Accueil

Accueil
Retour à l'Accueil

mercredi 27 septembre 2023

The Doors - The Doors Live at the Matrix, 1967, The original Masters (2023)

 

 


« The Doors Live at the Matrix, 1967, the original Masters » (2023) dévoile sans doute, sur un triple-CD graphiquement (et judicieusement) très inspiré psyché, les premiers pas archivés des Doors sur scène. Uniquement la bande-son, s’entend ; s’il y eut vidéo couplée, je l’ignore. Le groupe joue, devant une poignée de spectateurs à peine, cinq soirs consécutifs de mars de cette année (trois retenus sur l’album) sur la scène d’un night-club mythique de San Francisco qui jaugeait à 150 places seulement (on entend bavarder, commenter, applaudir poliment entre les plages...). Son nom: le Matrix (ouvert de 1965 à 1972) ; il fut un des berceaux du San Francisco rock sound . Consulter (cf l’article de Wikipedia consacré au lieu) la liste de ceux qui y jouèrent laisse rêveur, donne le vertige. Bienheureux lieu qui donna sans doute à entendre, en comité réduit, le meilleur d’une époque, celle flower-power de la période hippie californienne.

Le premier album du combo est sorti en janvier 1967 (le groupe a signé chez Elektra en 66). Il n’eut pas à parution le succès escompté (çà viendra). Les enregistrements de « Live at the Matrix » s’étalent du 7 au 11 mars de la même année, c’est dire si tout cela est nouveau pour les oreilles de qui écoutent (d’autant qu’à l’époque la médiatisation empruntait les lents chemins buissonniers du bouche à oreille, loin de la célérité galopante du Web actuel). La quasi intégralité de l’album studio fait partie du voyage live de ces soirs-là (3 titres manquent mais peut-être n’ont t’ils pas été joués ?). S’y ajoutent des avant-goûts de leur deuxième opus, « Strange days », à paraitre 6 mois plus tard à peine (septembre 1967). Des standards de blues ou de jazz sont également de sortie (« Bags groove » et « All blues » de Miles Davis, « Crawling King Snake », « Who do you love », « Summertime », « J’m a king bee » …). Ces titres, plus tard et pour quelques-uns, figureront d’une manière ou d’une autre, live ou studio, dans la discographie officielle du vivant du combo, voire posthumes. On trouve aussi au menu, cerise sur le gateau, « Gloria » des Them d’Eric Burdon, morceau épique s’il en est, en compagnie ici de la voix tonitruante et déchirée de Morrison. C’est surtout par ces covers inédites que l’objet vaut le détour et emporte le morceau.

Le son est ce qu’il est en écho de la technologie de l’époque; mais, comme promis issu des mastertapes (Quoi de mieux ..!), retravaillé de nos jours au mieux pour l’occasion, il se fait pardonner quand çà cafouille un brin mais que pointe un intérêt historique indéniable. On a sans doute ici la plus ancienne des bandes-son live des Doors à sortir des archives d’Elektra ; qu’elle ne voit le jour que maintenant peut étonner, mais il semble qu’elle eut un passé complexe, de quoi hésiter à sa commercialisation. Le tout avait circulé sous le manteau via des bootlegs de qualités variables et de sources différentes ; il y avait eu, en outre, mise sur le marché en 2018 sans correction sonore.

Ô bonheur que cette enfin sortie officielle qui propose un voyage dans le temps et l’espace offert aux nostalgiques et aux jeunots nouvellement attachés au mythe généré par le groupe. Morrisson & Co ne savaient pas encore qu’au-delà du relatif anonymat qui fut le leur au Matrix de 67 allait sous peu se transformer en succès planétaire délirant. Les voici donc ici bruts de pomme, total de décoffrage, se voulant simplement convaincants et y réussissant.

« When the music comes back »

3 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour l'info. Je suis fan des Doors depuis longtemps. Ecouter les Doors à leur débuts, un moment intéressant. Merci.

    RépondreSupprimer
  2. Petit complément d'infos: je viens de réécouter l' "Absolutely Live" des Doors daté de 1970. C'est quand même, rayon qualité sonore embarquée, bien autre chose que sur l'album chroniqué ici. En conséquence, "The Matrix" vaut essentiellement le détour par son intérêt historique et l'émergence de titres introuvables par ailleurs (surtout les covers).

    RépondreSupprimer

Articles les plus consultés