ce qui ne mourra jamais. Long live rock n' blues.

Manu ne triche pas, se livre, transpire, sue, se donne à un public enthousiaste qui sent qu'il a tout donné.
La magie est passée.
Quelle claque offerte...
Merci Manu..! On le fera savoir qu'il est bon de venir te voir dans une salle ou dans une autre...

Manu Lanvin  - Shake it lady
Ps: un grand merci à toute l'équipe du Climax Club Legend qui, une nouvelle fois, nous a offert un spectacle de belle qualité.


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