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dimanche 11 novembre 2018

Jaime Dolce




Deux heures et demi d'un show qui déménage dans une petite salle traditionnellement accueillante, réceptive et chaleureuse. Jaime Dolce va y trouver écrin à sa convenance. Il est (guitares Fender et chant) à la droite de la scène, acolytes (basse et clavier) pleine gauche, batterie en fond de salle.

Dolce est guitar-héro et va le montrer. Du lourd est à venir.

Basse et surtout batterie font le job, assurent la bonne tenue rythmique du show, en assise bien campée, en efficacité discrète constante. Le clavier est là pour la dentelle, pour un peu de fraîcheur dans un monde de brutes. Dolce, lui et son instrument, posent pour l'esbroufe, le démonstratif. Les soli sont longs, taillent violemment dans la masse d'une rythmique au service.

Dolce propose tout l'arsenal de la guitar hero attitude, si ce n'est que le musicien et le personnage sont profondément atypiques, en décalage avec les archétypes du genre. Là où certains représentants de caste proposent classe et magnificence, lui se livre tel qu'il semble être, rustique et taillé dans la masse (et ce n'est pas péjoratif). 

Haute silhouette dégingandée, presque désarticulée, hésitante et incertaine. Étonnantes grimaces inspirées en cour de soli. Crâne chauve sous chapeau mou, gilet noir étriqué, chemise bariolée, jean trop large et en bout de vie, tirebouchonné sur les chevilles.
En exercice purement démonstratif le plus souvent,  le guitariste met des notes de partout, en générosité constante, fait sortir de ses amplis un buisson hirsute et ébouriffé de sons distordus, étirés, déformés, larsen à contribution.
Musique puissante, signée Fender, saignante, saturée, excroissances satellitaires déchirées sauce Hendrix, soli hirsutes garantis. Pas de finesse, c'est du rustique, du brutal (y'a pas que de la pomme..!) mais néanmoins du sophistiqué.
Quelle étiquette lui accoler..? Dolce, en fait, vit et propose de tout, brasse de multiples influences en un melting pot inspiré: blues (Long Distance Call de Elmore James), rock (Sympathy for the devil des Rolling Stones) funky blues en touches éparses, rock sudiste typé Allman Brothers Band, parfums doux (le temps d'une chanson) de ce Little Feat d'antan qui me fut cher, boogie de rigueur pour emballer (c'est pesé..!) la salle.
S'il me fallait donner un terme générique à ce qu'il fait, je serai bien en peine; et, allez, pour enfin lui trouver enfin une case, tout en étant conscient d'être réducteur, je ciblerai blues-rock avec une grande marge d'erreur possible.

Au final: la salle a pris son pied et semble t'il le groupe aussi. What else..?

Le mec est peu connu et c'est bien dommage. Si ces quelques mots pouvaient vous encourager à aller le voir..!



 Hesitation blues



2 commentaires:

  1. Voilà une belle chronique musicale, haute en couleurs ^_^
    Ils sont de quelle nationalité?

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    Réponses
    1. J'avoue que, ne connaissant pas le groupe, mais sachant à la hauteur la programmation habituelle de la salle, j'ai fais confiance. Donc, pas d'à priori; que des surprises à attendre et, au final, des bonnes. Alors bien sûr, après je me suis renseigné. Les traces sont rares sur Internet et tout semble en outre compliqué avec Jaime Dolce, au fil d'un trajet pro pour le moins erratique de New-York à l'Italie. Pour ce que j'ai trouvé (et qu'il a confirmé de vive voix hier) il est américain mais vit désormais en Italie. Ses acolytes sont transalpins.

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