"Les yeux de fer
rouge" (1980) est le quatrième tome d'un cycle BD, signé Hermann et consacré à "Jérémiah" (et Kurdy), deux errants sur une terre post-apocalyptique où dominait
jusqu'au tome 3 inclus une ambiance de western classique.
L'atmosphère laissait jusqu'alors libre fantaisie graphique
à un background paysager de grands espaces typiques de la conquête de l'Ouest américain
(plaines, déserts, montagnes ...); se peuplait d'hommes à cheval et
des ustensiles de cow-boy qui vont avec; s'agrémentait de vestiges technologiques
d'un XXéme siècle presque oublié (bizarrement des anachronismes alors qu'ils n'en sont pas); s'incurve désormais
vers une orientation Fantastique.
La route de Jeremiah
et Kurdy va croiser celle d'un bien
curieux personnage, Pinkas L. C. Khoob,
que faute de mieux je décrirai comme un Capitaine
Fracasse (Théophile Gautier) inquiétant; grande gueule et fier-à-bras; artiste
itinérant en maquillage poudré, chapeau empanaché et cape noire virevoltante; illusionniste
bluffeur (sortez les tourterelles blanches des couvre-chefs); bonimenteur de
foire; montreur de curiosités et de monstre mutant aux yeux de fer rouge; magicien capable de disparaître et de
réapparaître à volonté, un coup ici ... un coup là-bas, téléportations incluses
...
Ami ou ennemi ? Le récit le dira...
On en sait désormais un peu plus sur le triste monde à
portée de nos deux héros, sur son origine: une guerre atomique l'a presque
détruite, noirs et blancs jetés les uns contre les autres en un grand
chambardement interracial, "une
grande lessive" affirme Kurdy,
des zones géographiques se partagent désormais les restes d'une civilisation moribonde: blanche, noire et peaux-rouges.
Venez visiter sur les traces du passé de Jérémiah:
Lerbin's Gate,
une bourgade en plein désert, ambiance Mad Max 3 soft juste avant que Mel
Gibsons ne rencontre Tina Turner sur un champ de foire oû s'accumulent quelques
étrangetés humaines et technologiques d'avant catastrophe.
La Zone Interdite,
entre territoire blanc et rouge.. Une Réserve Indienne où les noirs sous la main-mise des rouges....
Le graphisme d'Hermann
se fait magique au contact de la Nature, se fait œuvre d'art quand le désert devient sujet d'étude, au gré de lentes courbes figurant le sable et ses errances,
zébrures d'ébène déchiquetées montrant des arbres noirs et décharnés se fichant
dans un ciel de métal blanc..!
Le scénario est néanmoins un peu à la peine, montre quelques
faiblesses à trop vouloir expliquer du monde nouveau qui couve, des hommes qui
s'y affrontent et de l'histoire personnelle de Jeremiah qui s'échappe un peu du strict one-shot.
Je me rappelle avoir été dérouté par le côté "fantastique" de ce tome-ci et par l'un de ses personnages... (cyborg? Greffe animale digne du Docteur Moreau?).
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Au regard des épisodes déjà lus, chaque tome apparait en quasi one-shot inclus dans un tout plus grand (clairement SF). Ainsi, à chaque fois l'atmosphère peut est différente, c'est selon. Cette fois l'ambiance est clairement fantastique (à moins que, et tu as peut-être raison..!). Le récit ne s'embarrasse guère de vraisemblances et laisse certaines explications en suspens. C'est le propre du genre.
SupprimerSeuls les yeux, peut-être lasers, du sbire de "l'illusionniste" font pencher du côté du rationnel scientifique (donc vers la SF) en évoquant une diablerie électronique destructrice. Alors oui, cyborg, pourquoi pas (Personnage de science-fiction dont les capacités physiques sont décuplées par des éléments mécaniques, électroniques).
Quant au "magicien" il peut user au besoin de la faculté de disparaitre et de réapparaitre ailleurs. Alors, pourquoi pas de la téléportation potentielle..?