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jeudi 21 septembre 2023

Led Zeppelin – Orlando to Osaka (2023)

 

 

Ici, sur « La convergence des parallèles », Led Zeppelin est une nouvelle fois à l’honneur via un troisième opus pirate* intitulé « Orlando to Osaka 1971». Il s’agit d’un double-CD live centré sur deux shows datés de 1971. Les enregistrements semblent être des broadcasts** ou, plus vraisemblablement, des soundboards*** car le public, bien en retrait, ne masque pas une qualité sonore qui n’est pas franchement au rendez-vous. Le premier CD est sensé avoir été enregistré en Floride en août 1971, le second au japon fin septembre de la même année. Cela semble possible au lu des setlists-concerts de ces soirs-là tels que recensées sur le site officiel du Zep. Certains titres n’ont pas été retenus pour la présente édition mais la chronologie est respectée.

Le Zep est presque au top de sa carrière et çà s’entend. Le combo n’est pas encore en son ventre mou de fin de décennie. L’énergie embarquée est toujours au rendez-vous et les performances scéniques, en ces temps-là, devaient valoir le coup d’être vues et entendues. Page & consorts semblent encore unis dans cette volonté indéfectible qui fut la leur de prouver que le succès planétaire à eux attribué était dû davantage à leur talent qu’à leur puissance de feu.

Cette fin 71 est, pour Led Zep, une époque charnière. Si le combo est alors au cœur de l’intérêt dithyrambique que lui porte son public amateur, la critique pro a encore la dent dure à son encontre ; l’album studio à venir redressera un tantinet sa côte. Les opus « 1 », « 2 » et « » sont déjà parus avec le succès que l’on sait, tandis que « 4 » ne viendra dans les bacs que deux mois plus tard, le 8/11/71. Ici, à Orlando et à Osaka, trois titres du « 4 » (« Black dog », « Stairway to heaven » & « Rock and roll » ) sont présentés en preview. Les spectateurs des deux villes les ont, sans doute, entendus pour la toute première fois.

Le son embarqué, ce n’est pas franchement çà. Aucun overdub n’y a été appliqué (le re-recording permet de corriger voire d’embellir certains détails sonores jusqu’alors bruts). Rien pour le rendre l’enregistrement plus propre, du moins acceptable. C’est surtout la voix de Plant qui, tout naturellement, en pâtit, se montrant comme distendue, étirée façon guimauve ; elle semble, en outre, pas ou peu en place. Mais bon, pour un bootleg*, çà peut passer, y’a eu pire.

En somme l’objet semble réservé aux « Ledzeppelinomaniacs » irréductibles qui chercheront moins la faille dans les détails que l’écho d’instants historiques. L’intérêt est ailleurs : au rang de l’énergie embarquée qui, comparée à celle du seul live officiel pré-split, laisse l’opus légitime KO debout et le fils bâtard vainqueur.

La pochette ne me parait pas être en adéquation avec l’iconographie reconnue et officielle du groupe. Lors de l’achat en hypermarché, je suis passé, dans un premier temps, à côté de l’objet sans comprendre que c’étaient bien d’« eux » dont il s’agissait, croyant à l’artéfact venu d’ailleurs dans la rangée dédiée au Zep. D’autant que le nom du groupe en une de couv, malgré sa typographie typique, n’est guère visible sur les couleurs du fond. Si la pochette, en façade, s’agrémente du dirigeable de rigueur tel un Moby Dick légitime variante steampunk, il est bon de préciser que l’illustration provient d’un jeu vidéo, « Beyond Good & Evil 2 » (2017), où ils se montre navire flibustier retro-futuriste.

Voici, voila, voilou. Bref, on s’en moque ; c’est du Zep, après tout. Même s’il est du Troisième Type : peu importe l’emballage et la qualité sonore, le pied est bel et bien là.

Le bruit court que chaque concert du Zep eut son bootleg*. Mythe ou réalité ? Au moins une occurrence différente d’Osaka et une autre d’Orlando (sans doute d’origines « audience**** ») émergent en version audio sur You tube. Il y en a surement d’autres. Led Zep et ses pirates : une longue histoire mouvementée et en dents de scie entre haine et amour. Peter Grant (le manager brutal) et sa chasse féroce aux disquaires négociant, sous le manteau et de par le monde, des pépites vinyliques clandestines ; des vendeurs pourchassés comme des sorcières, des hérétiques ... Jimmy Page qui affirme, en ITW, que trainent de ci de là des live plus réussis que celui officiel et ne les publie pas (comme c’est dommage).

*Bootleg (ou disque pirate): enregistrement sonore clandestin (plus rarement vidéo), le plus souvent live et amateur, « chopé » en concert au sein du public … mais d’autres sources sont possibles.

**Broadcast : enregistrement sonore en prise console directe destiné au marché radio ou TV ou à une mise en album live ultérieure.

*** Soundboard : prise console quasi systématique de chaque concert qui, par des voies détournées …

**** Audience: un spectateur a rentré en douce un petit magnéto et enregistre le spectacle. La qualité est souvent en-deçà des espérances.

>>> Dessin perso

2 commentaires:

  1. Il y a bien quelques kilomètres entre Osaka et Orlando..
    Pour des collectionneurs passionnés.
    Moby Dick toujours aussi bon à écouter.

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    Réponses
    1. A propos de Moby Dick associé à Zed Lep, voici une autre façon de voir le cétacé:
      https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/2021/03/whale-zeppelin.html

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