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samedi 22 juin 2024

La SF qui ne vous fera pas détester la SF*

 

    Souvent, lorsqu'un débutant commence dans le genre, c'est tout l'un ou tout l'autre, pile ou face, il y revient ou abandonne. Tout dépend des premiers choix de lecture, des premières immersions. Çà passe ou çà casse. Ci-joint dix romans pour passer le gué ... 10 romans qui constituent aussi (ou presque) mon propre best of du genre ... 10 romans qui, à défaut de m'avoir dit stop m'ont dit encore. Dix romans qui m'ont mis les deux doigts dans la prise d'un genre vers lequel je reviens sans arrêt.

01 - Dune - Frank Herbert:


    Vous reprendrez bien un ver ? Le livre-univers par excellence. La référence en la matière. Mon top 1 SF sur l'ile déserte. Un écosystème conçu dans le moindre de ses détails, à l'échelle d'une planète sans eau et d'un univers sans "l'Epice". Un world-building sans équivalent. Un planet-opera, oui, mais pas que ... Si votre enfant fait des pâtés de sable sur la plage, méfiez-vous: c'est, peut-être, un dieu faillible en devenir ? Trop d'eau sous le seau retourné et son univers s'effondrera sur lui-même. Il devra apprendre l'équilibre entre tous les composants, entre Épice, sable et eau ... "Arrakissement" vôtre.
 
02 - Des fleurs pour Algernon - Daniel Keyes
 

Sortez les mouchoirs. Quand l'intelligence est donnée puis reprise à un idiot de village. "Lacrymalement" vôtre. 
 
03 - Demain les chiens - Clifford D. Simak
 

    Le soir, à la veillée, les chiens troubadours s'échangent des histoires, autour du feu, celles où l'on parle de l'Homme disparu, celui qui s'est effacé de son plein gré de la surface du globe. Les "donne-la-papatte", désormais maitres décideurs à leur tour , seront t'ils aussi bêtes que leurs prédécesseurs pour que revive un monde à eux offert en héritage? N'en feront t'ils qu'un os à ronger jusqu'à la moelle ? "Métaphoriquement" votre. 
 
04 - Ubik - Philip K Dick


    Dans les décors truqués d'une Terre consumériste, notre monde désormais en vrille se dissout dans des virtualités trompeuses où se perdent réalité et certitudes. "Schizophrèniquement" vôtre. Un monde en miettes perçu par un auteur qui doute de tout ce qui l'entoure et même de sa propre existence. A lire sans dépasser la dose prescrite.
 
05 - Au carrefour des étoiles - Clifford D. Simak
 

    Un voyage immobile aux confins de la galaxie. Le nom du héros est Enoch Wallace. Par lui, dans sa maison isolée, transitent tous les E.T. en voyage, ceux d'hier, d'aujourd'hui et de demain , d'ici et d'ailleurs; elle est devenue une tour de contrôle à la croisée des routes de l'espace et du temps. Personne ne le connait, il se cache; il n'a plus d'age, peut-être est t'il même immortel ? Universellement vôtre. 
 
06 - Un cantique pour Leibowitz - Walter M. Miller
 

    Post-apocalyptiquement vôtre. XXIème siècle, des moines-copistes reproduisent sur le vélin blanc, sans les comprendre vraiment, les modes d'emploi et les plans d'objets technologiques, disparus et déchus, car désormais interdits. Un monde entre deux vagues, entre deux apocalypses nucléaires. La première servira t'elle de leçon à la seconde pour qu'elle n'advienne pas, ne soit pas une fatalité ?
 
07 - Pavane - Keith Roberts
 

    Uchroniquement vôtre. L'essentiel est dans le "et si...". L'Invincible Armada a vaincu et l’Église Catholique a traversé la Manche ... Un monde à côté du nôtre en greffon temporel. 
 
08 - Le monde inverti - Christopher Priest
 

    Atypiquement votre..! Le célèbre incipit du roman ("J'avais atteint l'age de 1000 kilomètres") est pour le moins intriguant. No spoil, rendez-vous en fin de volume pour une mise en abime étonnante. Une ville sur rails à la traîne d'un impossible optimum inatteignable. Plus elle avance, plus il recule .... "Hyperboliquement" votre.
 
09 - Les voies d'Anubis - Tim Powers
 

    Le roman qui inaugura la vague steampunk. Voyages dans le temps, cour des miracles du Vieux Londres victorien, Joé Tête-de-chien monté sur chaussures à ressorts, divinités égyptiennes et loups-garous ... Hallucinant et jubilatoire. "Foutraquement vôtre" (pour le moins). 
 
