Réédition Presses Pocket 1978
"Les 13 mystères" est un très court recueil signé Simenon, il comprend 13 brèves nouvelles agglutinées autour d'un thème commun.
Un mystérieux amateur d'énigmes criminelles, Joseph Leborgne, expose au narrateur, via de banales coupures de presse, photographies et autres plans divers, 13 affaires dont il fut à chaque fois, au nez et à la barbe de la police, celui qui trouva le premier le fin fond de l'énigme.
A l'égal du Sherlock Homes du "Chien des Baskerville", Leborgne ne quitte jamais sa chambre, ici d'hôtel, et enquête à distance.
Au cœur de chaque nouvelle, le narrateur se fait Dr Watsonet doit reconstruire, sur la base des éléments fournis et à l'issue d'un court jeu de questions/réponses, le chemin logique du détective vers la résolution de l'énigme proposée.
L'épilogue donne la solution, quelques fois logique, à d'autres un tantinet alambiquées.
Les mystères présentent des faits, des actes, des hommes et des femmes dont la psychologie n'est qu'effleurée, des horaires, des lieux sur plans... Un peu à la manière de ces nouvelles policières classiques qui empilent les détails et demandent au lecteur de se faire détective.
On est très loin des mécanismes psychologique du Maigrettype, de ceux des "romans durs" de l'auteur.
Il doit y avoir une explication que ne fournit pas la réédition de 1978 en Presses-Pocket que j'ai lu.
Wikipedia me renseigne. Le recueil est paru en 1932, les nouvelles datent de 1929. Simenon a 25 ans et vit à Paris. Le premier Maigret n'est pas encore paru. L'auteur travaille pour Détective.
" Détective, le grand hebdomadaire des faits-divers" propose sous format journal une vision très percutante et critiquée des affaires criminelles passées et en cours. Des grands noms prêtent leurs plumes (Gide, Achard...). Kessel y écrira en manière de dédouanement: « le crime existe, c'est une réalité, et, pour s'en défendre, l'information vaut mieux que le silence ». Simenon (sous le pseudo de Sim) y pré-publie ses "13 mystères" un à un, du 21 mars au 27 juin 1929, sous forme de concours, la première semaine en y exposant les faits, la suivante l'explication.
Je suis globalement déçu. La maîtrise psychologique au cœur des œuvres ultérieures est absente. 13 nouvelles de jeunesse en format ultra-court imposé: le Simenon que j'aime n'est pas au rendez-vous. Même s'il se montre dans la narration déjà clair, précis, concis, efficace et visant l'essentiel.
Banalement anecdotique mais néanmoins historique.
Doit t'on voir en Joseph Leborgne une ébauche de l'homme à la pipe à venir ? S'il en a déjà le métier il n'en possède pas l'ustensile: "Il ne s'aperçut même pas que j'avais gardé à la bouche la pipe qu'il me priait régulièrement d'éteindre."
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