Accueil

Accueil
Retour à l'Accueil

lundi 5 décembre 2022

Where have you been ? - Luther Allison (1996)(CD)

 



Cet album, copyrighté en 1996, compile des titres enregistrés live lors de quatre concerts à Montreux en Suisse (lieu saint du jazz et du blues en Europe s’il en est). 1976 (5 plages, des standards du Chicago blues signés Otis Rush, Robert Johnson, Willy Dixon) ; 1983 (1, Elmore James avec l’incontournable « Sky is crying »), 1984 (4, paroles et musique de Luther Allison lui-même) et 1994 (3, Allison itou). Treize chansons logiquement présentées dans l’ordre chronologique d’enregistrement, elles ciblent une évolution de carrière d’abord pleinement Chicago blues puis rock largement teinté de soul. Elles sont l’écho dans le temps des colorisations musicales successives à l’actif de Luther Allison sur le fil de sa carrière : la première m’a emballé, la seconde perdu/désarçonné. Je suis indécrottablement blues dans l’âme et peine aux abords de la soul et du funk. On ne se refait pas.. !

Luther Allison (1939-1995) fut un bluesman noir, US de naissance, un guitariste catalogué Motown à ses débuts, Chicago Blues durant les 70’s et, pour finir, progressivement blues-soul durant les deux décennies suivantes.  C’est surtout en Europe (et plus particulièrement en France) qu’il rencontra le succès, au mitan des 70’s ; le vieux continent l’adopta sur la base de prestations scéniques réputées nerveuses/furibardes et que le téléphone arabe colportait d’un bout à l’autre de l’Hexagone.  Les shows se déroulaient dans l’esprit du Chicago blues, basés sur un jeu à la guitare punchy, une voix puissante et un répertoire centré sur des reprises. Luther Allison capitalisa sur cette réputation qui, de plus, de par son énergie, le rapprochait de la scène rock et lui accordait un auditoire cousin. Il existe en Europe un public pour ses shows énergiques aux sources du blues électrique. Il y avait quelque chose de Rory Gallagher en Allison: le don de soi sur scène, sa simplicité, son professionnalisme, l’envie chaque soir de donner le meilleur de lui-même, sueur et travail. Il possédait une belle force rythmique et des instincts solistes qui le rapprochait du guitar-heroe blues-rock standard.

 Son jeu brut et survitaminé se fit, par la suite, plus sophistiqué/travaillé et en corollaire studio surproduit (s’y ajoutent des apports de cuivres qui, à mon sens, n’apportèrent rien) ; ses productions léchées/peaufinées perdent alors de leur spontanéité ; le public européen se rétracte tandis que celui US s’ouvre à un comeback triomphal (dixit la pochette). N’empêche : le titre de l'album, « Where have you been ? », n’est pas innocent. Les notes de pochette expliquent à ce sujet que ce fut la question à laquelle Luther Allison répondit le plus souvent lors son retour en grâce aux States  en 1994/95. Sa réponse fut « Europe » et « working hard ».

Track listing :

1976 / 01 introduction (2’19)(Luther Allison) – 02 Gamblers Blues (6’50)(Otis Rush) – 03 Sweet Home Chicago (5’08)(Robert Johnson) – 04 Same Thing (8’27)(Willy Dixon) – 05 Little Red Rooster (11’30)(Willy Dixon)

1983 / 06 The Sky is crying (7’40)(Elmore James)

1984 / 07 Down South (4’00)(Luther Allison) – 08  Memories (5’53)(Luther Allison) – 09 Spontaneous Improvisation (5’15)(Luther Allison) – 10 Bad News is coming (7’30)(Luther Allison)

1994 / 11 Put Your Money Where Your Mouth Is (5’20) (Allison, Solberg) – 12 Bad Love (9’40)(Luther Allison)

1976 13 Audience (0’19)

Illustration sonore "Sweet Home Chicago"



 

 

1 commentaire:

  1. Luther Allison: je l'ai vu une fois sur scène en compagnie de Patrick Verbeke qui, à cette époque-là, trimballait de ville en ville son Histoire du Blues. Ce fut un de mes meilleurs concerts (et conférence) qui malgré son intégralité acoustique charriait une sacrée belle énergie blues. Mon seul regret: ne pas l'avoir vu et écouté électrique.

    RépondreSupprimer

Articles les plus consultés