10 - Hypérion - Dan Simmons 


    Tout ce que la SF a inventé avant Hypérion est dans ce roman. C'est un génial pot-pourri qui sert de témoin de passage entre une SF d'avant et une SF d'après ... Encyclopédiquement vôtre.
 
* initialement paru sur Babelio

16 commentaires:

  1. Ce Best Of est à géométrie temporelle variable. Il n'est que l'écho ponctuel de l'instant d'un choix. Je regrette déjà certains choix, dont le dernier: Simmons n'étant au final qu'un faiseur, un auteur girouette qui sait très bien de quel côté vient le vent. Hyperion aurait pu ainsi céder la place à Helliconia d'Aldiss..!

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  2. J'en ai lu que quelques-uns, et j'approuve pour Dune et Ubik <3
    Pour Hyperion, j'avais lu le tome 1 en VO et j'avais été impressionnée. La saga complète en VF m'attend, ainsi que Demain les Chiens et les Fleurs pour Algernon ^^

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    1. Simmons m'a toujours causé problème.
      Sur son versant Fantastique j'adhère à sa méthode, celle consistant à régurgiter à l'excès une abondante documentation: Dickens/Collins dans Drood, le passage du nord-ouest dans Terreur, Little Big Horn et le Mont Rushmore dans Collines Noires ... Le lent patchwork historique en résultante fonctionne parfaitement (sauf dans Abominable).
      Alors que le même cheminement appliqué aux idées SF antérieures à Hyperion me heurte et parait d'utilisation bien trop facile.
      Néanmoins cet "encyclopédisme" SF n'est pas dénué d'intérêt. Drôle de paradoxe..!

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  3. Mille excuses.
    Ma mémoire prend l'eau (je m'inquiète). Je viens de m'apercevoir que j'ai déjà mis en ligne le présent article il y a quelques années.

    CF:
    https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/2021/10/la-sf-qui-ne-vous-fera-pas-detester-la.html

    Je garde toujours sous word un double de chaque article (au cas où) et j'ai cru, hier, n'avoir pas utiliser celui-ci au-delà du brouillon. Erreur.

    Cette deuxième mouture restera en place puisque FeyGirl y a aligné un commentaire. Il y aura doublon mais ce n'est pas grave.

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  4. BouquetDeNerfs24 juin 2024 à 23:33

    Je n’ai toujours pas lu Pavane et les voies d’Anubis ne me branche pas trop.
    Je suis surpris autant que toi de voir Hyperion dans ta liste, j’aurais en effet parier y trouver Helliconia d’Aldiss ou Blink Lake de Wilson ou encore La compagnie des glaces :) Trouvé dans la bibliothèque du fréro, je dois dire que les deux premiers tomes d’hyperion dans l’édition de poche Pocket grises avec les illustrations de Siudmak avaient un pouvoir d’attraction. Je me revois en pleine lecture en vacances à la montagne dans les Pyrénées, après les piques niques, au bord d’un ruisseau, eau cristalline et rhododendrons, sans oublier le Gritche, les arbres en feu, les pèlerins et les spatioports. Effets garantis. À ce titre des illustrations qui nous emmènent à la SF, je pense que Le Belial fait un sacré travail pour appâter les nouvelles générations ! D’autres éditeurs les ont précédés pour susciter le sense of wonder dès la couvrante. Dommage que les couvertures des éditions de poche (Pocket, folio sf, livre de poche, j’ai lu) s’appauvrissent en parallèle

    Je plussoie vigoureusement sur Le monde inverti et Au carrefour des étoiles que je mettrai bien dans mon top dix des entrées en matière SF. Pour le reste : Fondation d’Asimov (malgré la prose, l’idée de psychohistoire impressionne tout autant que le space opera), The City and the city de China Mieville (pour l’ambiance polar sans pareille et l’audace de l’idée), Spin de Wilson (malgré les redondances entre ses romans), le successeur de Pierre de Truong (une SF made in France dont on semble chaque jour davantage se rapprocher), 1984 et la servante écarlate (pour des raisons assez proches), L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu (novela magistrale) et la récente lecture du recueil de nouvelles Les veilleurs de Connie Willis parce qu’on rit aussi bien qu’on se cultive et qu’on s’intrigue.

    Si on remplace dans la citation de Le Guin les licornes par des extraterrestres, je crois qu’on tient une bonne raison de continuer à lire de la SF… ;)
    Un enfant sait très bien que les licornes n'existent pas, mais il sait aussi qu'un livre qui parle de licornes, s'il est bien écrit, dit la vérité.”
    Ursula K. Le Guin

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    1. Citation: "La compagnie des glaces" de G.J. Arnaud: >>>> Oui et non peut-être quand, à mon sens, dans le cadre d'une initiation SF, sa présence dans un listing réduit ne collerait pas tant que çà via son côté feuilletonnesque à outrance (il faut y prendre un abonnement chronophage) qui compliquerait la perception du genre et oublierait le foisonnement ancien des one-shots.

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    2. Oui cependant ne faut-il pas la fougue de la jeunesse et l’impétuosité du jeune lecteur innoSFent pour se lancer à temps « perdu » dans un cycle ou une série vers l’infini et l’au delà, prequelles, séquelles et fricadelles comprises

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    3. Les fricadelles ? Je ne connaissais pas. Suis allé voir chez "Mister Google images". Résultat: https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/da/Patat_met.jpg. Cà met l'eau à la bouche.

      "La Cie des Glaces": je l'ai acheté de 1980 à 1992. D'abord chez les bouquinistes de marchés, puis de rues et, pour finir en Presses tabac (Si..! Si..). J'ai longtemps buté sur le "Sanctuaire des Glaces" que je ne trouvais pas. Cà a été longtemps une fierté, la posséder en intégrale d'origine jusqu'à ce que je perde tout dans une inondation de cave (1m20 d'eau).

      Lire à parutions successives, 1 fois tous les deux mois, c'est supportable. Les enfiler comme des perles çà fait remonter les personnages qui reviennent (curieusement) à la vie, les erreurs, les redites .... Plus qu'une initiation à la SF c'est une plongée hallucinante dans le domaine foisonnant du roman-feuilletons.

      Les quarante derniers tomes (à la louche) avaient une récurrence étonnante (que je n'ai jamais pu m'expliquer): celles de 34 chapitres sur 180 pages.

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    4. Arnaud n'avait aucune prétention à la SF et surtout pas pour un cycle à rallonges. Ce n'était pas son truc. Plutôt policier, espionnage, érotique ...Il s'est fait forcer la main par son directeur de collection au FNA (il avait tenté une trilogie recommandable dans les années 70's, "La grande Sèparation"). Le résultat est là. L'histoire est étonnante. J'ai beaucoup de tendresse pour cet auteur atypique qui a fait plus que son chemin.

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  5. J’ai noté un roman noir de Georges J. Arnaud l’entameur des morts, avec une belle couverture en livre de poche que j’attribuais à Tardi, une peinture de Félix Vallotton… Quant à la compagnie des glaces, un studio de dessinateurs - Jotim - s’est formé pour l’adapter en bd. Je tacherai de la trouver, je fais le pari que le passage roman vers BD dans ce cas doit fonctionner… Imposssible de ne pas penser à Rochette et son Transperceneige. Il me semble que tu es aussi pris ce train là. (Ses récentes Bd de montagne sont aussi ma-gni-fi-ques)

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    1. Oui cette édition là. Je me doutais bien que tu accrocherai au titre et à la couverture. C’est Coup de vent de Félix Vallotton

      https://fr.muzeo.com/sites/default/files/styles/image_basse_def/public/oeuvres/illustration/moderne/le_coup_de_vent163402.jpg?itok=iapEcgtk

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    2. J'aime bien les dessins en noir et blanc, çà renforce le côté onirique du sujet retenu, ici "Le vent"

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    3. >>>>>Tout à fait et sans oublier "Eternity Express" de Truong sur le thème du 4ème age et de la manière de s'en débarrasser. Les tomes suivants cognent moins fort.

      Je n’en ai pas lu d’autres de Truong après Le successeur de Pierre. Faudrait. Sur l'éradication des vieux, ça me rappelle des passages de Et on tuera tous les affreux de Vian (drôle et féroce) ou encore la nouvelle Chasseurs de vieux de Buzzati !

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  6. J’ai noté aussi la grande séparation postfacée par Roland C Wagner, merci, c’est la première fois que je m’attarde un peu sur l’auteur en tant que tel, 500 romans écrits, il n’y a pas un pélo pour écrire autant… ah si Pelot —>[]

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    1. Tiens je ne savais pas que RCW avait trempé dans une réédition dont j'ignorais l’existence.
      G.J. Arnaud vs Pierre Pelot: la balance stylistique est largement en faveur du second. Le premier s'est toujours voulu populaire; le second aussi, certes, mais s'est souvent aventuré avec succès dans des romans de haute volée romanesque.

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  7. Ici, sur les //s: le cas de G.J. Arnaud dans un article special dans la foulée de son décès:
    https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/2020/04/deces-de-gj-arnaud.html

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